Aujourd’hui, on zoome sur Arco, le long métrage d’animation d’Ugo Bienvenu qui a retourné les festivals. Il arrive au cinéma en France le 22 octobre 2025, avec un coup de projecteur inattendu côté production, signé Natalie Portman et Sophie Mas via leur société MountainA. Et oui, Portman ne se contente pas d’apposer son nom, elle prête aussi sa voix dans la version anglaise.
Arco d’Ugo Bienvenu, c’est quoi exactement
Imagine un garçon venu d’un futur lointain, Arco, qui vit dans un monde apaisé où la nature et la technologie cohabitent sans bruit. Sa cape arc en ciel lui permet de voyager dans le temps. Premier vol, première sortie de piste. Il se crashe dans un autre futur, plus proche du nôtre, 2075, abîmé par les dérèglements climatiques. Il y rencontre Iris, une petite fille de son âge, qui va tout tenter pour l’aider à rentrer chez lui.
Ce n’est pas une fable punitive. Le récit préfère l’optimisme, l’inventivité, la conviction que l’imagination peut réparer. Ugo Bienvenu signe un film qui parle aux enfants sans infantiliser et aux adultes sans cynisme.
Ton, rythme et mise en scène
La mise en scène assume un tempo fluide. On alterne entre la douceur d’un futur lumineux et la rugosité d’un monde accablé de catastrophes. Plutôt que d’écraser le spectateur sous l’angoisse climatique, Arco choisit la grâce. Les scènes d’envol avec la cape, les visions urbaines de 2075, le contraste des palettes colorées, tout ça crée un mouvement continu qui respire l’aventure familiale et la SF poétique.
Une animation 2D à la française
Arco est dessiné en 2D. Le trait garde une chaleur d’atelier, loin des textures ultra réalistes. Visuellement, on sent le goût d’Ugo Bienvenu pour le graphisme net, la couleur franche, les formes épurées. Les influences affleurent sans plagiat. On pense au sens de la nature et du merveilleux de Miyazaki, à l’énergie pop d’un Dragon Ball, aux grands classiques Disney, à une culture BD très française. Le mélange donne une signature claire, immédiatement lisible, avec ce petit frisson d’artisanal qui manque à tant de productions actuelles.
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Le message
Arco ne brandit pas la morale comme un panneau. Le film préfère les gestes simples. Une amitié, un aller retour temporel, un monde meilleur envisagé par des enfants qui bricolent l’avenir. La phrase qui résume l’esprit du projet tient presque en une idée fixe du film et de ses productrices. Plutôt que de « designer » des dystopies, proposer du cinéma d’espoir.
Qui parle, qui double
Côté voix françaises, la distribution mêle jeunes talents et comédiens confirmés. On retrouve Swann Arlaud, Alma Jodorowsky, Margot Ringard Oldra, Oscar Tresanini, Vincent Macaigne, Louis Garrel, William Lebghil et Oxmo Puccino.
Pour la version anglaise, la production a réuni un casting qui fera tilt auprès du public international, avec Natalie Portman, Will Ferrell, America Ferrera, Mark Ruffalo, Andy Samberg et Flea. Une façon assumée d’ouvrir la porte au marché US sans dénaturer la voix d’auteur du film.
Parcours festivalier et récompenses
Arco a fait son baptême de feu à Cannes en séance spéciale au printemps 2025. Quelques semaines plus tard, il a remporté le Cristal du long métrage au Festival d’Annecy. Ce n’est pas un détail. À Annecy, décrocher le Cristal, c’est rejoindre la liste des longs métrages d’animation qui comptent vraiment dans l’année. L’accueil critique parle d’une fable futuriste et humaniste, capable d’émouvoir les enfants et de stimuler les adultes.
Dernier stop marquant avant la sortie française, Lyon et le Festival Lumière, où Natalie Portman est venue présenter le film. La démarche est claire. Porter un cinéma d’animation d’auteur vers un public large, familier ou non des films d’animation en salle.
Production, ambitions et fabrication
Le film est coproduit par Remembers côté français et MountainA côté américain. La fabrication a pris plusieurs années. C’est la règle sur un long d’animation ambitieux. Ce temps long a permis de façonner le scénario, d’ajuster le rythme, de pousser l’animation et la direction artistique. On sent cette patience à l’écran. Rien n’est expédié, chaque plan a une intention.
La musique participe beaucoup à la respiration du film, avec un score pensé pour épouser la dualité des mondes traversés. Douceur et tension se répondent, sans surligner.
Pourquoi Arco peut parler aux geeks et aux fans d’animation
- Science fiction lisible. Voyage temporel, gadget iconique, deux futurs qui se répondent. C’est propre, élégant, efficace.
- 2D soignée. Pour les amoureux de l’anim tradition, c’est un petit plaisir rare.
- Écofuturisme optimiste. On évite le catastrophisme gratuit pour privilégier la solution par l’imaginaire.
- Univers transgénérationnel. Enfants, ados, adultes cinéphiles, tout le monde a un point d’entrée.
- Vibe manga sans copier. Les influences japonaises existent, mais digérées. On est dans une identité française affirmée.
Les infos utiles
● Sortie France le 22 octobre 2025.
● Sortie États Unis le 14 novembre 2025.
● Durée autour de 1 h 28.
● Genre animation, aventure, science fiction familiale.
● Distributeurs Diaphana en France, Neon aux États Unis.
Verdict Geekette
Arco a tout du coup de cœur d’automne. C’est le genre d’ovni doux que l’on a envie d’aller voir en salle pour se rappeler que l’animation française sait raconter grand et beau. Si tu aimes la SF lumineuse, les mondes parallèles, les objets magiques à la fois simples et puissants, tu as déjà un pied dans l’univers d’Arco. Et si tu y vas avec des enfants, prépare toi à répondre à une question à la sortie. Est ce qu’on peut, nous aussi, changer les choses avec un peu d’imagination