C’est officiel : après des années à rester dans l’ombre de son prédécesseur, Windows 11 vient de franchir un petit cap symbolique. Pour la première fois depuis son lancement en 2021, le dernier OS de Microsoft devient le système d’exploitation le plus utilisé sur PC, dépassant enfin Windows 10. Une montée en puissance toute discrète mais stratégique, qui redessine l’équilibre du marché à quelques mois de la fin du support officiel de Windows 10.
Une victoire à l’usure
C’est le site StatCounter, référence mondiale en matière d’analyse de parts de marché, qui a tiré la sonnette (positive) d’alarme. Windows 11 vient de passer devant Windows 10 : 52,05 % contre 44,57 % pour être exact. Une bascule douce mais inéluctable, amorcée depuis des mois et qui intervient à un moment clé pour Microsoft.
Pour comprendre l’ampleur du moment, il faut revenir quelques années en arrière. Windows 11 a été dévoilé en fanfare en juin 2021 avec la promesse d’un design modernisé, d’un OS pensé pour l’avenir « notamment pour l’intelligence artificielle » et de meilleures performances. Mais très vite, l’enthousiasme a été douché par des exigences matérielles bien plus strictes que pour Windows 10. Processeur de 8e génération minimum, TPM 2.0, Secure Boot obligatoire… Résultat, des millions de machines se sont retrouvées incompatibles, y compris des PC encore parfaitement fonctionnels et performants.
La lente montée de Windows 11
Il aura donc fallu près de quatre ans pour que Windows 11 finisse par faire sa place. Un chemin semé d’embûches : adoption plus lente que prévue, critiques sur certaines décisions ergonomiques (la barre des tâches centrée, les widgets jugés intrusifs, le double panneau de configuration) et surtout une inertie naturelle du parc installé.
À titre de comparaison, Windows 10 avait atteint les 400 millions d’appareils actifs en un an. Il en a fallu deux à Windows 11 pour atteindre ce même chiffre, selon des données internes fuitées en 2023.
Pour autant, Microsoft n’a jamais changé de cap. Bien au contraire. L’entreprise a multiplié les mises à jour majeures (21H2, 22H2, puis la version 23H2 avec l’intégration de Copilot, son assistant IA) tout en peaufinant l’expérience utilisateur. Mais surtout, la firme de Redmond a préparé méthodiquement la transition : support de Windows 10 jusqu’en octobre 2025, puis basculement massif.
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Octobre 2025, la date fatidique
La véritable épée de Damoclès, c’est là : le 14 octobre 2025, Microsoft cessera de fournir les mises à jour de sécurité gratuites pour Windows 10. Microsoft force la main pour des millions d’utilisateurs, particuliers comme entreprises.
Mais Microsoft a prévu le coup : les plus prudents pourront bénéficier d’une année de mise à jour gratuite à condition d’activer Windows Backup et de synchroniser leur dossier Documents sur OneDrive. Ceux qui ne souhaitent pas synchroniser leur vie numérique dans le cloud devront, eux, débourser 30 dollars ou utiliser 1 000 points Microsoft Rewards pour prolonger leur protection un an de plus. Une carotte et un bâton, en somme.
Et les joueurs dans tout ça ?
Fait intéressant, les gamers ont été les premiers à adopter Windows 11. Dès septembre 2024, selon le sondage mensuel de Steam, Windows 11 dépassait Windows 10 chez les joueurs PC. L’argument est simple : les nouveautés DirectStorage, Auto HDR, une meilleure gestion des threads avec les processeurs récents (Ryzen 7000, Intel Core 13/14e gen) et une interface plus fluide ont fini par convaincre la majorité.
Autre levier : l’intégration de Copilot et des fonctionnalités IA, qui commence à pointer le bout de son nez dans certains jeux (co-pilote vocal, optimisation graphique en temps réel, gestion intelligente de l’énergie etc…). Le gaming a souvent été un indicateur avancé des tendances et Windows 11 ne fait pas exception.
Une adoption encore hésitante… en France
Sur le territoire français, la transition est plus lente. Selon les données régionales de StatCounter, Windows 10 reste encore majoritaire dans l’Hexagone, avec environ 53 % de parts, contre 42 pour Windows 11 début juillet. Un retard compréhensible : la France est connue pour conserver ses machines plus longtemps que la moyenne mondiale et de nombreuses PME ne renouvellent pas leur matériel avant 6 à 8 ans.
Mais là aussi, le vent tourne. Les professionnels commencent à migrer, portés par les alertes de cybersécurité, les évolutions logicielles (certaines apps récentes exigent Windows 11) et les offres de leasing ou de remplacement facilité par les revendeurs partenaires.
Et Linux ? Et macOS ?
Face à ce grand ménage dans l’écosystème Windows, les alternatives restent euhh… marginales. macOS, bien que séduisant, reste l’apanage des utilisateurs Apple. Quant à Linux, malgré ses avancées (notamment grâce à Steam Proton, qui permet de jouer à une grande majorité de jeux Windows, quoi que pas encore optimisé), il ne dépasse pas 2–3 % de parts de marché.
Cependant, certains utilisateurs frustrés par les contraintes matérielles de Windows 11 pourraient se tourner vers des distributions légères comme Zorin OS, Mint ou Ubuntu, surtout pour des machines qui ne supportent plus les mises à jour officielles.
Récapitulons tout ça :
- Windows 11 est désormais numéro un mondial sur desktop, avec 52,05 % de parts.
- Windows 10 s’éteindra officiellement en octobre 2025 : fin des mises à jour gratuites.
- Une année de MAJ gratuite est possible si vous activez OneDrive + Backup.
- Le jeu vidéo a largement contribué à populariser Windows 11.
- En France, la transition est plus lente mais inévitable.
- Les PC non compatibles devront être mis à niveau ou recyclés.
Des petits conseils pour les utilisateurs français
- Vérifiez la compatibilité de votre PC avec l’outil “PC Health Check” de Microsoft.
- Si votre machine est trop ancienne, envisagez une installation de Linux ou un remplacement d’ici la rentrée.
- Activez la sauvegarde OneDrive si vous voulez grappiller une année de tranquillité.
- Gardez un œil sur la mise à jour 25H2 de Windows 11 attendue cet automne. Elle pourrait bien marquer l’arrivée de nouvelles fonctions IA majeures.