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La folle histoire de ce faux pilote d’avion qui a transporté des centaines de passagers sans diplôme

par KingofgeeK
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faux pilote commandant de bord - Avion

Pendant des mois, des passagers ont embarqué sans le savoir dans un Airbus A320 commandé par un homme qui n’avait, en principe, pas le droit d’occuper ce siège. Ce n’est pas le pitch d’un film comme « Attrape-moi si tu peux », mais une affaire bien réelle qui secoue depuis quelques jours le monde de l’aérien européen.

Selon plusieurs médias spécialisés et généralistes, un pilote employé par la compagnie lituanienne Avion Express aurait gravi les échelons jusqu’au poste de commandant de bord en s’appuyant sur des documents falsifiés, tout en n’étant officiellement qualifié que comme copilote. Il aurait ainsi assuré des vols commerciaux à travers l’Europe, transportant des centaines de passagers.


Un scandale révélé début novembre

L’alerte est partie de la presse spécialisée. Au début du mois de novembre, un média allemand révèle le cas d’un pilote employé par Avion Express, soupçonné d’avoir trafiqué ses certificats pour accéder aux fonctions de commandant de bord alors qu’il ne disposait pas des qualifications exigées par la réglementation européenne. L’affaire est rapidement reprise à l’international, puis en France, où l’on parle d’un « faux commandant de bord » ayant fait voler des Airbus A320 dans plusieurs pays du continent.

Avion Express confirme alors être en possession d’informations suggérant une possible falsification du parcours professionnel de l’un de ses pilotes. La compagnie indique avoir lancé une enquête interne et avoir écarté l’intéressé. Elle assure que ses procédures respectent les normes de sécurité et qu’elle coopère avec les autorités.

Parallèlement, plusieurs compagnies clientes du groupe, dont Eurowings, annoncent mener leurs propres vérifications. D’autres noms circulent comme SunExpress ou LOT Polish Airlines, même si les transporteurs n’ont pas, pour tous, officiellement détaillé les vols potentiellement concernés.


Un copilote devenu commandant sur le papier

L’homme au cœur de l’affaire n’a pas été nommé publiquement. D’après les sources concordantes, il aurait commencé sa carrière comme copilote au sein de Garuda Indonesia, la compagnie nationale indonésienne.

Ce parcours réel aurait servi de base à un dossier largement maquillé. Le pilote n’aurait en réalité jamais obtenu les qualifications nécessaires pour devenir commandant de bord sur Airbus A320 au sens strict des normes européennes. Il aurait toutefois présenté à Avion Express des documents falsifiés, comprenant notamment des certificats d’expérience et de formation, lui permettant d’être identifié comme commandant.

Grâce à ce dossier frauduleux, il aurait été programmé aux commandes de véritables vols commerciaux pendant plusieurs mois. Le nombre exact de rotations reste flou, mais les estimations évoquent des dizaines de vols et des centaines de passagers.


Pour comprendre comment un tel pilote a pu voler pour plusieurs compagnies, il faut rappeler le fonctionnement d’Avion Express. Basée en Lituanie, elle appartient au groupe Avia Solutions et s’est spécialisée dans le wet lease, un modèle où une compagnie met à disposition d’autres transporteurs un avion, son équipage, son entretien et son assurance.

Sa flotte, composée en grande majorité d’Airbus A320 et A321, opère pour diverses compagnies européennes, mais aussi en Amérique latine ou au Moyen Orient.

Pour un passager, un vol opéré par Avion Express apparaît sous les couleurs de la compagnie cliente. Le faux pilote présumé ne volait donc pas dans un avion marqué Avion Express tel que vu de la cabine, ce qui contribue à la complexité de l’enquête et à la multiplicité des juridictions concernées.


Les contrôles de licences en question

La question centrale demeure : comment un pilote insuffisamment qualifié a-t-il pu accéder au siège de commandant de bord dans un environnement réputé pour ses contrôles rigoureux ?

En théorie, un commandant de bord d’avion de ligne doit détenir une licence de pilote de transport de ligne, une qualification de type pour l’appareil, des certificats médicaux à jour et un certain nombre d’heures de vol attestées. Les documents sont vérifiés par les autorités nationales et par les compagnies aériennes.

Dans le cas présent, la fraude semble avoir porté sur les documents eux-mêmes, suffisamment crédibles pour passer les différents filtres administratifs. Avion Express affirme s’être appuyée sur des pièces qui paraissaient conformes et dit coopérer avec les autorités pour retracer l’ensemble de la trajectoire professionnelle du pilote.


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Des passagers en danger ?

Le fait qu’un pilote « non qualifié » ait commandé des vols commerciaux a choqué l’opinion publique. Pourtant, aucun incident aérien n’a été associé à ses vols. Aucun atterrissage d’urgence, aucune anomalie notable n’ont été signalés.

Ce constat s’explique en partie par l’expérience réelle du pilote, qui avait exercé comme copilote et connaissait donc parfaitement les procédures de vol d’un appareil de ligne. Mais cela ne retire rien au problème de fond : la capacité à gérer une urgence ou une situation complexe dépend grandement de la formation avancée et de l’expérience consolidée d’un véritable commandant de bord.

Pour les passagers, le traumatisme est surtout moral. S’ils découvrent qu’un faux pilote a pu se glisser dans un cockpit malgré toutes les normes existantes, qu’en est-il du reste de la chaîne de sécurité ?


Ce n’est pas la première fois

Cette affaire fait écho à un précédent retentissant. En 2010, un Suédois nommé Thomas Salme avait piloté pendant treize ans pour des compagnies européennes avec une fausse licence, accumulant plus de 10 000 heures de vol. Il avait même été arrêté à Amsterdam alors qu’il s’apprêtait à décoller avec un Boeing 737 chargé de passagers.

La sanction avait été étonnamment légère : 2 000 euros d’amende et un an d’interdiction de vol. Déjà à l’époque, l’affaire avait mis en lumière la difficulté pour les compagnies de vérifier l’authenticité des licences étrangères.


Et ce faux steward qui a volé gratuitement plus de six ans

Plus récemment, aux États-Unis, un homme s’est fait passer pour un membre d’équipage afin de voyager gratuitement pendant plus de six ans. Plus de 120 vols ont ainsi été effectués frauduleusement. L’individu risque désormais plusieurs décennies de prison.

L’affaire est différente, mais elle illustre un point commun : dès qu’une faille existe dans les processus de vérification, certains individus sont prêts à la contourner de manière répétée.

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