Sous le coup d’une loi votée fin 2024, le géant chinois DJI pourrait voir ses drones bannis du marché américain d’ici la fin de l’année. En cause : un audit de sécurité que personne ne semble vouloir mener.
Washington. – Le ciel américain pourrait bientôt se refermer sur DJI. Leader mondial incontesté des drones civils, l’entreprise chinoise est aujourd’hui dans le viseur des autorités américaines. Une loi adoptée en décembre dernier exige qu’un audit de sécurité soit conduit avant la fin de l’année 2025. À défaut, DJI pourrait être inscrit sur la liste noire de la Federal Communications Commission (FCC), ce qui reviendrait à bannir de facto ses produits du marché américain. L’entreprise appelle désormais ses utilisateurs à la rescousse.
Une législation aux contours flous
Tout commence avec l’adoption par le Congrès, en décembre 2024, de la loi de finances pour la défense, le National Defense Authorization Act (NDAA) pour l’année fiscale 2025. Une loi dense, technique, mais dont l’article 1709 pourrait changer durablement la physionomie du secteur des drones. Ce texte impose à une agence fédérale compétente – sans toutefois la désigner – de procéder à une évaluation des risques de sécurité que poseraient les drones conçus ou fabriqués en Chine, au premier rang desquels figure DJI.
Le délai est clair : douze mois. Le flou réside ailleurs. « La loi ne précise pas quelle agence doit conduire cette évaluation. Or, six mois après son adoption, aucune institution ne s’est saisie du dossier », déplore un expert proche du dossier. Résultat : si rien n’est entrepris d’ici le 23 décembre prochain, les drones DJI pourraient être inscrits sur la Covered List de la FCC, un registre réservé aux entités technologiques considérées comme représentant un risque pour la sécurité nationale. Ce classement rendrait leur commercialisation illégale sur le sol américain.
L’ombre de Pékin
Si l’affaire suscite autant de remous, c’est qu’elle ne se limite pas au seul cadre technique. DJI est chinois, et aux États-Unis, cela suffit de plus en plus à éveiller les soupçons. Depuis plusieurs années, Washington multiplie les mesures contre les géants technologiques de la République populaire. Huawei, TikTok, et désormais DJI : tous sont soupçonnés de maintenir des liens étroits avec le Parti communiste chinois. Des accusations que les entreprises concernées ont toujours réfutées avec vigueur.
Dans un billet publié le 13 juin dernier, intitulé « Il est temps d’agir », DJI réaffirme sa volonté de coopérer. « Nous sommes prêts à faire toute la transparence sur nos protocoles de sécurité et de protection des données », y écrit l’entreprise, qui assure avoir sollicité à plusieurs reprises les agences concernées. « Aucun audit n’a encore été entamé, ce qui met en péril la disponibilité de nos futurs produits aux États-Unis. »
Un appel aux utilisateurs
Face à l’immobilisme de l’administration, DJI change de stratégie et en appelle directement à sa communauté d’utilisateurs américains. Par le biais de la Drone Advocacy Alliance, un collectif de soutien, la firme invite les professionnels, services publics et particuliers à faire entendre leur voix auprès de leurs élus. Le message est clair : « Ce n’est pas seulement notre entreprise qui est menacée, c’est tout un écosystème qui pourrait s’effondrer. »
Les arguments ne manquent pas. Dans les services d’incendie, les exploitations agricoles ou les missions de recherche et de sauvetage, les drones DJI sont devenus incontournables. Fiables, abordables, faciles à déployer, ils équipent aujourd’hui des milliers de structures à travers le pays. « Les remplacer du jour au lendemain serait irréaliste, surtout à un coût équivalent », prévient un officier des pompiers de Californie.
- Volez au travers des cieux – Vivez une expérience de vol immersive avec RC Motion 3, DJI Neo et des drones FPV tels que DJI Avata 2[1], vous offrant une vue expansive de votre vol grâce à un écran ultra-large de 1 080p.
- Prêt à décoller – Les Goggles N3 disposent d’un intérieur spacieux qui accueille confortablement les lunettes, sans nécessiter de réglages de dioptrie ou d’installations de lentilles. Mettez-les simplement et vous êtes prêt pour votre aventure.
- Une vision inégalée – DJI Goggles N3 disposent d’un écran LCD 1 080p 60 Hz complet et d’un FOV impressionnant de 54°. Profitez de superbes visuels avec un minimum de vertiges, car les scènes aériennes percutantes prennent vie devant vos yeux.
