Prévu pour le 17 juillet en exclusivité sur Switch 2, Donkey Kong Bananza fait parler de lui avant même sa sortie. Direction artistique grandiose, gameplay destructible et ambitions techniques assumées, le nouveau jeu de Nintendo souffle un vent de fraîcheur sur la franchise. Mais quelques voix s’élèvent déjà : ralentissements ponctuels, baisse de framerate… le titre est-il techniquement à la hauteur de ses ambitions ? Nous avons analysé les premières impressions et les déclarations officielles du studio.
Un retour attendu, mais inattendu
Voilà maintenant près de 25 ans que Donkey Kong n’avait pas véritablement exploré la 3D en solo. Si l’on exclut ses apparitions dans Smash Bros., Mario Kart ou les jeux de rythme à bongos, l’univers du célèbre gorille était plutôt cantonné aux plateformes en 2D. Bananza, développé pour et seulement pour la Nintendo Switch 2, est une occasion d’or pour remettre le gros singe sur l’avant de la scène du jeu vidéo.
Et ce retour n’a rien de timide. Bien au contraire : Donkey Kong Bananza veut casser les murs , littéralement. Le monde est totalement destructible, sculptable et interactif. Nintendo a utilisé une technologie voxel pour offrir un terrain de jeu malléable à souhait. Le but ? Proposer une expérience qui combine exploration, créativité et action débridée, avec des séquences de gameplay particulièrement dynamiques et excitantes.
La destruction comme cœur de gameplay
Le principe de Bananza repose sur un concept simple, mais excitant : presque tout ce qui vous entoure peut être réduit en miettes. À la manière de certains classiques comme Red Faction: Guerrilla, le décor devient votre terrain de jeu et votre arme. Arbres, parois rocheuses, bâtiments, ponts : tout peut voler en éclats.
Mais là où Nintendo innove, c’est dans la manière d’intégrer cette destruction au cœur de la progression. Il ne s’agit pas seulement de faire tout péter pour le plaisir , « même si on avoue y avoir passé quelques bonnes minutes » , mais bien d’exploiter le terrain pour avancer, résoudre des énigmes ou encore se frayer un passage jusqu’à des zones secrètes.
Le studio a même prévu un mode “DK Artist”, pensé comme un bac à sable créatif dans lequel les joueurs peuvent redessiner le monde à leur guise, en utilisant les capacités destructrices (et reconstructrices) de DK. Un Minecraft à la sauce Nintendo quoi !!
Des transformations pour varier les plaisirs
Autre ajout bien senti : les transformations “Bananza”. En collectant de l’énergie banane, DK peut se métamorphoser pour adopter de nouvelles formes, chacune apportant un gameplay différent :
- Zèbre Bananza : permet des sprints sur l’eau et des attaques glissées
- Autruche Bananza : offre des sauts prolongés et un vol plané utile pour l’exploration verticale
- Bananza Kong : une forme ultra-puissante axée sur la destruction brute
Ces mécaniques rappellent un peu les transformations dans Super Mario Odyssey, mais avec une touche plus musclée. Et ça marche : chaque transformation apporte un petit quelque chose qui renouvelle l’intérêt du level design.
Pauline en renfort, un mode coop bien pensé
Grande nouveauté côté casting : Pauline est de retour, mais dans une version inédite. Bien loin de la demoiselle en détresse qu’on connaissait dans Donkey Kong (1981), elle revient ici en tant que personnage jouable et partenaire de choc dans un mode coopératif local via le système GameShare de la Switch 2.
Elle n’a pas les mêmes capacités que DK, mais possède des pouvoirs vocaux qui permettent de manipuler certains éléments ou de désorienter les ennemis. Une vraie complémentarité s’installe entre les deux personnages et les mécaniques de duo offrent une richesse supplémentaire dans la résolution des puzzles.
Les Drop de Frame : les limites du tout destructible ?
Malgré ses promesses, Donkey Kong Bananza ne fait pas l’unanimité sur un point : la stabilité du framerate. Plusieurs médias spécialisés, dont La Vanguardia ou encore Gamereactor, ont pointé des baisses de fluidité, en particulier lors de scènes de destruction massive ou lorsque de nombreux éléments sont à l’écran.
Interrogé à ce sujet, le réalisateur du jeu Kazuya Takahashi , « un ancien de Square Enix, passé chez Nintendo en 2020 » , a tenu à rassurer :
Takahashi : Plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Premièrement, nous avons intentionnellement utilisé des effets comme les arrêts et les ralentis pour accentuer les impacts. Deuxièmement, grâce à la technologie voxel, l’environnement subit parfois des changements majeurs et des destructions. Nous sommes conscients que les performances peuvent légèrement baisser à ces moments-là. Cependant, comme vous le dites, le jeu est globalement fluide et lorsque des changements majeurs surviennent, nous avons privilégié le plaisir et la jouabilité.”
Un discours assumé, qui rappelle que la philosophie Nintendo met l’expérience joueur au centre, même au détriment d’une perfection technique absolue.
Un monde riche et une belle histoire
Côté scénario, Bananza ne révolutionne pas, mais joue la carte de l’aventure immersive. DK explore Ingot Island, une île minérale truffée de cristaux de Banandium, une ressource exploitée par l’infâme VoidCo. L’univers est plus dense que dans les opus précédents, avec des PNJ, des camps ennemis et une progression semi-ouverte.
Petit clin d’œil appréciable : Cranky Kong, Diddy et même Funky Kong font des apparitions ponctuelles, sous forme de mini-jeux ou d’aide contextuelle. Et comme toujours, la bande-son composée par David Wise revient avec des remix des musiques cultes de Donkey Kong Country.
Verdict du Geek : un jeu imparfait, mais parfait pour s’amuser
À quelques jours de sa sortie, Donkey Kong Bananza est déjà un candidat sérieux au jeu de l’été. Innovant dans son gameplay, généreux dans ses idées et fidèle à l’esprit Nintendo, il réussit à surprendre là où on ne l’attendait plus.
Certes, tout n’est pas parfait. Le framerate aurait mérité un peu plus de polish et certains enchaînements destructifs peuvent provoquer des chutes de fluidité visibles. Mais la richesse du gameplay, le plaisir immédiat et l’ambition globale du projet compensent largement ces défauts.
On a aimé
- L’univers entièrement destructible, délicieux à explorer
- Les transformations variées et bien intégrées
- Le mode coop avec Pauline, malin et fun
- La direction artistique réussie, entre jungle et high-tech
- L’esprit Donkey Kong respecté
On a moins aimé
- Quelques drop de framerate notables
- L’IA ennemie un peu basique
- Pas de mode en ligne pour la coop