1. Une tension qui ne faiblit jamais
Depuis sa diffusion intégrale sur Disney+ France le 25 juin, la saison 4 de The Bear : Sur place ou à emporter a engendré un raz-de-marée émotionnel. À chaque service, le restaurant titrite entre moments de grâce et explosions de stress, un cocktail habilement dosé qui ne laisse pas indifférent. Cette saison, en particulier, trouve son point d’orgue dans l’épisode final intitulé Goodbye : une conclusion aussi rude qu’inattendue, où la passion culmine en épreuve de vérité.
2. Une saison sous pression
Dès les premiers épisodes, la pression financière est omniprésente : Jimmy Cicero (Oliver Platt) installe un compteur digital dans les bureaux du resto. À zéro, c’en est fini des fonds de secours. Une mise au défi inédite pour Carmy, Sydney, Richie et le reste de l’équipe, sombres athlètes d’un marathon gastronomique dans lequel on ne connaît pas son prochain souffle.

Petite piqûre de rappel : la saison 3 avait déjà semé le doute -> Sydney, angoissée, hésitait entre la stabilité d’un job ailleurs et l’adrénaline du restaurant. On retrouve ici le fil rouge : la foi en l’équipe contre la peur d’y laisser sa peau.
3. Final incandescent : face-à-face
Dans Goodbye, on assiste à un face-à-face électrisant entre Carmy (Jeremy Allen White) et Sydney (Ayo Edebiri). Lors d’un coup de tonnerre émotionnel, Sydney découvre que Carmy ne signe plus le contrat : il part. L’idée est simple : éponger les dettes, puis disparaître. Pour elle, c’est un abandon. Pour lui, un acte de survie.
Ce duel vire au règlement de comptes : Carmy admet qu’il ne supporte plus la pression de sa propre passion, qu’il s’est enfermé dans un rôle pour échapper à ses blessures intimes. Sydney, elle, hurle qu’ils sont complémentaires , qu’ils forment un tout.
La révélation sur Mikey, le frère de Carmy, est choquante : Carmy crève l’abcès, confesse n’avoir jamais pu entrer à ses funérailles. Richie débarque, la tension devient confession. On sort du silence, on parle enfin. Trois figures, un pacte désordonné, une promesse de reconstruction. Wow !!
4. Thèmes forts : la passion, l’exigence… et la remise en cause
The Bear brosse le portrait sans filtre du burn-out d’un génie de la cuisine. Carmy, ancien chef étoilé, a perdu son amour des fourneaux, noyé dans la quête de performance. Sydney, par contraste, apparaît comme la relais idéal : elle gère ses émotions, porte une vision claire, sait ponctuer le rêve d’un plan. Carmy le lui dit : « Parce que tu es The Bear ». Ce compliment balancé à pleine voix, marque un passage de flambeau… ou un adieu.
5. Le restaurant sans Carmy : utopie ou possible renouveau ?
Jimmy coupe les vivres, la pendule tombe à zéro. Sans Carmy, sans financement externe, The Bear devient l’œuvre de Sydney, Richie et Natalie (Abby Elliott). Le risque ? Voir les critiques s’éteindre, le public s’étioler. L’espoir ? Que l’âme authentique du lieu survive, s’appuie sur la proximité, la sincérité, le quartier.
Dans un monde où la gastronomie se traduit souvent en prix et étoiles, The Bear ose poser la question : peut-on nourrir une communauté, sans viser les sommets ?

6. Saison 5 : c’est plié ou faut attendre ?
Aucun renouvellement officiel. FX attendrait une histoire forte avant de s’engager, comme l’a évoqué le créateur Christopher Storer. Le temps que les agendas de Jeremy Allen White (acteur qui compile festivals et plateaux US) et d’Ayo Edebiri se libèrent, une suite pourrait se faire attendre. Mais le final ouvert, émotionnellement riche, prête le terrain à une nouvelle aventure , si la chaîne se décide.
7. Geekette donne son avis :
- Plus authentique que jamais : la saison 4 réussit à ne jamais dévaluer son ADN, tout en réinventant la trame des émotions.
- Une performance d’acteurs phénoménale : Jeremy Allen White est fort, très fort. Ayo Edebiri est lumineuse, Ebon Moss-Bachrach trouve des accents de tolérance inattendus.
- Une fin tout en nuances : pas de Happy Ending à l’américaine. Ici, on accepte l’incertitude, on s’autorise le doute. Et ça fait un bien fou.
8. Une question ouverte sur l’avenir
La force de ce final reste son ambiguïté : Carmy part, mais laisse une équipe renforcée. L’histoire pourrait continuer, dans le bruit et les larmes, ou se conclure ici même, comme un geste d’amour parfait , ni trop grandiloquent, ni trop larmoyant.
(Re) Voir The Bear sur Disney+