On l’attendait avec fébrilité, on la pressentait et c’est désormais confirmé : la saison 3 de The Last of Us mettra Abby Anderson en plein centre de la scène. L’annonce, faite ce 10 juin lors d’un événement « Emmys For Your Consideration« , a immédiatement fait bouger les téléspectateurs. Plus qu’un simple effet d’annonce, c’est un vrai choix narratif audacieux qui va bousculer la suite de la série, fidèle à l’esprit du second jeu.
Si cette nouvelle a de quoi ravir une grande partie du public, elle risque aussi de faire grincer quelques dents. Car oui, Abby divise. Mais c’est justement ce qui rend la série si attirante.
Abby en tête d’affiche
Pour celles et ceux qui ont joué à The Last of Us Part II, ce n’est pas une surprise. Le jeu bascule brutalement sa narration pour nous faire vivre l’histoire du point de vue d’Abby, la « némésis » d’Ellie. Un retournement de perspective risqué mais diablement efficace, qui questionne nos jugements moraux, notre attachement aux personnages et notre rapport à la vengeance.
Dans la saison 2 de la série, Abby (interprétée par Kaitlyn Dever) est introduite de manière percutante, notamment avec l’événement clé de la mort de Joel, qui a marqué les esprits. Mais ce n’était qu’un avant-goût. Selon Neil Druckmann, co-créateur de la série et du jeu original, la saison 3 « donnera toute la place qu’elle mérite à l’arc d’Abby », ce qui signifie concrètement que le personnage d’Ellie passera au second plan, au moins pour un temps.
Pourquoi on n’est pas tous d’accord -> et pourquoi il est nécessaire
Soyons honnêtes : tout le monde n’est pas fan d’Abby. Sa musculature imposante, son rôle dans le destin tragique de Joel, son lien avec le WLF… Elle a tout d’un personnage complexe, mais pas forcément immédiatement attachant.
Et pourtant !! c’est justement ce qui la rend si spéciale. En se plaçant de son côté, la série va nous obliger à comprendre ses motivations, ses blessures, ses contradictions…. Une démarche rare, précieuse, presque subversive dans le paysage actuel des séries souvent manichéennes.
Craig Mazin, co-scénariste de la série, l’explique parfaitement : « Ce n’est pas une histoire de vengeance. C’est une histoire de deuil. » Et pour ressentir le deuil, encore faut-il oser perdre, souffrir, changer de regard.
Un personnage plus humain qu’il n’y paraît
Derrière ses muscles et sa rage, Abby est d’abord une survivante. Elle a grandi dans un monde où l’empathie est un luxe et la peur une constante pesante. La saison 3 devrait nous embarquer dans sa vie avant et pendant les trois jours clés à Seattle, qu’on a vécus du point de vue d’Ellie dans la saison 2.
On la verra en pleine guerre entre le Washington Liberation Front (WLF) et les Séraphites, une faction religieuse ultra violente. On découvrira son lien avec Lev et Yara, deux jeunes Séraphites en rupture avec leur culte. Mais surtout, on entrera dans son intimité : ses amitiés, ses blessures, ses pensées, ses remords…
Kaitlyn Dever, actrice déjà saluée pour ses rôles puissants (Unbelievable, Booksmart), semble parfaitement armée pour relever le défi. Lors de l’événement, elle a déclaré : « Je suis heureuse de faire partie de cette famille. J’ai été portée comme jamais sur un tournage. »

Une saison 3 sombre, intense, et… aquatique ?
Là où la saison 2 était marquée par le feu, la violence brute et l’effondrement psychologique, la saison 3 promet une ambiance différente. Plus introspective, plus humide -> au sens propre comme au figuré. Seattle sera toujours au cœur du récit, mais sous une pluie quasi permanente, comme pour laver les péchés des personnages.
Neil Druckmann a évoqué « une saison plus aquatique que flamboyante ». Une image parlante pour illustrer la dérive intérieure d’Abby, ses tentatives de rédemption et ses relations fragiles avec ceux qui l’entourent.
Et Ellie dans tout ça ?
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Ce n’est pas un adieu, loin de là. Mais Ellie sera en retrait dans la première partie de la saison. Son parcours reprendra probablement dans la saison 4, si HBO la valide biensur, ce qui semble fort probable.
L’idée ? Respecter le rythme du jeu : une moitié centrée sur Abby, l’autre sur Ellie, pour aboutir à leur face-à-face final. Un duel silencieux, émotionnel, qui bouleverse tous les repères et interroge notre capacité à pardonner.
Ce que l’on sait (et ce que l’on imagine)
Confirmé :
- Kaitlyn Dever est officiellement la star de la saison 3.
- L’arc narratif suivra le parcours d’Abby pendant les trois jours à Seattle.
- La saison explorera le conflit WLF / Séraphites en profondeur.
- HBO laisse carte blanche créative à Mazin et Druckmann.
Probable :
- Un retour de Lev, Yara, Isaac.
- Des flashbacks sur Joel.
- La présence réduite d’Ellie, avant un retour en force plus tard.
Calendrier :
- La saison est actuellement en développement.
- Tournage prévu fin 2025 ou début 2026.
- Diffusion espérée en 2027.
Un pari risqué, mais prometteur
Ce qui marque l’esperit avec The Last of Us, c’est sa capacité à oser ce que les autres n’osent pas. Tuer un personnage principal. Changer de point de vue. Laisser le spectateur dans le doute, dans la gêne, dans la douleur parfois.
Avec cette saison 3 centrée sur Abby, la série poursuit la même audace. Elle nous propose une plongée en eaux troubles, loin des certitudes confortables. Et c’est peut-être ça, au fond, qui fait la richesse de cette adaptation : sa volonté de raconter une histoire humaine, vraie, brute, sincère, dérangeante.
Vivement 2027
Il va falloir s’armer de patience, mais la promesse est grande. Avec une écriture soignée, une interprétation solide et une réalisation toujours au sommet, la saison 3 s’annonce comme un moment de télévision à ne pas rater. Abby va prendre la parole , à nous d’ouvrir nos oreilles et notre cœur.