Il y a des jeux qui démarrent en trombe, vous mettent des étoiles plein les yeux, puis vous laissent retomber doucement sur terre, comme après une montée d’adrénaline mal gérée. C’est un peu ce qui se passe avec Solo Leveling: Arise Overdrive, la nouvelle adaptation vidéoludique du célèbre manhwa sud-coréen. Un jeu qui donne clairement envie, qui impressionne au premier contact, mais qui, très vite, montre ses limites. Retour sur une démo prometteuse… mais pas sans défauts.
Une intro qui claque comme dans l’anime
Dès les premières minutes de jeu, difficile de ne pas être happé par le soin apporté à l’introduction. On revit l’Éveil de Jinwoo, ce moment où le chasseur le plus faible du pays se transforme en une machine à tuer. C’est fidèle à l’anime, c’est dynamique et pour les fans de la première heure, c’est même plutôt grisant. Les animations sont propres, l’ambiance musicale colle à l’univers et le système de combat impressionne d’entrée.
On enchaîne les coups, les esquives, les contre-attaques dans un style rappelant Dynasty Warriors sous stéroïdes, avec une pincée de Devil May Cry pour le côté spectacle. Tout semble fait pour flatter le joueur. Et ça marche.

Une personnalisation digne d’un RPG japonais
Netmarble ne fait pas les choses à moitié côté mécanique. Jinwoo peut évoluer à travers quatre classes distinctes : Assassin, Duelist, Elementalist et Ruler. Chacune dispose de son arbre de compétences, de ses propres styles de combat et même de sorts personnalisables. À cela s’ajoute une panoplie d’armes parfois inattendues – arc, fusils, faux – que l’on n’imaginait pas dans les mains du protagoniste de l’anime, mais qui viennent enrichir l’approche tactique.
Vous pouvez également recruter d’autres Hunters issus du lore pour vous accompagner au combat, gérer vos Artéfacts, améliorer votre Shadow Army ou encore cumuler des points de bénédiction. En résumé : sur le papier, le contenu a de quoi séduire.
Mais rapidement… ça se gâte
Malheureusement, une fois passé l’effet wahou, on commence à entrevoir l’envers du décor. Le rythme se tasse, les mécaniques se répètent et les environnements deviennent… franchement génériques. Les donjons manquent de personnalité, les pièces se ressemblent, les ennemis aussi. On progresse, certes, mais sans jamais avoir l’impression de découvrir quoi que ce soit de nouveau.
Et surtout, le grind s’installe. Rapidement. Très rapidement. On vous demande de refaire les mêmes missions pour looter les bons matériaux, améliorer tel ou tel équipement, renforcer vos compagnons… Une boucle de gameplay qui devient vite redondante, d’autant plus qu’elle ne repose sur aucun enjeu scénaristique fort.
Un arrière-goût de jeu mobile
Et là, un doute s’installe. Ce Solo Leveling: Arise Overdrive ne serait-il pas qu’un rechapé de la version mobile Solo Leveling: Arise ? Un sentiment partagé par une bonne partie de la communauté, surtout lorsqu’on remarque que l’interface, les animations et certaines cut-scenes semblent recyclées.
Officiellement, Netmarble affirme que Overdrive est un jeu à part entière, distinct de son cousin gacha. Mais difficile de ne pas voir les similarités : même chara design, mêmes limitations dans la progression et surtout, même logique de jeu fragmenté en petits morceaux de gameplay à la chaîne. La seule vraie différence ? Ici, pas de microtransactions (pour l’instant), mais un grind qui remplace la frustration du free-to-play.

Interface et contrôles : un pad pas toujours bienvenu
Autre point de friction : les menus. Pensés d’abord pour un usage tactile, ils se manipulent bien mieux à la souris qu’à la manette. Un comble, quand on essaie de vendre une expérience PC/console. L’inventaire est confus, les options s’empilent et il faut naviguer dans trop de sous-menus pour équiper un simple objet. Ce n’est pas rédhibitoire, mais ça agace sur la longueur.
La coop à 4 : le joker de la dernière chance ?
Heureusement, tout n’est pas perdu. Le jeu promet une coopérative à 4 joueurs, façon dungeon crawler en ligne, qui pourrait bien redonner un second souffle à l’ensemble. Combattre en groupe, combiner les classes, se répartir les tâches : sur le papier, c’est prometteur. Mais dans la démo actuelle, ce mode est encore limité et il faudra attendre la sortie complète prévue pour l’automne 2025 sur PC (et Xbox courant 2026) pour juger sur pièce.
Techniquement propre, artistiquement timide
Côté technique, Overdrive s’en sort bien. Pas de bugs flagrants, les animations sont fluides et les combats tournent à 60 FPS sans accroc. Les modèles 3D sont corrects, même si un peu rigides. Ce qui manque, c’est l’âme artistique : les décors sont fades, les effets visuels parfois génériques et les PNJ souffrent d’un cruel manque de personnalité. Tout ça manque de chaleur et d’identité.

Notre verdict (provisoire)
Solo Leveling: Arise Overdrive est un jeu qui fait bonne impression lors de ses premières minutes, mais qui révèle rapidement ses limites. Il offre une expérience fidèle au matériau d’origine, avec un gameplay musclé et une personnalisation complète. Mais derrière le vernis, le titre cache une structure trop proche du jeu mobile, une répétitivité pénalisante et une narration quasi absente.
Ce qu’on a aimé :
- L’introduction percutante et fidèle à l’anime
- Les animations de combat dynamiques
- La variété des classes et des compétences
- La promesse d’une coop à 4 joueurs
Ce qu’on a moins aimé :
- Le grind qui envahit tout
- Les décors vides et les ennemis peu variés
- Une interface pensée pour le mobile
- L’impression de jouer à une version PC d’un gacha
Fiche technique
- Titre : Solo Leveling: Arise Overdrive
- Développeur : Netmarble Neo
- Genre : Action-RPG, Hack’n’Slash
- Plateformes : PC (automne 2025), Xbox Series (début 2026)
- Multijoueur : Oui (coop en ligne)
- Voix/texte : intégralement localisé en français
Solo Leveling: Arise Overdrive sur Steam avec Démo gratuite