Un corps retrouvé sur la plage de La Torche. Un jeune surfeur, une balle en plein cœur et sur son ordi une vidéo d’un cours sur la légende d’Ys. Le capitaine Jérémy Laubier appelle sa meilleure alliée, Morgane Le Dantec, ex‑gendarme devenue prof de mythologie à Quimper. La mer, les cloches d’une cité engloutie, des secrets de famille. Voilà la promesse.
Que raconte l’épisode ?
Le garçon qui marchait sur les vagues ne se contente pas de plaquer un mythe sur une enquête. Le mythe irrigue l’intrigue. Les scénaristes s’en servent pour justifier des pistes, éclairer des comportements et offrir des images mentales obstinées, presque des obsessions. L’enquête reste lisible, avec un déroulé classique mais tenu. On sent les sables mouvants de la côte bretonne sous les pas des enquêteurs et cette petite musique des polars du samedi soir qui donne envie de se faire un thé et de se laisser porter.
Duo de tête: l’atout confort
Evelyne Bouix et Jérémy Banster reprennent leurs marques sans forcer. Elle, tranquille, précise, avec ce regard qui capte les zones grises. Lui, carré, plus instinctif qu’il ne l’avoue. Leur duo fonctionne parce que rien n’est forcé. On n’est pas dans le buddy movie, plutôt dans une association d’anciens collègues qui connaissent les angles morts de l’autre. Leurs échanges ne saturent jamais le récit et laissent de l’air aux personnages secondaires.
Les seconds rôles qui font le sel
Patxi Garat, Wendy Nieto, Karina Marimon, sans oublier Frédéric Bouraly dans un contre‑emploi étonnant pour qui l’associe surtout à son José de Scènes de ménages. Ici, il pose un personnage à contre‑courant, plus dense qu’attendu. Ça humanise le récit et ça casse la routine du téléfilm balisé.
Bretagne carte postale ou Bretagne habitée
Les extérieurs jouent à fond. La Torche, la lumière rasante, l’ardoise du ciel, les embruns. La réalisation d’Émilie et Sarah Barbault capte l’âme des lieux sans en faire un catalogue touristique. Les plans respirent, le montage ne surligne pas les symboles. On sent la houle mais on n’en abuse pas. Et surtout, le folklore n’est pas gadget: la légende d’Ys infuse le propos, elle ne le maquille pas.
Ce qui marche
- Un cadre fort et cohérent avec la proposition de la collection.
- Le duo Bouix‑Banster qui assure la tenue dramatique.
- L’utilisation du mythe d’Ys comme fil thématique plutôt que comme simple décor.
- Des seconds rôles investis qui évitent le carton‑pâte.
Ce qui peut agacer
- Une mécanique d’enquête très familière si vous suivez assidûment les polars du samedi.
- Quelques ressorts attendus côté famille et non‑dits.
- Une exposition mythologique parfois un peu didactique dans les dialogues.
Le rythme et la durée
En 1 h 35 environ, l’épisode trouve un tempo de croisière. Pas de ventre mou, pas de course folle non plus. On navigue entre pistes et confidences, avec deux ou trois respirations visuelles qui évitent l’effet huis clos côtier. Le final n’est pas un coup de tonnerre mais il est honnête et retombe sur ses pieds.
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Faut‑il regarder
Oui si vous aimez les polars régionaux bien tirés, l’atmosphère de la côte bretonne et les fictions qui glissent un peu de légende dans le réel. Non si vous cherchez le twist qui retourne la table ou une proposition formelle plus nerveuse. Dans son registre, cet inédit fait le job.
Ma note: 3 sur 5.
Pour quel public
- Fans de la collection et des duos d’enquêteurs complices.
- Amateurs d’ambiances maritimes et de folklore maîtrisé.
- Public du samedi soir qui veut un polar propre et soigné, sans surenchère.
LA Fiche :
- Titre: Les Secrets du Finistère , Le garçon qui marchait sur les vagues
- Diffusion: samedi 20 septembre 2025 à 21 h 10, sur France 3
- Durée: environ 95 minutes
- Réalisation: Émilie Barbault et Sarah Barbault
- Scénario: Emmanuelle Rey‑Magnan et Pascal Fontanille
- Avec: Évelyne Bouix, Jérémy Banster, Karina Marimon, Patxi Garat, Wendy Nieto, Frédéric Bouraly et al.
Verdict Geekette
Pas une révolution, mais un épisode solide qui tient sa promesse et sait pourquoi il existe. Le garçon qui marchait sur les vagues capitalise sur les forces de la collection: décor, duo, folklore, efficacité. On embarque sans peine, même si la houle dramatique reste mesurée.