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Ce soir sur France 2 : Le Guépard, le bal somptueux d’un monde disparu

par Geekette
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Le Guépard version restaurée

À 21h10, France 2 redonne vie à un chef-d’œuvre du septième art. Le Guépard, film mythique de Luchino Visconti, revient dans sa version restaurée pour un rendez-vous immanquable. Plus qu’un classique, une fresque monumentale. Plus qu’un film, une méditation sur le pouvoir, le temps, la fin d’un monde. Et, en ce mois de septembre 2025, cette diffusion prend une teinte tout à fait particulière, comme un dernier salut à ses icônes disparues.

Un héritage cinématographique d’une rare élégance

Sorti en 1963, Le Guépard adapte le roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, qui racontait avec une lucidité cruelle la transition politique de l’Italie, entre la chute des Bourbons et l’ascension d’une nouvelle bourgeoisie. Visconti, lui-même aristocrate déchu et communiste convaincu, en a fait une œuvre de cristal. Ciselée. Majestueuse. Chaque plan est un tableau. Chaque silence, une blessure.

Dans le rôle du prince de Salina, Burt Lancaster incarne un homme tiraillé entre dignité et résignation. Il observe sans illusion l’effritement de son monde, laissant place à un nouvel ordre auquel il ne croit pas. À ses côtés, Alain Delon, jeune, fougueux, insolent de beauté, joue Tancrède, ce neveu qui préfère s’adapter pour survivre plutôt que résister pour sombrer. Et puis, bien sûr, Claudia Cardinale, inoubliable Angelica, figure de la sensualité et de l’ambition mêlées, qui cristallise toutes les tensions de l’époque.

Un film traversé par le souffle de l’Histoire

Le charme de Le Guépard, c’est sa manière d’épouser le temps. Il ne raconte pas une révolution, il la fait ressentir. On ne voit presque pas les batailles : on entend leur écho, on en perçoit les conséquences. Le film est lent, assumé, volontairement contemplatif. Mais cette lenteur est une caresse. Le spectateur n’est pas emporté : il est invité à danser, comme lors de cette fameuse scène de bal qui s’étire pendant plus de 40 minutes. Une scène d’anthologie, comme suspendue dans l’éternité.

La restauration du film, présentée à Cannes il y a quelques années, redonne tout son éclat aux décors baroques, aux étoffes dorées, aux ombres intérieures. Visconti, en esthète maniaque, avait supervisé chaque détail. Voir cette version restaurée aujourd’hui, c’est comme redécouvrir un tableau de maître dont on aurait nettoyé le vernis.

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Ce soir, les fantômes dansent à nouveau

Si la diffusion de Le Guépard ce soir sur France 2 suscite tant d’émotion, c’est aussi parce qu’elle intervient dans un moment de deuil pour le cinéma européen. Claudia Cardinale s’est éteinte hier, à l’âge de 87 ans, dans sa maison du sud de la France. Elle rejoint ainsi Alain Delon, décédé l’an dernier et Burt Lancaster, parti en 1994. Tous les trois réunis à l’écran ce soir… et désormais, réunis dans la mémoire collective.

Claudia Cardinale n’était pas qu’une actrice. Elle était un mythe. Une voix rauque. Un regard fier. Une démarche inimitable. Elle portait en elle le souffle du grand cinéma italien des années 60, celui de Fellini, Leone, Visconti. Et pourtant, elle ne s’est jamais enfermée dans ce passé glorieux. Toujours présente, discrète mais solide, elle a continué à défendre l’art, la liberté, la beauté.

Dans une interview accordée en 2017, elle évoquait avec émotion la projection restaurée du Guépard à Cannes. Alain Delon, alors à ses côtés, lui avait soufflé à la fin du film, les larmes aux yeux : « Tu as vu ? Ils sont tous morts. » Aujourd’hui, cette phrase résonne plus fort que jamais.

Le Guépard version restaurée
Le Guépard version restaurée

Un film qui résonne étrangement avec notre époque

Si Le Guépard fascine encore plus de 60 ans après sa sortie, ce n’est pas uniquement pour son esthétique ou ses performances. C’est parce qu’il dit quelque chose d’universel. Le monde change, inexorablement. Les élites tombent. Les structures s’effondrent. Et ceux qui comprennent ces mouvements trop tôt se retrouvent seuls.

« Il faut que tout change pour que rien ne change. » Cette phrase, prononcée par Tancrède, est sans doute l’une des plus célèbres du film. Elle est encore aujourd’hui d’une actualité brûlante. Dans une époque marquée par les bouleversements sociaux, écologiques, politiques, Le Guépard agit comme un miroir à peine déformant.

Une occasion rare de redécouvrir un chef-d’œuvre

Ce soir, sur France 2, ce n’est pas seulement un film qui est diffusé. C’est un morceau d’histoire. Un adieu en forme de révérence. Et une invitation, aussi, à renouer avec un cinéma exigeant, poétique, politique.

Que vous soyez passionné·e de cinéma italien, amateur·rice de fresques historiques, ou simplement curieux·se de découvrir ce que signifie véritablement le mot “chef-d’œuvre”, Le Guépard est un passage obligé.

Prenez le temps. Éteignez le téléphone. Laissez-vous emporter. Et dansez, vous aussi, au milieu des fantômes.


Récap :

Titre original : Il Gattopardo
Réalisateur : Luchino Visconti
Année de sortie : 1963
Durée : 3h05
Genre : Drame historique
Distribution : Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale
Diffusion : Ce mercredi 24 septembre 2025 à 21h10 sur France 2
Version : Restaurée

Le Guépard sur France.tv

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