Ce 22 décembre 2025, Universal a enfin lâché la première bande annonce de L’Odyssée, le prochain film de Christopher Nolan. Et comme souvent avec le cinéaste, tout le monde s’est précipité sur les détails visibles à l’écran. La barbe de Matt Damon. Les armures. Les silhouettes. Le fameux cheval de Troie. Sauf qu’il y a un élément bien plus parlant que n’importe quel costume.
L’océan.
Une promesse simple, presque provocatrice
Hollywood adore promettre l’épique. Nolan, lui, préfère le prouver. La bande annonce fonctionne comme une démonstration. On voit peu, mais on ressent beaucoup. Un homme sur le fil. Des visages fermés. Du vent. De l’eau. Des plans qui n’ont pas l’air “fabriqués” mais capturés.
Et quand le cheval de Troie apparaît brièvement, l’effet est immédiat. L’objet semble réellement massif, construit, lourd. Rien ne donne l’impression d’un bloc numérique brillant posé dans le cadre. C’est rugueux, concret, presque inquiétant, comme si la mythologie se transformait en piège grandeur nature.
Cette sensation de danger physique colle parfaitement à l’idée que Nolan semble poursuivre avec cette adaptation. L’Odyssée, ce n’est pas juste un récit héroïque. C’est aussi une longue histoire d’hommes qui s’épuisent, qui paniquent, qui disparaissent, qui perdent pied. Le teaser donne justement l’impression d’un film de survie, pas d’une carte postale antique.
Nolan et l’obsession du réel
Ce qui alimente cette impression, c’est la manière dont le film a été fabriqué. Plusieurs médias rapportent que L’Odyssée a été tourné sur pellicule IMAX avec de nouvelles caméras, Nolan poussant encore plus loin son attachement à la prise de vue “en dur”, y compris sur l’eau. On parle d’un tournage de 91 jours et d’une quantité de pellicule hallucinante, mesurée en centaines de kilomètres. Certains évoquent aussi des prises de vues réalisées dans plusieurs pays, notamment en Europe. Tout ça ne garantit pas un bon film, mais ça raconte une intention très claire : faire sentir la matière, le risque, l’effort.
Et dans le teaser, ça se voit dans la texture de l’image. La profondeur de champ est courte, la lumière accroche les visages, les arrières plans se mangent du flou et la mer semble avaler le cadre. On sent un film pensé pour la salle, pour la taille, pour l’impact. Le genre de bande annonce qui te fait comprendre, sans discours, que l’écran de téléphone n’est pas l’endroit où ce voyage doit commencer.
Matt Damon en Ulysse cassé
Le choix de Matt Damon en Ulysse se lit déjà dans le rythme. Dans la bande annonce, son personnage n’a rien d’un chef triomphant. Il a l’air rincé, abîmé, presque coupable. Quand il parle de ramener les siens, on entend surtout la lassitude de quelqu’un qui a trop promis. Nolan semble vouloir filmer Ulysse comme un survivant, pas comme une statue.
Autour de lui, le casting ressemble à une affiche de festival. Tom Holland incarne Télémaque, Anne Hathaway apparaît comme Pénélope et la distribution s’annonce immense, avec plusieurs visages très connus annoncés dans les seconds rôles. Le teaser ne cherche pas à vendre une galerie de stars. Il préfère installer une tension, comme si le mythe était raconté à hauteur d’homme.

Un autre détail qu’on remarque : la bande annonce suggère des menaces mythologiques, mais sans surenchère lumineuse ou effets clinquants. On devine des lieux hostiles, des cavernes, des tempêtes, une violence du monde plus qu’une fantasy démonstrative. L’idée n’est pas de faire briller les dieux dans le ciel. L’idée, c’est de te mettre dans la peau de ceux qui rament, qui grelottent, qui se trompent de route.
Et si Nolan réussit ce pari, il pourrait bien faire de L’Odyssée un drôle d’objet dans le paysage blockbuster. Un péplum, oui, mais tourné comme un thriller de survie, avec une mythologie qui griffe au lieu de décorer.
Date de sortie
L’Odyssée est attendu au cinéma et en IMAX le 17 juillet 2026.
