Une BMW qui n’en est pas tout à fait une
Chaque année, le Concorso d’Eleganza Villa d’Este, sur les rives italiennes du lac de Côme, nous gratifie d’un feu d’artifice automobile : des formes, des chromes et souvent, des ovnis roulants. Cette année, BMW nous a surpris avec une création plus qu’élégante : la BMW Speedtop, un shooting brake né de la M8 et habillé pour un gala, d’une beauté inégalée. Mais attention, on parle ici d’un objet rare : 70 exemplaires seulement, tarifés à plus de 600 000 €. Une extravagance ? Un manifeste ? Les deux.
Un shooting brake comme on n’en fait plus
La carrosserie shooting brake, ce croisement singulier entre coupé sportif et break de chasse, rappelle un âge d’or automobile. Celui des Bentley des années 30, des Aston Martin DB5 customisées pour transporter fusils et chiens, ou plus récemment, d’icônes confidentielles comme la Ferrari FF. BMW s’empare aujourd’hui de cette niche, avec une audace contemporaine.
Le Speedtop, c’est d’abord une ligne qui détonne : profil bas, allongé, nerveux. Une arête dorsale traverse le capot et le toit, une sorte d’épine dorsale visuelle qui donne une tension presque animale à la silhouette. Les flancs musclés s’élargissent vers l’arrière, pour finir sur un hayon sculptural, entre concept car et œuvre de design industriel.
Un mariage de couleurs et de textures bluffant
BMW pousse ici le raffinement au sommet. La teinte principale, baptisée “Floating Sunstone Maroon”, vire subtilement au “Sundown Silver” selon l’éclairage. Un effet qui rappelle les robes haute couture qui changent de teinte selon l’angle de la lumière.
Mais gare aux oiseaux malpolis : cette peinture n’a rien à faire sous un figuier ou un platane. On est dans le domaine du fétichisme esthétique, pas du tout-terrain familial.
Des détails extérieurs à tomber
Les phares ? Plus fins que jamais. Des traits d’aiguille qui percent la face avant. La calandre iconique de BMW avec ses haricots géants est bien là, rétroéclairée, mais bien plus sobre que sur certaines créations récentes controversées de la marque. Un bon point.
Les jantes exclusives ressemblent à des turbines, parfaitement intégrées à l’ensemble. Et la grande verrière latérale se fond dans une silhouette fuyante. Une ligne pure, mais audacieuse. L’arrière semble prêt à bondir, comme un félin en embuscade.
À bord : du cuir, encore du cuir… et du style
L’intérieur est une invitation au luxe et à la personnalisation extrême. Deux univers chromatiques ( Je vous tout en Chroma depuis que j’ai fini Clair Obscur je suis désolé 🫣 … ) se répondent : le cuir “Sundown Maroon” (le même que l’extérieur) enveloppe le tableau de bord et les contre-portes, tandis que les sièges s’habillent d’un blanc éclatant : “Moonstone White”. Un contraste marqué, qui évoque les salons art déco.
Et ce n’est pas tout : une fine bande lumineuse, intégrée dans la sellerie du toit, rappelle l’arête dorsale extérieure. Détail ? Peut-être. Mais c’est ce genre de touches qui font d’un objet un chef-d’œuvre.
Finitions à la main, maroquinerie d’orfèvre
Chaque Speedtop passe par le Manufaktur BMW à Dingolfing, en Bavière. Un atelier plus proche d’un atelier Hermès que d’une chaîne de montage.
Les coffres, par exemple, sont habillés du même cuir que l’habitacle, avec des perforations artisanales et des sacs Schedoni sur mesure maintenus par des lanières en cuir. On imagine plus facilement ce véhicule devant un palace que sur une aire d’autoroute.
Sous le capot : un cœur bien connu, mais toujours aussi sauvage
Si la carrosserie évolue, la base mécanique reste celle de la BMW M8 : un V8 biturbo de 4.4 litres, développant environ 523 chevaux, issu du moteur S63 bien connu des puristes. De quoi faire bondir ce break de chasse vers les 100 km/h en moins de 4 secondes.
Ce n’est pas une voiture à pousser tous les jours, mais elle peut clairement se défendre sur circuit. Et son échappement libère une sonorité rauque, caverneuse, qui contraste avec sa robe précieuse. Un bijou qui rugit.
Un collector avant même sa naissance
On se souvient de la BMW Skytop, présentée l’an dernier au même endroit. Seulement 50 unités, toutes vendues en quelques jours. Le Speedtop fait mieux encore : plus radical, plus sculptural, tout en en produisant un peu plus (70 exemplaires).
Un choix étonnant ? Pas vraiment. BMW capitalise sur le fétichisme automobile de niche : il y a une clientèle, mondiale, prête à investir dans l’unicité, l’émotion, le bel objet roulant.
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Verdict du Geek :
Ce Speedtop ne plaira pas à tout le monde. Il est ostentatoire, inutilement pratique, outrageusement luxueux. Mais il fait rêver et c’est bien là tout son rôle. Ce genre de modèle n’est pas conçu pour le quotidien, mais pour marquer une époque, une philosophie du design. Une BMW comme un clin d’œil au passé, mais résolument tournée vers un certain idéal de l’automobile.
Fiche récapitulative
| Détail | Caractéristique |
|---|---|
| Modèle | BMW Speedtop (2025) |
| Motorisation | V8 4.4L biturbo (S63), 523 ch |
| Transmission | Intégrale xDrive, boîte auto 8 rapports |
| Accélération 0-100 km/h | Environ 3,6 secondes |
| Nombre d’exemplaires | 70 unités |
| Carrosserie | Shooting brake 3 portes |
| Prix estimé | £500 000 (~580 000 €) |
| Présentation | Concorso d’Eleganza Villa d’Este, Italie – mai 2025 |
| Couleurs | Dégradé Sunstone Maroon → Sundown Silver |
| Finitions intérieures | Cuir bicolore, broguing artisanal, éclairage intégré |
| Accessoires exclusifs | Bagagerie Schedoni, maroquinerie sur-mesure |