On en a vu des Supes flippants dans l’univers de The Boys, mais peu de silhouettes ont semé la zizanie aussi vite que Cipher, nouveau doyen de la Godolkin University. Son arrivée a tout de suite installé un climat de manipulation tranquille, presque clinique. Et depuis l’épisode 4 de la saison 2, la question qui obsède la communauté est simple: quels sont exactement ses pouvoirs
Avant d’aller plus loin, avertissement spoiler. On parle ici de ce qui est montré ou fortement suggéré jusqu’à l’épisode 4, intitulé “Bags”. Si tu n’es pas à jour, garde l’article sous le coude.
Rappel des faits clés jusqu’à l’épisode 4
La Godolkin s’enfonce dans une dramaturgie bien huilée. Jordan a publiquement défié Vought, l’opinion s’est enflammée et Cipher a transformé le campus en théâtre d’endoctrinement en imposant une nuit de combat type MMA entre Marie Moreau et Jordan Li. Pendant que la salle s’électrise, Marie, Jordan, Cate et Emma tentent un coup de poker: piéger le doyen, prouver qu’il est humain et saboter le show en direct.
Sauf que rien ne se passe comme prévu. Cipher grille la caméra. Il révèle qu’il a déjà lu la partition entière. Et surtout, au cœur du combat, il cloue le bec à tout le monde en prenant le contrôle du corps de Jordan à distance. Jordan parle avec la voix de Cipher, bouge selon sa volonté, s’acharne sur Marie comme une marionnette privée d’arbitre. L’effet de sidération est total.
Marie finit par renverser la table grâce à ses capacités liées au sang. Elle parvient à repousser l’emprise et à se libérer de la mécanique imposée. C’est un moment charnière: on découvre simultanément l’ampleur du pouvoir de Cipher et ses limites. L’emprise n’est ni permanente ni invincible.
Autre détail intriguant: Marie ne détecte aucune trace de Compound V dans le sang de Cipher. Ajoute à cela que Cate a un mal fou à exercer ses “push” habituels sur lui. Il est présenté comme humain, mais il agit comme un super-prédicateur mental encerclé de secrets.
Les pouvoirs de Cipher, décodage
1. Un marionnettiste à distance
Première évidence: Cipher est un contrôleur mental. Pas un simple charlatan de foire, un vrai marionnettiste capable de piloter un corps sans contact, de forcer la parole, d’orienter les mouvements et de dicter la conduite sur commande. Dans la grammaire The Boys, où la plupart des pouvoirs sont physiques, le sien joue sur la carte psychique et neuronale. Cela renverse l’ADN de Gen V: tu ne sais plus si la personne en face de toi est encore elle ou déjà un relais.
Ce qui n’est pas encore clair, c’est l’échelle. Une cible unique ou plusieurs en parallèle Peut-il maintenir l’emprise longtemps Dois‑t‑il voir la cible, entendre sa voix, s’aligner sur un “signal” précis A ce stade, la série prend soin de rester évasive. Mais le message est limpide: on n’affronte pas Cipher en duel, on affronte un metteur en scène qui se sert de toi comme d’un accessoire.
Gen V saison 2 est plus grande, plus saignante et parfois plus fine que The Boys
2. Une résistance possible
La scène où Marie parvient à expulser l’influence de Cipher est essentielle. Cela indique qu’il y a des contre‑mesures. La puissance de Marie, liée au sang, agit comme une barrière ou un “court‑circuit” de l’emprise. On ne sait pas si c’est parce que ses pouvoirs dialoguent directement avec les flux corporels, ou si c’est simplement une question de puissance brute. Mais c’est une faille dramatique bienvenue: l’antagoniste n’est pas un mur infranchissable, c’est un verrou sophistiqué qui peut sauter.
3. Le mystère du V invisible
Le détail qui rend le casse‑tête hypnotique: pas de V détectable chez Cipher. Dans The Boys, tout ou presque renvoie au Composant V. Et là, l’instrument‑sang de Marie ne capte rien. Trois possibilités crédibles se dessinent.
- Variante furtive du V. Une formulation, un dérivé, une technologie d’occultation biologique. Ce serait cohérent avec l’esthétique Godolkin, laboratoire d’idéologie et d’innovations douteuses.
- Prothèse ou externalisation. L’emprise ne viendrait pas du corps de Cipher mais d’un relais externe: dispositif, entité, conscience tierce.
- Humain augmenté par autre chose. Une expérience parallèle au V. On pense évidemment au Projet Odessa, dont la saison 2 a fait un fil rouge. Le campus regorge de fantômes scientifiques.
La série n’a pas tranché. Elle nous tend un puzzle et c’est ce qui rend le personnage passionnant.
4. Un doyen qui façonne sa relève
Cipher ne se contente pas de diriger. Il coache, il observe, il pousse Marie vers une version plus tranchante d’elle‑même. Son obsession à la faire “débloquer” ses capacités, à la confronter à ses propres limites, ressemble autant à un tutorat qu’à une manipulation. Il construit une adversaire ou une héritière Le jeu de regard, le calme de prédateur, la posture de professeur quasi paternaliste: tout pointe vers une vision plus longue que l’épisode en cours.
Le dossier Godolkin: héritage, père et chambre scellée
La visite secrète chez Cipher révèle un autre mystère: un homme gravement brûlé maintenu dans une chambre hyperbare, présenté comme son “père”. L’épisode entretient le doute, mais l’ombre de Thomas Godolkin plane. S’il s’agit bien de lui, si ce “père” est relié au projet fondateur de l’université, alors la ligne se dessine: Cipher ne serait pas un intrus, mais le produit logique de Godolkin. La figure du fils reprenant le flambeau, en pire, donne à la saison une dimension quasi dynastique.
Quelles lectures en tirer
- Le pouvoir par la transmission. Pas seulement un pouvoir individuel, un pouvoir de système, intellectuel et idéologique.
- La science qui mord. Godolkin a toujours mélangé morale et expérimentation. Si le père survit dans une bulle, qu’a‑t‑il laissé dans le fils
- La mise en scène totale. Depuis le bureau du doyen jusqu’à la cage de combat, tout est scénographie. Cipher ne se bat pas, il règle des combats.
Ce que la série laisse volontairement dans l’ombre
- Étendue exacte de l’emprise. Une personne à la fois, ou un réseau d’esclaves silencieux
- Coût du pouvoir. Fatigue, maux, dépendance à un dispositif ou à une substance
- Point faible. Bruit mental, douleur, interférence bioélectrique, ancrage émotionnel Marie semble offrir un contre‑champ, mais est‑ce reproductible
- Nature de l’allié invisible. S’il y a bien une intelligence ou une technologie entre Cipher et sa proie, on ne l’a pas vue. Pas encore.
Verdict en attendant la suite :
Cipher s’impose comme un antagoniste d’un genre rare dans The Boysverse. Plus proche du metteur en scène que du cogneur, il attaque la liberté même des personnages. La série a déjà montré le muscle, elle montre maintenant la prise de contrôle. Et si Marie paraît apte à renverser l’échiquier, c’est précisément parce qu’elle comprend la matière que Cipher tente de dompter: le vivant. Reste à savoir si elle deviendra son antidote, son reflet, ou son héritière.