Le marché des casques audio haut de gamme accueille un nouveau prétendant. La jeune marque Nothing, bien connue pour ses choix esthétiques audacieux et sa communication bizarre, lance son tout premier casque supra-auriculaire : le Nothing Headphone 1. Face à lui, un monument de l’audio nomade : le Sony WH-1000XM6, héritier d’une lignée plébiscitée par les audiophiles et les grands voyageurs.
Alors que le secteur devient de plus en plus concurrentiel, ce duel s’impose comme un test grandeur nature : que vaut un produit designé pour séduire les nouvelles générations face à une valeur sûre mûrie par l’expérience ?
Un positionnement tarifaire étudié
La première différence saute immédiatement aux yeux : le prix. Affiché à 299 euros, le casque de Nothing tente une approche plus accessible du haut de gamme. À l’inverse, le Sony WH-1000XM6 conserve une politique premium, avec un tarif oscillant entre 399 et 449 euros, selon les distributeurs.
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Ce différentiel n’est pas anodin : il conditionne naturellement les attentes du consommateur. D’un côté, un produit design, jeune, à la promesse technologique forte ; de l’autre, un modèle plus classique dans son approche, mais fort d’une réputation difficile à ébranler.
L’autonomie : une bataille de chiffres
Sur le terrain de l’autonomie, Nothing frappe fort. Le Headphone 1 revendique jusqu’à 35 heures d’utilisation avec réduction active du bruit et jusqu’à 54 heures sans. Certains tests évoquent même 80 heures en usage allégé – un chiffre à prendre toutefois avec précaution.
Face à lui, Sony reste stable : 30 heures avec ANC activé, 40 heures sans. Une endurance éprouvée, mais qui semble aujourd’hui un cran en dessous du dernier-né de Nothing.
Reste à savoir si l’écart constaté sur le papier se confirme dans la réalité, où les usages mixtes sont légion : passage en mode transparent, alternance entre codecs, appels et musique…
Qualité sonore : deux philosophies
C’est peut-être sur le terrain de la restitution audio que les différences sont les plus frappantes.
Nothing a choisi de confier le réglage acoustique de son casque à la firme britannique KEF, spécialiste historique des enceintes haut de gamme. Le résultat ? Un son chaleureux, équilibré, avec une bonne clarté sur les médiums, même si certains regretteront un manque de puissance dans les basses.
Sony, pour sa part, continue de capitaliser sur son savoir-faire maison, avec des ajustements réalisés en collaboration avec des ingénieurs du son de renom, ayant travaillé sur des productions internationales. Le WH-1000XM6 offre ainsi une scène sonore large, une bonne séparation des instruments et une précision redoutable dans les aigus.
À l’oreille, la différence est palpable. Le Sony conserve un avantage qualitatif sur l’ensemble du spectre, particulièrement dans les styles musicaux complexes ou les enregistrements de haute qualité.
Une technologie bien rodée contre une innovation sélective
Les deux casques sont compatibles LDAC, le codec haute résolution de Sony, qui garantit une transmission audio de qualité sur Android. Toutefois, le WH-1000XM6 va plus loin, en intégrant également Auracast , une technologie qui permet de diffuser du son vers plusieurs appareils en simultané.
À l’inverse, le Headphone 1 ne propose ni multipoint, ni LE Audio et fait donc l’impasse sur certaines fonctionnalités que l’on retrouve désormais sur les casques premium. Cela s’explique probablement par un positionnement volontairement plus épuré.
Reste que pour les utilisateurs professionnels ou les adeptes de l’écosystème connecté, cette absence peut peser.
Le design : un pari esthétique affirmé
Là encore, le contraste est net. Nothing opte pour un design transparent, signature de la marque, avec des matériaux qui divisent : élégants pour les uns, gadgets pour les autres. Le casque ne se plie pas, ce qui complique son transport malgré une housse rigide fournie.
Sony, après une tentative controversée avec le modèle XM5 (non pliable), est revenu à une conception plus classique. Le WH-1000XM6 est pliable, compact une fois rangé et bien équilibré sur la tête. Il offre un confort supérieur sur de longues sessions, bien que certaines personnes à plus petite morphologie aient signalé une légère pression sur les tempes.
Le choix ici dépend autant de l’usage que du goût. Nothing parle à ceux qui cherchent à se distinguer, là où Sony s’adresse à une clientèle en quête d’efficacité et de praticité.
Des fonctions uniques de part et d’autre
Sony conserve son avance avec des outils comme Speak-to-Chat, la pause automatique, l’égaliseur personnalisé ou encore le mode 360 Reality Audio. Il brille aussi lors des appels grâce à une réduction de bruit vocale particulièrement efficace.
Rien de tout cela chez Nothing. Mais le constructeur n’est pas resté les bras croisés : une fonction permet d’enregistrer des mémos vocaux directement depuis le casque, à condition d’être connecté à un Nothing Phone 3. Cette intégration logicielle, bien que limitée à l’écosystème de la marque, montre une volonté de sortir des sentiers battus.
Le verdict du Geek : deux visions du haut de gamme
Le Nothing Headphone 1 est un pari. Une entrée réussie dans un secteur exigeant, avec une signature visuelle forte, des performances globalement solides et une autonomie impressionnante.
Le Sony WH-1000XM6, lui, continue d’écraser la concurrence par sa maîtrise technique, son confort éprouvé et ses nombreuses fonctionnalités.
L’un incarne la modernité et l’audace, l’autre la rigueur et l’expérience. Entre les deux, le choix se fera sur des critères personnels : esthétique, usage quotidien, besoin de fonctions avancées… ou budget.
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