- Alimentation stable et fiable – La transmission vidéo numérique avancée DJI O4 offre des performances exceptionnelles en matière d’anti-interférence avec des flux 1 080p/60 ips, une latence ultra-faible de 31 ms [3] et une portée max. de 13 km[4].
- Contrôle simplifié et intuitif – DJI RC Motion 3[1] peut être utilisé comme curseur en RA avant le décollage de l’appareil, ou lorsque ce dernier est en vol stationnaire après le freinage, pour un contrôle facile des fonctions et des paramètres.
Une dépendance difficile à contourner
DJI occupe actuellement plus de 70 % du marché mondial des drones civils. Une domination qui s’est construite en une décennie, à coups d’innovations techniques, de tarifs compétitifs et d’un réseau de distribution solide. Face à lui, les concurrents américains ou européens – Skydio, Parrot, Teledyne – peinent à suivre, tant sur la performance que sur les volumes.
Pour certains experts, c’est précisément cette position dominante qui agace à Washington. « La question n’est pas uniquement la sécurité. Il y a aussi une dimension industrielle et stratégique », analyse Elsa Kania, chercheuse au Center for a New American Security. « L’Amérique veut réaffirmer sa souveraineté technologique. »
Et en Europe ?
Pour l’heure, l’Union européenne n’a pas suivi la même voie. Aucun processus d’interdiction n’est en cours, et DJI continue d’opérer librement sur le Vieux Continent. Toutefois, la question de la souveraineté numérique s’impose de plus en plus dans le débat public. La Commission européenne a lancé plusieurs appels à projets visant à soutenir des alternatives européennes, sans pour autant stigmatiser les acteurs asiatiques.
En France, le fabricant Parrot, qui a abandonné le marché grand public pour se concentrer sur la défense et la sécurité, voit d’un bon œil le durcissement de la politique américaine. Mais même chez ses dirigeants, la prudence reste de mise : « La filière européenne n’est pas encore prête à remplacer DJI à grande échelle. »
Un compte à rebours sans garant
À ce jour, aucun calendrier officiel n’a été communiqué par les autorités américaines. La responsabilité de l’audit pourrait revenir au Département de la sécurité intérieure (DHS), à la NSA ou encore à la direction nationale du renseignement. Mais aucune de ces agences n’a confirmé son implication.
DJI, de son côté, continue de faire campagne. L’entreprise a publié un Livre blanc sur la sécurité en avril 2025, détaillant ses dispositifs de protection, son mode hors ligne par défaut, et les audits réguliers réalisés par des cabinets indépendants.
Le 23 décembre approche. Si aucun mouvement n’est amorcé d’ici là, le bannissement deviendra automatique.
- Volez sans crainte – Ce drone caméra 4K est équipé de protections d’hélice complètes en fibre de carbone légère, offrant une protection complète. Profitez de votre temps avec le drone !
- Léger et conforme à la réglementation – Pesant moins de 249 g[1], ce drone respecte les réglementations C0. Donc, aucune formation ou ni tests ne sont nécessaires. Il est compact, pratique et idéal pour vos voyages !
- Votre réalisateur nomade – Avec le Suivi de sujet, votre sujet reste en mise au point. Que vous fassiez de la randonnée ou organisiez une fête, ce drone agit comme votre cinéaste personnel, capturant chaque mouvement.
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Un précédent lourd de conséquences
Au-delà du cas DJI, c’est toute la régulation des technologies étrangères qui est en jeu. « Un bannissement sans preuve concrète crée un précédent inquiétant », estime un avocat spécialisé en droit commercial international. « Cela ouvre la porte à des sanctions préventives, sans évaluation objective. »
Dans un climat mondial de plus en plus tendu entre la Chine et les États-Unis, ce type de mesure pourrait bien s’étendre à d’autres secteurs. De quoi inquiéter les défenseurs d’un numérique ouvert, basé sur les faits plus que sur les présomptions.
Le sort de DJI aux États-Unis reste suspendu à une procédure administrative… qui n’a pas encore commencé. Le temps presse, et l’entreprise tente désormais de mobiliser ses clients pour éviter une interdiction aux lourdes conséquences. Derrière ce dossier se jouent des enjeux bien plus larges : sécurité, innovation, souveraineté. Et au centre de cette équation, une question essentielle : qui décidera des technologies de demain ?
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