Pennywise n’a pas fini de sourire. Après deux longs métrages qui ont cartonné, l’univers de Ça s’agrandit avec une série préquelle ambitieuse, conçue pour explorer les racines du mal qui empoisonne la petite ville de Derry. Nouvelle temporalité, nouvelles peurs, même clown. Résultat attendu une plongée glaçante qui joue autant la carte de la mythologie que celle du pur frisson.
De quoi parle la série
L’action nous ramène au début des années 60, précisément en 1962, bien avant la formation du Club des Ratés. Derry est toujours cette ville à l’innocence trafiquée, où les disparitions d’enfants laissent un goût de rouille dans la bouche. La série s’attarde sur les origines de l’entité qui se nourrit de la peur et aime se déguiser en clown. Elle s’intéresse aux failles de la communauté, aux secrets qui prospèrent dans les caves et aux événements étranges qui précèdent les affrontements vus dans les films.
Derrière la caméra, on retrouve la même garde rapprochée. Andy Muschietti, qui avait dirigé les deux longs métrages, supervise le cap artistique avec Barbara Muschietti à la production. Le scénariste Jason Fuchs est de retour pour orchestrer les fils narratifs et ancrer la série dans la continuité de l’univers cinéma, tout en ouvrant de nouvelles portes.
Le retour d’un visage qui hante les nuits
Bill Skarsgård renfile le costume de Grippe Sou. Sa gestuelle cassée, sa voix qui grince et ce regard en biais qu’on n’oublie pas, tout est réuni pour que l’icône d’horreur fonctionne de nouveau à plein régime. Les nouveaux visages du casting apportent de la chair autour du mythe et promettent une galerie de personnages pris dans la nasse de Derry.

Les films jouaient l’alternance enfance âge adulte. Ici, le préquel opte pour une montée progressive, plus atmosphérique, avec une esthétique de banlieue proprette qui masque mal la moisissure. Les années 60 servent de décor aux obsessions paranoïaques de l’époque. Froid de guerre, secrets militaires, institutions opaques la série injecte ces ingrédients pour densifier la peur. On s’attend moins à une avalanche de jump scares qu’à une tension qui s’infiltre sous la peau.
La série pioche dans la mythologie du roman et la développe par strates. La ville devient un personnage à part entière, avec ses ritournelles, ses silences, ses regards fuyants. Petite cerise pour les lecteurs de King un personnage bien connu de l’univers de Shining, Dick Hallorann, fait une apparition annoncée. C’est une façon de lier les espaces hantés de King et de rappeler que les dons psychiques, la faim des ténèbres et la fragilité des communautés se répondent au fil de son œuvre.
Calendrier de diffusion calé sur Halloween
Le lancement se cale à la veille d’Halloween, parfait pour catapulter la série au rang d’événement horrifique de la saison. Après le pilote, un deuxième épisode arrive exceptionnellement le 31 octobre pour tenir la barre du rendez vous frissons, avant de reprendre un rythme hebdomadaire. De quoi alimenter les théories entre chaque chapitre et faire grimper la pression.
Faut il avoir vu les films d’abord ?
Pas forcément. La série est un préquel autonome, qui donne les clés aux nouveaux venus tout en enrichissant la mythologie pour les fans. Les connaisseurs repéreront des échos aux confrontations futures, mais l’intrigue a été pensée pour tenir seule. Le plaisir vient autant de la construction des mystères que des liens tissés avec ce que l’on sait déjà.
Nos attentes :
- Une origin story qui ne dilue pas le mystère. Expliquer sans assécher, c’est le défi.
- Un bestiaire d’angoisses renouvelé. Pennywise change de visage et joue avec les phobies, la série a tout intérêt à pousser plus loin l’inventivité visuelle.
- Une mise en scène qui privilégie la suggestion. Les couloirs, les regards, l’ombre sous l’évier. La peur la plus efficace ne fait pas toujours de bruit.
- Une bande son soignée. On attend une partition qui grince, qui respire, qui sait se taire au bon moment.
Pour qui ?
Pour les amateurs d’horreur qui aiment la montée en tension et les mythologies qui s’épaississent. Pour celles et ceux qui veulent frissonner à Halloween avec une proposition haut de gamme. Et pour les lecteurs de King, qui verront ici des passerelles réjouissantes avec d’autres pans de son œuvre.
Regarder Ça Bienvenue à Derry sur HBO
