Un monde Belle Époque, des larmes et des baffes magiques
Ouverture de la scène: Écran noir. Une voix. Puis une silhouette gigantesque émerge. Pas un boss. Pas un Dieu. Une peintre. Littéralement.
Bienvenue dans Clair Obscur: Expedition 33. Un RPG développé par le petit mais ambitieux studio montpelliérain Sandfall Interactive (cocorico 🐓). Sorti le 24 avril 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S, ce jeu claque fort. Visuellement d’abord – un mélange baroque de Belle Époque, de surréalisme à la Magritte et de gothique JRPG sauce 2000. Un délire visuel à mi-chemin entre Bloodborne et Moulin Rouge, avec des couleurs qui suintent le malaise et la mélancolie.
Mais le plus bizarre, c’est pas ça.
C’est cette cérémonie annuelle du Gommage, où la Peintresse – une entité cosmique visible depuis la ville de Lumière – peint un chiffre sur un monolithe géant, et tous les gens ayant cet âge crèvent. Juste comme ça. Pouf. Plus de mamie, plus de gamin. Chaque année. Depuis 67 piges.
Tu veux du contexte narratif dense ? Tu vas être servi.
- Clair Obscur: Expedition 33 est un RPG au tour par tour…
- Combat réactif au tour par tour Dans cette évolution des…
- « Demain viendra » Gustave, Maelle et leurs confrères…
- Clair Obscur: Expedition 33 est un RPG au tour par tour…
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- « Demain viendra » Gustave, Maelle et leurs confrères…
Gustave, Sophie, Maëlle… et les traumatismes familiaux à l’ancienne
Tu incarnes Gustave, un gars pas tout à fait banal, obligé de dire adieu à son ex, Sophie, condamnée par le chiffre de la Peintresse. Ambiance. Direct, le jeu te fout une claque émotionnelle, sans prévenir. Pas d’intro rigolote, pas de tuto mignon. Juste une rupture, la mort, et un bateau.
Tu pars donc en expédition (la fameuse Expédition 33) avec ta sœur adoptive Maëlle, direction le continent des monstres surréalistes pour casser la gueule à une déité picturale.
Facile ? Haha. Que dalle.

Des combats profonds, durs, exigeants – mais gratifiants
Un système au tour par tour… avec des réflexes !
Le gameplay, c’est pas un simple choisis ton attaque et va faire un café. Ici, les parades et esquives demandent des réflexes. T’as une fenêtre minuscule pour parer. Tu rates ? Tu manges. Tu réussis ? Bam. Contre-attaque qui fait trembler l’écran. Plaisir chimique garanti.
Ajoute à ça :
- Des postures de combat à la Dark Souls (Maëlle, stylée, peut passer de défensive à agressive en mode escrimeuse noble),
- Des magies à charges multiples, avec accumulation de “taches” (genre des buffs sales et sombres),
- Des attaques spéciales façon combo de baston 2D.
Et les Pictos. Des compétences passives, des traits, des machins planqués dans les menus que t’oublies jamais parce qu’ils peuvent sauver ton run.
Alors ouais, c’est dense. Tu passes un bon quart du jeu dans les menus à comparer les stats. Mais franchement ? Ça vaut le coup.

Des dialogues sincères, une narration labyrinthique
Y’a pas que le gameplay. Ce qui frappe aussi, c’est la qualité des dialogues. Les persos, ils causent vrai. Pas du blabla héroïque façon “nous devons sauver le monde”… Non. Ils ont mal, ils doutent, ils rigolent même parfois. Comme nous. Y’a même des discussions optionnelles que t’as envie de débloquer rien que pour mieux connaître la team.
Mais…
Le scénario ? Un mille-feuille de secrets
Tu vois Kingdom Hearts ? Bah là, c’est pire. Chaque chapitre balance un nouveau mystère. Une faction. Un personnage venu de nulle part. Une révélation qui en annule une autre. Ça tourne en rond. Puis ça explose.
Et le final ? Un gros dump d’infos, balancé sans pitié. T’as raté un détail au chapitre 8 ? Dommage. Tu piges rien.
Ça peut saouler. Clairement. Mais c’est voulu. Le jeu te dit pas “voilà le lore”. Il te le balance à la figure quand t’es pas prêt. Un parti pris, certes, mais parfois indigeste.
OST grandiose, boss fights opératiques… et fatigue émotionnelle
La BO ? Une claque. Des envolées métallo-opératiques qui filent des frissons. Chaque boss est mis en scène comme un concert dramatique. Mais au bout du 6e enchaînement musical épique, tu souffles. Trop, c’est trop. Le jeu ne veut pas finir. Il rallonge tout. Encore un combat. Encore une scène tragique.
Un moment, j’ai regardé mon écran, manette en main, et j’ai dit : “Ok. J’ai compris. L’univers est triste. Mais bordel, laissez-moi respirer.”

Une touche française 🇫🇷 , une inspiration japonaise
Ce qui fait plaisir ? Le côté 100% assumé franco-nippon. Les devs de Sandfall Interactive l’ont dit : leurs inspirations sont claires. Final Fantasy, Persona, NieR, Xenogears… Et ils les digèrent avec brio.
C’est pas un simple hommage. C’est une relecture.
Et franchement ? Respect.
Verdict du Geek– faut-il plonger dans le tableau de la Peintresse ?
Oui. Mais prépare-toi.
Clair Obscur: Expedition 33 est une œuvre d’auteur. Belle, violente, étrange, un peu trop bavarde. Mais profondément marquante.
Si t’es fan de JRPG exigeants, d’univers barrés, de combats qui demandent de l’investissement, fonce. T’as un chef-d’œuvre à moitié frustrant, à moitié bouleversant entre les mains.
Si t’aimes les récits clairs, les combats simples, les fins satisfaisantes… passe ton chemin.
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