C’était l’une des surprises du Nintendo Direct de ce vendredi. The Pokémon Company a levé le voile sur Pokémon Pokopia, un nouveau spin-off pensé comme une simulation de vie où l’on bâtit, cultive et aménage son petit paradis rempli de Pokémon. Particularité qui fait déjà parler: le héros n’est autre qu’un Ditto (Métamorph pour les puristes) qui a pris l’apparence d’un humain. L’ADN de la franchise est là, mais l’ambiance se veut résolument cozy, avec un rythme posé et une boucle de jeu centrée sur la création et la détente.
Un positionnement clair: le premier “life sim” officiel de Pokémon
Pokopia endosse un rôle que la communauté réclamait depuis des années: proposer une expérience “slow gaming” axée sur la vie quotidienne avec les Pokémon, loin du cadre traditionnel des combats et de la progression par arènes. Ici, l’objectif est de façonner une terre vierge pour attirer, accueillir et chouchouter des Pokémon, en composant avec la nature et ses ressources. On plante, on arrose, on défriche, on construit, on décore. On fait pousser des légumes, on fabrique du mobilier, on érige des petites maisons pour ses compagnons, puis on étend peu à peu un hameau qui devient une vraie bourgade à force de patience et d’idées.
Le ton visuel tranche immédiatement. Les décors affichent une esthétique carrée et modulaire, très “briques”, qui évoque immanquablement Minecraft, tandis que la direction artistique conserve la rondeur et la chaleur des personnages Pokémon. Cette combinaison donne, à l’écran, une identité à la fois familière et nouvelle, suffisamment lisible pour un large public.

Un héros pas comme les autres: Métamorph devient humain
La vraie étrangeté – et probablement le coup de génie de concept – tient au protagoniste. Ditto se transforme en avatar humanoïde et c’est à travers ce prisme que l’on vit l’aventure. L’idée n’est pas gratuite: en tant que Pokémon de la transformation, Ditto devient un vecteur de gameplay. Au fil des rencontres, il apprend des capacités à la manière d’un artisan qui étoffe sa palette d’outils. Quelques exemples donnés par l’éditeur: utiliser Feuillage de Bulbizarre pour faire pousser la végétation, ou Pistolet à O de Carapuce pour réhydrater des plantes desséchées. Ces actions débloquent de nouvelles interactions avec l’environnement, ouvrent des recoins de la carte et attirent des espèces supplémentaires. L’analogie est limpide: on “terraforme” une zone grâce à un dictionnaire de mouvements Pokémon.
Le rendu de ce “Ditto humain” pourra surprendre – certains y verront un côté un peu déroutant. Mais dans l’intention, cela colle parfaitement au thème: on raconte l’histoire d’un lieu en métamorphose permanente, portée par le Pokémon qui incarne littéralement ce changement.
Ce que montre la première bande-annonce
La vidéo d’annonce est plutôt claire. On y voit:
- Des parcelles agricoles à entretenir, des cultures à récolter et à exporter vers des ateliers de craft.
- Un établi de fabrication pour assembler meubles, clôtures, pontons, luminaires, éléments de jardin ou de maison.
- Des zones à régénérer: marais asséchés, terrains sablonneux, forêts clairsemées que l’on repeuple.
- Des Pokémon iconiques qui se promènent, interagissent et finissent par s’installer si l’écosystème leur plaît.
- Un cycle jour-nuit synchronisé au temps réel, avec une météo changeante qui vient pimenter l’entretien et les récoltes.
- Des lieux variés – des biomes aux identités distinctes – suggérant une progression par régions à réenchanter.
Plusieurs plans laissent aussi entendre des ouvertures sociales: au fur et à mesure que l’on développe sa bourgade, il serait possible d’inviter d’autres joueurs à visiter, en sus des Pokémon qui font halte au village. De quoi imaginer des échanges d’idées d’aménagement et des screenshots à la pelle sur les réseaux.
Construction, agriculture, “moves” à la carte – une boucle simple et addictive
La boucle de jeu semble s’articuler autour de quatre piliers:
- Explorer pour rencontrer des Pokémon et apprendre leurs capacités contextuelles.
- Collecter des ressources naturelles pour débloquer des recettes et fabriquer objets ou structures.
- Aménager le terrain afin d’augmenter l’attrait du village et attirer de nouvelles espèces.
- Entretenir via des tâches quotidiennes – arrosage, réparations, décoration saisonnière – afin d’animer la vie du lieu.
Sur le papier, Pokopia coche les cases du cozy game moderne: un gameplay de routines satisfaisantes, un espace modulable qui reflète la personnalité du joueur, une progression douce qui raconte l’effort collectif d’un écosystème qui reprend vie. Le tout sans mettre le combat au centre – un pari assumé qui ne plaira pas à tous, mais qui comble un vide dans l’offre Pokémon.
Un spin-off signé Koei Tecmo – sortie prévue en 2026 sur Switch 2
Côté coulisses, KOEI TECMO GAMES est crédité au développement, tandis que Game Freak et Nintendo supervisent l’ensemble. La sortie est fixée à 2026 sur Nintendo Switch 2. Aucune autre plateforme n’est annoncée et ni la fenêtre précise, ni le prix, ni les éditions n’ont été détaillés à ce stade.
Au passage, The Pokémon Company a profité du Direct pour reparler de Pokémon Legends: Z-A, avec un premier DLC baptisé Mega Dimension et de nouvelles Méga-Évolutions. Le message est clair: le calendrier Pokémon reste chargé et Pokopia vient occuper un créneau très différent au sein de la galaxie Pokémon.

Les grandes questions qui restent en suspens
Comme pour toute annonce à long terme, il reste des zones d’ombre:
- Multijoueur: simple visite asynchrone ou vraie coopération avec construction à plusieurs et partage de ressources
- Économie in-game: uniquement craft et décoration, ou boucles d’échanges avec PNJ et joueurs
- Progression: existence de quêtes scénarisées, d’événements saisonniers et de festivités propres à chaque biome
- Échelle: taille de la carte, nombre d’espèces, variété des recettes et d’objets
- Accessibilité: options de confort, personnalisation de l’avatar Ditto, ergonomie en mode portable et docké
Nous aurons probablement des éclaircissements dans les prochains mois, au gré de nouvelles bandes-annonces et d’aperçus de presse.
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Notre avis – un pari cohérent et potentiellement fédérateur
En misant sur un sim de vie porté par une star de la métamorphose, Pokémon tente un virage logique et rafraîchissant. La proposition parle immédiatement aux joueurs qui ont passé des centaines d’heures à modeler des îles, des fermes ou des villages. L’identité “bloc” façon Minecraft n’empêche pas le charme Pokémon d’opérer et la promesse d’utiliser des capacités iconiques comme outils de terraformation est franchement maline.
Il faudra évidemment juger sur pièces: densité des systèmes, richesse du bestiaire, cadence des mises à jour, ampleur du multijoueur. Mais à ce stade, Pokopia ressemble à une carte postale que beaucoup de fans avaient déjà dans la tête: un coin tranquille, des amis Pokémon et le plaisir simple de construire un endroit qui nous ressemble.
Récap :
- Titre: Pokémon Pokopia
- Genre: Simulation de vie – construction – gestion légère
- Particularité: avatar Ditto humain qui apprend des attaques pour façonner l’environnement
- Mécaniques clés: collecte, craft, agriculture, aménagement, cycle jour-nuit, météo
- Développeur: Koei Tecmo Games
- Éditeur: The Pokémon Company – Nintendo
- Plateforme: Nintendo Switch 2
- Sortie: 2026
- Prix: non communiqué