CANNES — 24 mai 2025. Pour beaucoup, elle restera à jamais Natasha Romanoff, l’espionne redoutable et pourtant profondément humaine du Marvel Cinematic Universe (MCU). Mais aujourd’hui, Scarlett Johansson change de cape. Après avoir brillé sur les tapis rouges du Festival de Cannes avec son tout premier long métrage en tant que réalisatrice, l’actrice oscarisée laisse entendre qu’elle n’a pas dit son dernier mot avec Marvel… mais cette fois-ci, derrière la caméra.
Scarlett Johansson : l’après MCU Black Widow
Cela fait maintenant quatre ans que Scarlett Johansson a fait ses adieux à Natasha Romanoff, après une sortie émouvante dans Black Widow (2021), puis son sacrifice dans Avengers: Endgame ( Ne me dites pas que je vous spoil hein!! … ). Un départ salué pour sa cohérence narrative et sa charge émotionnelle. Depuis, silence radio sur un potentiel retour… jusqu’à cette semaine.
À Cannes, où elle présente Eleanor the Great, un film sensible et doux sur une amitié inattendue entre une nonagénaire et une étudiante new-yorkaise, la comédienne devenue réalisatrice a confié à Deadline son envie de revenir dans l’univers Marvel en tant que réalisatrice.
“Je pense que même dans les grands films d’action, ce qui fonctionne, c’est la connexion humaine. C’est ça que j’aimerais amener dans le MCU si l’occasion se présente.”
Un premier film très personnel
Avec Eleanor the Great, Scarlett Johansson signe un long métrage intimiste, porté par June Squibb, qui incarne une femme de 94 ans quittant la Floride pour tenter un nouveau départ à New York. À ses côtés, quelques visages familiers du MCU : Chiwetel Ejiofor (Doctor Strange) et Erin Kellyman (The Falcon and the Winter Soldier).
Le film, présenté dans la sélection Un Certain Regard, a reçu une ovation de cinq minutes au Palais des Festivals. Ce succès critique place Johansson dans une nouvelle catégorie : celle des réalisateurs et réalisatrices qu’on va suivre de près.
Pourquoi un retour en réalisatrice, et pas en actrice ?
L’idée peut sembler étrange pour les spectateurs : pourquoi ne pas faire revenir Natasha Romanoff dans un multivers, un flashback, ou une préquelle ? La réponse est simple : respecter le personnage.
Son arc narratif est complet, et Johansson en est parfaitement consciente. En revenant derrière la caméra, elle évite de banaliser le sacrifice de Natasha, tout en continuant à faire vivre son héritage à travers d’autres personnages.
Elle a déjà produit Black Widow et participe activement au développement de Thunderbolts. Sa connaissance des rouages du MCU et sa proximité avec les thèmes abordés — famille, perte, reconstruction — en font une candidate idéale pour insuffler une nouvelle sensibilité à l’univers.
Un choix stratégique pour Marvel Studios ?
Kevin Feige, président de Marvel Studios, a souvent répété vouloir diversifier les voix créatives derrière les futurs films. Avec des réalisateurs comme Chloé Zhao (Eternals) ou Nia DaCosta (The Marvels), Marvel explore déjà des univers plus émotionnels, plus personnels.
Ajouter Scarlett Johansson à cette liste aurait du sens : elle connaît l’univers sur le bout des doigts, elle a gagné la confiance des studios, et elle possède maintenant une légitimité artistique renforcée par son passage remarqué à Cannes.
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Quelles histoires pourrait-elle raconter ?
Le plus probable serait qu’elle s’attaque à un film centré sur Yelena Belova (incarnée par Florence Pugh), la petite sœur spirituelle de Natasha, déjà bien implantée dans le MCU. Elle pourrait aussi explorer des récits plus introspectifs autour de personnages secondaires : Clint Barton, Wanda Maximoff, voire Sam Wilson.
Mais ce qui semble certain, c’est que Johansson ne s’intéresse pas aux simples démonstrations de force. Elle veut raconter des histoires humaines, même au milieu du chaos galactique.
Et maintenant, on attend quoi ?
Pour le moment, rien n’est signé avec Marvel. Mais les discussions sont là, et les rumeurs vont bon train. Le succès de Eleanor the Great pourrait être le déclencheur d’un projet Marvel dirigé par Johansson, peut-être dès 2026 ou 2027.
La seule inconnue : à quel moment Marvel lui confiera les clés d’un de ses films, et sur quel personnage elle posera son regard.
Une reconversion qui en dit long
Le passage de Scarlett Johansson derrière la caméra n’est pas une simple lubie. Depuis plusieurs années, elle se diversifie : entrepreneuse (co-fondatrice de The Outset, marque de soins), productrice (via sa société These Pictures), et désormais réalisatrice à part entière. À 40 ans à peine, elle trace un chemin où elle maîtrise son image et ses récits.
Cette volonté d’indépendance artistique se sent aussi dans ses choix : Eleanor the Great n’est pas un blockbuster, mais un film sincère, touchant, avec un regard profondément féminin et intergénérationnel.
Verdict : une autre façon de sauver le monde
Scarlett Johansson ne saute plus des immeubles. Elle n’affronte plus Thanos. Mais en décidant de prendre la caméra, elle montre qu’on peut aussi changer les choses autrement. Par la narration. Par la mise en scène. Par l’écoute.
Et si le MCU veut continuer à évoluer, à surprendre, à émouvoir… alors donner une chance à Scarlett Johansson réalisatrice semble être la suite logique et inspirante.