« T’as pas changé » signe le retour de Jérôme Commandeur derrière la caméra, avec un casting pop et parfaitement générationnel : Laurent Lafitte, François Damiens, Vanessa Paradis… et Commandeur lui-même. Sortie en salles le mercredi 5 novembre 2025 et oui!! on a déjà la nostalgie dans les starting-blocks.
Hervé, Maxime, Jordy et Anne ont autrefois régné sur les couloirs du lycée, façon rois et reine de la fête. Trente ans plus tard, le destin leur remet les clés du passé dans les mains après la disparition d’un ancien camarade. L’idée, simple et potentiellement explosive : organiser des retrouvailles avec toute la promo. Sauf que rouvrir l’album photos, ça ramène aussi les petites lâchetés, les humiliations, les romances jamais digérées et ces rêves qu’on a troqués contre un boulot, un prêt et quelques cheveux en moins. Le film suit ce quatuor de presque quinquas qui se redécouvrent, se frottent à ce qu’ils ont été et à ce qu’ils sont devenus. Entre rires de gêne, confidences tardives et amitiés cabossées, on navigue en terrain familier… et c’est précisément pour ça que ça pique.

La patte Commandeur
On reconnaît immédiatement l’alliage maison : comédie potache qui part en vrille au moment où l’on s’y attend le moins, tendresse pour des personnages jamais condamnés, ironie douce sur nos travers et cette capacité à viser juste sans donner de leçon. Le tempo privilégie les scènes chorales, les répliques qui fusent, les silences un peu lourds quand l’ego se prend un coup, puis un autre. C’est drôle, mais jamais gratuit. Le film regarde ses héros droit dans les yeux et accepte leurs contradictions. Résultat : on rit parce qu’on se reconnaît et on se crispe exactement pour la même raison.
- Hervé a transformé l’énergie des années lycée en carrière de chanteur de reprises 90’s. Il fait le show, collectionne les histoires bancales et n’a pas vraiment décidé de grandir.
 - Maxime coche toutes les cases de la réussite pro, mais supporte mal la lumière qui brille un peu plus sur sa compagne et la jeunesse insolente de son fils.
 - Jordy traverse un tunnel personnel et familial. Rancœur, solitude, jalousie… c’est le personnage qui craque le plus souvent et qui, paradoxalement, touche le plus.
 - Anne, devenue médecin, est la boussole morale du groupe. Forte, droite, blessée aussi. Elle a gardé une mémoire très précise de ce que ces garçons pouvaient être et c’est elle qui remet les limites quand la nostalgie sert d’excuse.
 
Le film marche parce qu’il ne triche pas sur l’âge de ses personnages. À cinquante ans, on ne redevient pas celui ou celle de Terminale. On essaie seulement d’être un peu plus honnête.
Le casting :
Laurent Lafitte joue les coqs fragiles avec une gourmandise communicative, François Damiens installe un malaise hilarant toujours à un cheveu de la tendresse, Vanessa Paradis apporte la gravité douce qui recentre le récit et Jérôme Commandeur trouve le juste ton pour son propre personnage, jamais simple faire-valoir. Autour d’eux, des seconds rôles dessinés avec précision, dont une belle-mère haute en couleur et des parents qui viennent dynamiter la table familiale au meilleur moment. On aime aussi les caméos et petites apparitions qui ancrent l’univers dans une culture 90’s parfaitement digérée.

Années 90 :
Pas de muséographie lourde ici. Plutôt des clins d’œil sonores, des décors qui sentent la fête de gymnase, la photo argentique et le jean taille haute. Les codes visuels sont là, mais n’écrasent jamais l’intrigue. On est dans une comédie de génération qui parle surtout du présent : que reste-t-il de nos promesses, que fait-on de nos excuses et comment on avance quand on a longtemps prétendu que « tout allait bien ».
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Commandeur privilégie une caméra proche des acteurs, des focales qui rapprochent les corps quand les mots peinent à sortir et un montage qui alterne séquences de groupe et tête-à-tête où l’armure se fissure. La musique convoque sans lourdeur l’esprit 90’s, avec ce genre de refrain qui vous replonge d’un coup dans une voiture sans clim sur la route des vacances. La durée tourne autour d’1 h 44, format idéal pour laisser respirer les personnages sans étirer la blague.
Pour qui
Pour celles et ceux qui ont déjà tenté de réactiver un vieux groupe WhatsApp « 2nde B 94-95 ». Pour les fans de comédie française à personnages, où la vanne sert la vérité des relations. Pour celles et ceux qui veulent rire sans renier les bleus à l’âme. Et bien sûr pour la team 90’s, qui retrouvera les sensations d’époque sans tomber dans l’album Panini.
Récaptulons :
Une comédie de retrouvailles au goût doux-amer, des acteurs qui jouent à découvert, une nostalgie qui sert de tremplin plutôt que de refuge. « T’as pas changé » ne prétend pas réinventer le genre, mais il lui rend un bel hommage en allant chercher, derrière la fête et les punchlines, ce moment fragile où l’on choisit d’être un peu meilleur que la veille.
La petite fiche Technique
- Titre : T’as pas changé
 - Réalisation et scénario : Jérôme Commandeur
 - Avec : Laurent Lafitte, François Damiens, Vanessa Paradis, Jérôme Commandeur
 - Genre : comédie dramatique à forte teneur nostalgique
 - Durée : environ 1 h 44
 - Pays : France
 - Distributeur : StudioCanal
 - Sortie : mercredi 5 novembre 2025
 - Pitch : quatre anciens du lycée se retrouvent pour une fête de promo trente ans après et ce retour en arrière change leur présent bien plus qu’ils ne l’imaginaient
 
