Borderlands 4 vient de sortir et l’on s’attendait à une vraie démonstration de force. Techniquement ambitieux, univers toujours aussi barré, promesses de loot à n’en plus finir. Sauf que côté performances, la lune de miel est courte. Sur PC, de nombreux joueurs décrivent un lancement compliqué; des saccades, plantages et framerate capricieux, y compris sur des configs musclées. Le studio promet des correctifs, mais en attendant, l’expérience varie fortement selon les machines.
Et donc, voici une question qui agite les joueurs nomades: que vaut le jeu sur Steam Deck, l’une des consoles PC portables les plus populaires du moment
Borderlands 4 bordélique: la mise à jour PC règle les problèmes ?
Le test qui refroidit: ETA Prime met le Deck au supplice
Le Youtubeur ETA Prime a passé la version SteamOS au crible, Steam Deck OLED en mains. Verdict nuancé, mais rarement réjouissant. En réglages très bas et à 800p, avec FSR calé sur Performance, le jeu peine à se stabiliser au‑dessus des 20 images par seconde. On observe fréquemment des creux autour de 18 à 22 fps. Dès que les particules s’invitent ou que l’action se densifie, la console décroche et l’aim devient pénible.
À mi‑parcours de son essai, ETA Prime bascule sur une capture externe, ce qui revient à jouer en 720p streamé depuis le Deck. En activant la génération de frames, l’affichage flirte avec les 30 fps. Sur le papier, cela semble encourageant. Dans la pratique, la latence d’entrée « Input Lag » s’allonge de façon très sensible. La sensation de « lourdeur » rend les duels mollassons et les tirs imprécis. Dans un looter‑shooter où la réactivité est reine, cette dette de contrôle casse la magie.
Dernier recours tenté: pousser le GPU du Deck à 1600 MHz. L’overclock ouvre une petite fenêtre, avec des pointes autour de 40 fps. Sauf que les micro‑coupures persistent et, surtout, l’input lag reste bien présent. Résultat, le jeu est techniquement jouable, mais rarement agréable. On peut insister par curiosité, pas vraiment pour le plaisir.
Frame Generation : un faux ami
La génération de frames peut lisser les chiffres sur l’overlay, mais elle introduit un décalage « Lag » qui se ressent au stick et à la gâchette. On pose le viseur, on presse, la balle part… un chouïa trop tard. Cette inertie s’invite dans les menus, dans les panoramiques et plus encore au cœur des rixes. Certains tenteront des alternatives côté upscaling ou des méthodes type Lossless Scaling pour grapiller du confort, mais à l’heure où l’on écrit ces lignes, le compromis reste trop coûteux en sensations.
Pourquoi ça cale sur Steam Deck
Plusieurs facteurs se cumulent. D’abord, l’empreinte CPU et la gestion des effets, très gourmandes. Ensuite, une courbe d’optimisation qui favorise clairement les machines au‑dessus des specs minimales du jeu. Enfin, la réalité matérielle du Deck, pensé pour de l’AA solide et des AAA bien profilés, mais qui s’essouffle dès qu’un titre pousse fort les systèmes modernes d’éclairage, de géométrie et de streaming de données.
Ajoutez à ça un moteur et des options graphiques qui ne disposent pas encore d’un préréglage Deck pensé par l’éditeur et vous obtenez une somme de petites pertes qui finissent par peser lourd sur un APU mobile.
Faut‑il attendre des patchs
À court terme, si votre objectif est de découvrir Borderlands 4 en nomade, la sagesse conseille d’attendre. Le jeu n’est pas infaisable sur Deck, mais il demande des concessions agressives, de la tolérance aux saccades et une patience certaine face à la latence. Rien n’empêche un patch d’améliorer l’ensemble, côté compilation de shaders, scheduling CPU ou gestion de la génération de frames. On l’a déjà vu sur d’autres gros jeux, où, en quelques semaines, la situation passe de frustrante à acceptable.
Pour l’instant, les signaux ne trompent pas: même avec des bricolages côté réglages et un overclock pas franchement grand public, l’expérience reste en dessous du seuil de confort que l’on attend pour un shooter nerveux.

Et sur le reste des plateformes
Sur PC de bureau et sur consoles, le tableau n’est pas uniforme non plus. Des retours font état d’une sortie chahutée et d’un correctif de lancement qui stabilise des points précis sans encore résoudre toutes les saccades. Rien d’inhabituel pour un AAA de cette ampleur, mais cela signifie qu’un peu de temps sera nécessaire pour lisser l’expérience sur l’ensemble du parc.
Verdict du Geek :
Si vous jouez principalement sur Steam Deck, mieux vaut patienter. Le jeu peut afficher jusqu’à environ 40 fps avec un gros coup de pouce côté GPU et de la Frame Generation, mais la contrepartie en input lag et en stuttering gâche le plaisir. Borderlands 4 mérite d’être découvert dans de bonnes conditions. Autant laisser passer quelques mises à jour pour voir si Valve, AMD et Gearbox parviennent ensemble à dégager un profil Deck plus convaincant.
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