L’univers énigmatique et fascinant de Death Stranding continue son expansion. Après avoir bousculé les codes du jeu vidéo, puis annoncé une adaptation cinématographique en live-action, Hideo Kojima vient de confirmer qu’une série animée inspirée de son œuvre dystopique est en développement. Une nouvelle qui secoue la sphère geek et qui propulse encore un peu plus Kojima au rang de créateur transmédiatique incontournable.
Kojima, plus qu’un développeur : un architecte d’univers
Hideo Kojima, c’est un peu le Tarantino du jeu vidéo. Depuis la saga Metal Gear Solid, il constuit des mondes complexes, visionnaires, où narration et gameplay ne font qu’un. En fondant Kojima Productions en 2015, il s’est affranchi des carcans de l’industrie traditionnelle pour créer Death Stranding, une œuvre profondément originale mêlant science-fiction, symbolique sociale, exploration et solitude. Certains l’ont adoré, d’autres ont été déroutés, mais personne n’est resté indifférent.
Et voilà que l’univers de Sam Porter Bridges s’apprête à franchir une nouvelle frontière : celle de l’animation japonaise.
Un anime annoncé dans les colonnes de Vogue Japan
C’est dans une interview exclusive pour Vogue Japan que Kojima a lâché l’info, presque mine de rien : « En parallèle du film en live-action avec A24, nous travaillons également sur une adaptation en anime de Death Stranding. »
Pas de nom de studio encore annoncé, ni d’images ou de teaser à se mettre sous la dent. Mais connaissant Kojima, l’ambition ne manquera pas. Il ne s’agit pas d’un simple produit dérivé : c’est une extension réfléchie de l’univers. Il l’a dit lui-même : « Je veux faire un film [et un anime] qui ne soit pas seulement une adaptation de jeu, mais une œuvre à part entière. »
Qu’attendre de cet anime ? Un prolongement ou une relecture ?
La question brûle les lèvres des fans : l’anime racontera-t-il l’histoire originale du jeu ? Ou explorera-t-il des pans inédits de cet univers ?
Le monde de Death Stranding regorge de personnages secondaires mystérieux, de zones obscures non explorées dans le jeu, et de concepts métaphysiques fascinants comme les Échoués, les Événements Néant et la fameuse Pluie temporelle. L’anime pourrait plonger dans ces failles narratives laissées volontairement ouvertes.
Autre piste crédible : suivre un autre porteur que Sam, dans une région différente des États-Unis post-apocalyptiques, avec de nouveaux enjeux, tout en conservant le lien symbolique de la « connexion » entre les êtres humains.
Une stratégie transmédiatique cohérente
Avec cette adaptation en anime, Kojima ne fait pas que surfer sur la vague. Il met en œuvre une stratégie de construction d’univers cohérente, pensée en plusieurs phases.
- Le jeu original (2019) : une expérience vidéoludique unique qui a posé les fondations.
- Death Stranding 2: On The Beach (prévu le 26 juin 2025) : une suite très attendue qui promet de développer encore davantage les thèmes du lien, du sacrifice et de la reconstruction.
- Le film live-action avec A24, écrit et réalisé par Michael Sarnoski (Pig, A Quiet Place: Day One) : un projet d’auteur plus qu’un blockbuster, qui vise les festivals de Cannes et Venise.
- L’anime récemment annoncé : la touche nippone, potentiellement accessible à un public encore plus large.
On est ici dans une démarche proche de ce qu’ont fait des franchises comme The Witcher ou Cyberpunk avec Netflix – mais avec la patte Kojima en prime.
Death Stranding 2 : une suite, mais pas seulement
À noter : Death Stranding 2: On the Beach, annoncé pour le 26 juin prochain sur PS5, est central dans cette stratégie. Dans la même interview, Kojima le décrit comme une étape de renforcement de l’IP : « Ce que nous faisons maintenant, c’est étendre la propriété intellectuelle vers d’autres formes de médias : jeux, films, anime, séries… »
Le trailer diffusé en mars dernier laisse entrevoir un univers encore plus vaste, des mécaniques de gameplay évoluées et un ton encore plus mélancolique. Norman Reedus reprend bien sûr son rôle iconique, accompagné d’un casting impressionnant, dont Léa Seydoux et Elle Fanning.
Et même un concert orchestral mondial !
Comme si cela ne suffisait pas, Kojima Productions a également annoncé une tournée de concerts orchestraux intitulée Stranding Harmony, avec une première prévue à l’Opéra de Sydney en novembre 2025. Musiques du jeu, ambiance immersive, projections visuelles : tout sera fait pour replonger les fans dans l’univers sonore si singulier de Death Stranding.
Vers une nouvelle ère pour la pop culture vidéoludique ?
On sent que Kojima veut inscrire Death Stranding dans une culture plus large que celle du jeu vidéo. Ce n’est pas un projet isolé, c’est une vision.
Dans un monde où les frontières entre les médias s’estompent, où les séries inspirées de jeux cartonnent (The Last of Us, Arcane, Castlevania), cette volonté de bâtir une mythologie cohérente et riche sur plusieurs supports semble naturelle. Et quand elle est pilotée par un créatif aussi ambitieux que Kojima, cela devient captivant.
Verdict du Geek : une œuvre tentaculaire en devenir
Kojima ne veut pas simplement adapter Death Stranding. Il veut lui donner une seconde vie. Une nouvelle incarnation. Et avec un anime en production, un film prometteur, un second jeu imminent et même des concerts symphoniques, le créateur japonais semble bien parti pour faire de Death Stranding une saga incontournable de la culture geek des années 2020.
L’attente est grande, les spéculations nombreuses, et les espoirs élevés. Mais une chose est sûre : l’histoire de Sam Porter Bridges est loin d’être terminée.