Un sous‑marin russe de la flotte de la mer Noire, le B‑261 Novorossiisk, aurait rencontré une avarie sérieuse en quittant la Méditerranée. Repéré au passage du détroit de Gibraltar le 26 septembre 2025, l’appareil naviguerait en direction de la mer Baltique, contraint à une route d’évacuation technique sous haute tension. Les premières informations font état d’une fuite de carburant dans la cale, situation qualifiée de dangereuse par des sources d’opposition et plusieurs titres de presse français.
La diffusion de ces éléments provient en grande partie de comptes d’opposition russes relayés par la presse étrangère et reprise en France. Selon ces documents, cités par des médias, une défaillance du système d’alimentation a entraîné l’écoulement de carburant à l’intérieur de la cale. Faute de pièces détachées et sans spécialistes capables d’intervenir à bord, l’équipage se retrouverait dans l’impossibilité de colmater la fuite. L’accumulation de carburant dans un espace confiné est, selon les mêmes sources, de nature à créer un risque d’explosion et d’asphyxie pour l’équipage.
Face à ce danger, deux options limitées semblent se dessiner : garder la situation sous contrôle en surface, avec tous les risques de détection et d’accident que cela comporte, ou procéder au rejet du carburant à la mer pour réduire la menace immédiate à bord, au prix d’un impact environnemental local. Les observateurs notent qu’un tel rejet constituerait une mesure de dernier recours, lourde de conséquences pour l’environnement et susceptible d’être détectée par les services de surveillance maritime.
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Le Novorossiisk est un submersible diesel‑électrique de la génération dite Kilo, conçue pour des opérations côtières et de patrouille. Bien que robuste dans son design, ce type d’appareil reste vulnérable aux avaries mécaniques, surtout en l’absence d’un soutien technique adéquat. Dans le contexte actuel, marqué par des contraintes logistiques et par les sanctions qui pèsent sur certains réseaux d’approvisionnement, la capacité de la flotte russe à maintenir un parc parfaitement opérationnel est scrutée et parfois remise en question.
La trajectoire annoncée du Novorossiisk « cap sur une base de la Baltique » n’est pas anodine. Les chantiers et arsenaux de cette zone disposent des infrastructures lourdes nécessaires aux réparations importantes. Pour atteindre ces installations, le sous‑marin doit traverser des zones très surveillées : le passage du détroit de Gibraltar puis, selon la route choisie, des secteurs où les marines alliées maintiennent une surveillance active. En surface, un sous‑marin en difficulté perd l’un de ses atouts principaux, la discrétion et devient plus exposé aux observations et aux risques d’incident.
Ce n’est pas la première fois que le Novorossiisk est observé dans des eaux européennes. Des repérages antérieurs le montrent opérant à proximité des côtes françaises. En septembre 2022, il avait été suivi et escorté par des bâtiments de surface et des remorqueurs et, plus récemment, fin juin 2025, il avait été aperçu en Manche, où il avait émergé à proximité d’un chalutier breton, un mouvement confirmé par l’État‑major français. Ces antécédents soulignent la capacité de l’appareil à opérer loin de sa zone d’attache initiale, mais aussi la vigilance des forces navales européennes face à ce type de circulation.
Sur le plan humain, la situation fait peser une menace directe sur l’équipage. Les vapeurs d’hydrocarbure dans un espace confiné peuvent entraîner des intoxications et provoquer des incendies ou des explosions en cas d’étincelle. Les procédures d’urgence à bord d’un sous‑marin ne sont pas conçues pour des réparations majeures sans appui extérieur ; elles visent plutôt à stabiliser la situation en attendant une prise en charge technique. Dans ce contexte, la prudence et la rapidité d’intervention des autorités compétentes seront déterminantes pour limiter l’ampleur du sinistre potentiel.
Au‑delà de l’urgence opérationnelle, l’événement pose des questions stratégiques. S’il se confirme que des unités de la flotte russe naviguent dans un état dégradé, cela témoignerait d’une tension croissante sur les capacités de maintenance et d’approvisionnement. Les conséquences seraient doubles : affaiblissement opérationnel et coûts supplémentaires pour garder des unités en état de combattre. Cela soulève également des interrogations sur la sécurité maritime dans des corridors fréquentés par des navires civils et sur la protection de l’environnement marin face à des rejets accidentels ou délibérés.
Enfin, plusieurs inconnues persistent. L’origine exacte de la fuite reste à établir : provient‑elle des réservoirs principaux, d’un circuit auxiliaire, ou d’un composant endommagé ? Quelle route empruntera le Novorossiisk et combien de temps mettra‑t‑il pour rejoindre un chantier de réparation ? Les autorités russes n’avaient, au moment des premières reprises médiatiques, pas publié de communiqué officiel détaillant la situation. Les prochains jours devront éclairer ces points et confirmer ou infirmer la gravité réelle de la panne.
Pour les observateurs, l’affaire servira de test : la capacité des services de renseignement navals à suivre le déplacement d’un submersible en difficulté, la réaction des autorités portuaires et militaires le long de sa route potentielle et la manière dont la Russie gèrera la communication autour d’un incident qui touche directement la sécurité de ses marins.