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Le retour des boutons physiques dans les voitures : la fin du tout-tactile imposée par la sécurité

par KingofgeeK
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Retour des boutons physiques dans les voitures - Une ancienne Mercedes ML

C’est un petit clic pour le conducteur, mais un grand pas pour la sécurité routière. Alors que les voitures modernes rivalisent d’écrans tactiles toujours plus larges et de tableaux de bord à l’esthétique épurée, les autorités européennes tirent le signal d’alarme : il est temps de redonner une place aux bons vieux boutons physiques dans nos véhicules. Youpii !!

À l’origine de cette révolution ergonomique ? Euro NCAP, le programme européen d’évaluation de la sécurité des automobiles. L’organisme, qui attribue les fameuses étoiles de sécurité que l’on retrouve sur les fiches techniques des voitures neuves, vient d’annoncer une évolution majeure de ses critères. À partir de 2026, il ne suffira plus de bourrer les véhicules de systèmes d’aide à la conduite pour décrocher la note maximale : il faudra aussi garantir que certaines fonctions essentielles soient accessibles par des commandes physiques, facilement identifiables et actionnables sans quitter la route des yeux.

Pourquoi revenir aux boutons ?

L’obsession du tout-tactile n’est pas récente. Depuis plus d’une décennie, Tesla a ouvert la voie avec ses cockpits minimalistes et ses écrans centraux gigantesques. D’autres ont suivi, séduits par l’idée d’une interface futuriste, de menus animés, et d’un design intérieur débarrassé de toute « pollution visuelle ». Mais cette recherche du style a fini par sacrifier l’essentiel : l’ergonomie.

Les clignotants, les essuie-glaces, les phares ou encore le chauffage sont désormais relégués dans des sous-menus, parfois accessibles uniquement à travers plusieurs gestes sur un écran, souvent sensible au moindre faux mouvement. Résultat : la distraction au volant explose.

Une étude menée par la société britannique TRL a récemment montré un constat flippant : interagir avec un écran tactile tout en conduisant peut altérer les réflexes du conducteur plus gravement que l’alcool ou les drogues, OMG!! Et contrairement aux idées reçues, les systèmes de commande vocale censés compenser ces interfaces compliquées restent souvent imprécis, lents, ou carrément frustrants à utiliser.

Euro NCAP serre la vis

C’est dans ce contexte que Matthew Avery, directeur du développement stratégique chez Euro NCAP, a déclaré que les constructeurs automobiles sont désormais « mis en garde ». En clair : s’ils veulent continuer à obtenir les 5 étoiles de sécurité si précieuses pour leur image de marque, ils devront garantir la présence de boutons physiques pour au moins cinq fonctions essentielles : clignotants, feux de détresse, klaxon, essuie-glaces, et appel d’urgence. ( j’aurais bien aimé avoir des boutons de clim physiques aussi ).

Pour Avery, cette décision ne vise pas à freiner l’innovation, mais à redonner au conducteur ce qui a toujours été une évidence en matière de sécurité : pouvoir agir intuitivement, sans détourner son regard ni se poser de questions.

Le paradoxe de la technologie « intelligente »

Ce retour aux fondamentaux ne signifie pas l’abandon des technologies embarquées. Bien au contraire. Les voitures d’aujourd’hui regorgent de capteurs, de radars, de caméras et d’algorithmes d’aide à la conduite. Mais certains de ces dispositifs, pourtant bien intentionnés, se retournent parfois contre les conducteurs.

Qui n’a jamais été agacé par les alertes incessantes de franchissement de ligne ou les coups de frein fantômes provoqués par un capteur mal calibré ? Même des patrons de marques comme Dacia s’en plaignent. Denis Le Vot, PDG de la marque roumaine, a souvent critiqué la complexité et le coût des systèmes imposés par les normes. Il a d’ailleurs récemment introduit un bouton dans ses véhicules pour désactiver en un appui long les aides à la conduite jugées trop intrusives.

La réaction des constructeurs : entre adaptation et résistance

Certaines marques ont déjà pris les devants. Volkswagen, par exemple, a reconnu que le tout-tactile n’était pas adapté à la conduite réelle et a promis de réintégrer davantage de commandes physiques dans ses modèles à venir. On retrouve ceci dans le restylage de la Golf 8, ou les boutons tactiles horribles du volant ont disparu.

La Volkswagen Golf 8 avant restylage avait des boutons tactiles horribles sur le volant
La Volkswagen Golf 8 avant restylage avait des boutons tactiles horribles sur le volant

À l’inverse, d’autres persistent dans leur vision d’un futur sans boutons. Mercedes-Benz, avec son concept Superscreen, ou encore BMW, qui s’éloigne de plus en plus de son célèbre iDrive pour aller vers une interface purement tactile, continuent à miser sur une expérience utilisateur numérique.

Les nouveaux véhicules électriques chinois, quant à eux, adoptent massivement l’approche à la Tesla, avec des interfaces centralisées et parfois une absence totale de commandes physiques. Cela pourrait poser problème sur le marché européen si ces modèles ne sont pas adaptés aux futures exigences de sécurité.

Design et ergonomie : un équilibre délicat

Pour les designers automobiles, cette exigence de sécurité représente un véritable casse-tête. Comment concilier un intérieur élégant, épuré, moderne, avec la présence de boutons, de molettes et de leviers ?

Le défi est d’autant plus grand que les utilisateurs attendent aussi des interfaces connectées, des commandes vocales efficaces, et parfois même une intégration avec leur smartphone. La solution pourrait passer par une approche hybride, où les fonctions vitales restent accessibles physiquement, tandis que les réglages secondaires peuvent être confiés à des écrans ou à des assistants numériques.

Un retour en arrière temporaire ?

Ironie du sort, ce retour des boutons pourrait n’être qu’une parenthèse dans l’histoire de l’automobile. En effet, l’industrie mise à long terme sur la conduite autonome. Dans quelques décennies, nos voitures seront peut-être de véritables salons mobiles, pilotés par une intelligence artificielle, sans volant ni pédales. Dans ce scénario, la question des boutons n’aura plus lieu d’être.

Mais pour l’instant, tant que l’humain reste maître à bord, la simplicité et la réactivité priment. Et c’est cette logique que l’Europe vient de remettre au centre du jeu.


Verdict du Geek : le bouton, ce héros discret

En tant que Geek, je serais toujours fasciné par l’ajout de nouvelles technologies dans nos voitures, mais sans que ça altère notre confort de conduite et notre sécurité. Dans un monde où la technologie est parfois synonyme de complexité inutile, le bouton physique incarne une forme de sagesse ergonomique. Il est tangible, fiable, rapide. Il ne bugue pas, ne nécessite pas de mise à jour, et surtout, il sauve des vies.

La décision d’Euro NCAP n’est pas anodine. Elle marque le retour d’une vision pragmatique de la sécurité, fondée sur l’expérience utilisateur et l’intuition, plutôt que sur l’esthétique ou le buzz technologique.

Et si, finalement, le vrai luxe automobile en 2025, c’était de pouvoir allumer ses phares sans fouiller dans un menu ?

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