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HPI : une fin au goût amer pour une série culte

par Geekette
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HPI dernier épisode

C’est la fin pour HPI !!!! Cinq saisons, une héroïne devenue icône populaire et un dernier épisode intitulé Supernova, diffusé ce jeudi 25 septembre sur TF1. La promesse était claire : boucler l’aventure Morgane Alvaro avec panache. Le résultat laisse une partie du public… désarçonnée. Entre audace et frustration, retour critique sur une conclusion qui fait parler.

Que raconte Supernova

Avertissement spoilers. Supernova s’ouvre sur le grand oral de Morgane pour intégrer officiellement la police. Plutôt que d’un exercice académique, on assiste à un récit chorégraphié à la Morgane : un aller‑retour entre présent et flashbacks, où l’enquête du jour sert de fil rouge à la défense de sa légitimité. Face au jury, elle déroule ce qui a fait sa force depuis 2021 : fulgurances logiques, sens de l’observation hors norme, désinvolture assumée.

Ce choix de mise en scène a une vertu évidente : rappeler en accéléré la grammaire de HPI. Mais il a aussi un effet pervers : la mécanique donne parfois l’impression de cocher des cases, plutôt que de dépasser le simple hommage à elle‑même. L’enquête, tenue, manque de nerf. Le dernier quart d’heure pousse l’audace jusqu’à une décision radicale qui rebattait les cartes du duo avec Karadec. Sur le papier, c’est culotté. À l’écran, c’est abrupt.

Les reproches des spectateurs

Dès la fin de diffusion, les réactions sur X se sont emballées. Trois griefs reviennent en boucle.

  1. Une enquête trop sage pour un final
    Plusieurs téléspectateurs résument le ressenti général : l’affaire du jour n’a ni l’ampleur ni la folie attendues pour une sortie de route. On a parfois l’impression d’un épisode ordinaire qui se rêverait en apothéose, sans en avoir l’élan dramatique.
  2. Un déficit d’émotion entre Morgane et Karadec
    C’est le cœur battant de la série depuis la saison 1. Or Supernova effleure davantage qu’il ne creuse. Il y a des gestes, des regards, des choix lourds de sens, mais peu d’espace pour un vrai pas de deux émotionnel. Beaucoup espéraient une scène charnière qui reste en tête. Elle n’est pas venue.
  3. Un final jugé précipité
    La dernière ligne droite embrasse un virage audacieux. Sauf qu’un virage pareil exige de la préparation. Le ressenti, côté public : ça va vite, trop vite, comme si la série coupait le moteur sur l’autoroute alors qu’on attendait un dernier tour de piste.

Ces remarques n’effacent pas la satisfaction d’une autre frange de fans, sensible à l’idée de finir sans se trahir : Morgane reste Morgane, libre, incontrôlable, imprévisible. On peut aimer que la série refuse l’alignement parfait des planètes et choisisse une sortie à son image.

Que laisse la série derrière elle

Qu’on l’adore ou qu’on la boude, HPI a imprimé sa marque. D’abord parce que Morgane Alvaro est un personnage rare : drôle sans cynisme, souvent maladroite, parfois tête brûlée, mais toujours guidée par une forme d’hyper‑empathie pour les abîmés de la vie. Le duo avec Karadec a dessiné, saison après saison, une ligne de flottaison singulière : romance au compte‑gouttes, confiance gagnée à la dure, respect mutuel malgré les failles.

Ensuite parce que la série a remis en avant un ton trop peu fréquent dans les fictions de prime time : un mélange d’enquête, de comédie et de chronique familiale, porté par une réal lisible et un sens du rythme accessible à tous.

Enfin parce qu’HPI a servi de rampe de lancement à toute une galerie de seconds rôles attachants : Delcourt, Lyès, Daphné, Théa et les autres. L’ultime épisode aurait gagné à leur offrir une révérence plus généreuse. On se quitte un peu vite sur le palier.

HPI Saison 4
HPI Saison 4

Où Supernova réussit  – et où elle se replie

Les réussites

  • Le miroir tendu à la série elle‑même. Transformer l’oral en autoportrait dramatique était une idée maline.
  • La cohérence de Morgane. Jusqu’au bout, elle refuse les cases. On peut reprocher la manière, difficilement la fidélité au personnage.
  • Un humour toujours là, parfois en décalage avec l’enjeu, mais salvateur.

Les replis

  • Une dramaturgie de final insuffisamment ample. Un dernier épisode doit compter double. Ici, l’intrigue compte simple.
  • Des arcs secondaires esquissés. La série a beaucoup de fils. Le dernier épisode n’en tisse que quelques‑uns.
  • Une montée émotionnelle qui plafonne au moment où elle devrait décoller.

L’affaire des chiffres  – pourquoi HPI a été un séisme d’audience

Dès son lancement, HPI a brisé le plafond de verre des fictions françaises. Premier épisode au‑delà de la barre symbolique des 12 millions en cumulé, domination régulière sur les cibles commerciales, export massif à l’international, adaptation américaine portée par Kaitlin Olson. Le succès n’est pas qu’un alignement de chiffres : il tient à une promesse tenue pendant quatre ans – divertir en famille sans renoncer à un personnage féminin puissant, imparfait, attachant.

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Ce que dit vraiment cette fin sur Morgane

Le dernier plan ne cherche pas à tout boucler. Il fait quelque chose de plus risqué : il laisse planer une énergie. Celle d’une héroïne qui ne supporte pas l’inertie, qui agit avant de justifier, qui protège les siens avant de défendre ses choix. On peut contester la brutalité de l’exécution. On peut aussi y voir le refus d’une normalisation. Morgane ne devient pas un personnage rangé. Elle reste une force de désordre qui fait du bien au cadre.

Et maintenant ?

C’est la fin d’une série, pas forcément la fin d’un monde. Les équipes n’excluent pas de futures incarnations du personnage : unitaires, téléfilms événements, pourquoi pas un détour par le cinéma. D’un point de vue industriel, l’univers HPI est trop fort pour disparaître sans laisser de traces. L’intelligence sera de choisir des formats ponctuels, concentrés, capables d’embrasser la folie douce de Morgane sans s’installer dans la routine.

Verdict de Geekette

Supernova ne trahit pas HPI ; elle l’illustre avec ses qualités  – et ses angles morts. On sent la volonté de finir à hauteur de personnage : libre, imprévisible, frondeuse. On regrette le manque d’amplitude émotionnelle et un dernier acte trop précipité. C’est une sortie bancale, parfois touchante, certainement discutable. Elle donnera, paradoxalement, envie de reparcourir les saisons précédentes pour mesurer le chemin parcouru.

Tu as aimé ou non cette fin ? Discutons‑en en commentaires. Les séries vivent aussi dans nos débats.

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