On savait que la bataille du streaming ressemblait de plus en plus au Monde à l’Envers de Stranger Things, mais là, on vient de franchir un portail géant ( Par lequel on ne voit pas Vecna , mais Netflix ). Netflix a officialisé le rachat des studios et de la branche streaming de Warner Bros Discovery pour une valeur d’environ 82,7 milliards de dollars, soit près de 83 milliards. Une somme vertigineuse qui dépasse même le rachat de la 21st Century Fox par Disney en 2019.
Pour le dire d’une manière plus simple et compréhensible : le leader mondial du streaming met la main sur l’un des catalogues les plus prestigieux de l’histoire du cinéma et des séries, avec HBO, Harry Potter, DC, Friends, Game of Thrones, Succession et une montagne d’autres licences. Puis forcément, en France, on se demande déjà ce que ça va changer sur nos écrans ( et sur nos portefeuilles… !! ).
Une opération historique pour Hollywood
Derrière le chiffre choc, il y a une mécanique financière assez précise. Netflix va débourser l’équivalent d’environ 72 milliards de dollars en valeur d’actions, pour une valeur totale de 82,7 à 83 milliards en incluant la dette de Warner Bros Discovery. Les actionnaires de WBD doivent toucher un peu moins de 28 dollars par action, payés en cash et en titres Netflix.
Avant que la transaction soit définitivement bouclée, Warner Bros Discovery doit séparer ses chaînes traditionnelles dans une autre société. D’un côté : les studios de cinéma, les séries, HBO, HBO Max et l’activité streaming. De l’autre : les chaînes câblées type CNN ou Discovery, qui ne font pas partie du deal. Cette scission est prévue pour le troisième trimestre 2026, ce qui place la finalisation du rachat dans une fenêtre d’environ un an à un an et demi, le temps que les autorités donnent ou non leur feu vert.
Que gagne Netflix dans cette affaire?
Un trésor de franchises
On a parfois tendance à résumer Netflix à ses séries maisons comme Stranger Things, Squid Game, Dark ou La Casa de Papel. Mais ce qui manquait encore à la plateforme, c’était justement ce que Warner apporte : des franchises intergénérationnelles installées depuis des décennies.
En rachetant les studios et la branche streaming de WBD, Netflix met la main ( entre autres ) sur :
- Le monde magique de Harry Potter et Les Animaux Fantastiques
- L’univers DC, de Batman à Wonder Woman en passant par le Joker et The Penguin
- Les séries HBO qui ont défini la télé premium moderne : Game of Thrones, House of the Dragon, The Last of Us, Succession, True Detective, The Wire, Les Soprano
- Les sitcoms et séries populaires comme Friends ou The Big Bang Theory
- Un catalogue cinéma immense, allant des classiques du studio à des blockbusters récents
Le jackpot HBO et HBO Max
HBO, c’est une marque à part. À chaque fois qu’un nouveau phénomène séries émerge, il y a de grandes chances que le logo HBO apparaisse avant le générique. Récupérer HBO et HBO Max, c’est donc un coup de maître pour Netflix
Dans ses discussions avec les régulateurs, Netflix avance l’idée d’offres groupées type Netflix + HBO Max, présentées comme une manière de faire baisser la facture globale des abonnés.

Les coulisses d’une bataille à plusieurs milliards
Avant que Netflix l’emporte, il y a eu une véritable guerre de coulisses. Paramount Skydance et Comcast étaient eux aussi sur les rangs pour racheter Warner Bros Discovery ( C’est peut etre pour ça qu’ils ont lâché notre chère et adorée Game One ).
Netflix aurait d’abord été perçu comme un candidat parmi d’autres, avant de progressivement prendre l’ascendant avec une offre plus élevée, en grande partie en cash, soutenue par un énorme prêt relais. Le conseil d’administration de WBD espérait un prix autour de 30 dollars par action, Netflix est arrivé juste en dessous, mais avec un montage suffisamment solide pour convaincre.
La plateforme au logo rouge se retrouve maintenant avec une dette colossale à absorber, mais aussi avec la promesse d’économies de coûts massives à moyen terme, évaluées à plusieurs milliards de dollars par an. Mutualisation des équipes, rationalisation des productions, négociations groupées pour la distribution : en interne, tout le monde sait que le plan consistera aussi à serrer les boulons.
Un géant du streaming qui fait peur aux régulateurs
Une opération de cette taille ne peut évidemment pas passer sous les radars politiques. Aux États Unis, des responsables à la Maison Blanche et au Congrès se sont déjà inquiétés d’un possible effet de quasi monopole sur le marché des contenus.
Certains élus ont déjà signalé publiquement qu’ils comptaient demander une enquête très poussée des autorités de la concurrence, du même ordre que celles qui ont visé Google ou Amazon. En Europe, on peut s’attendre à un examen au moins aussi sévère, tant Bruxelles a pris l’habitude de s’attaquer frontalement aux géants du numérique.
Netflix, de son côté, insiste sur le fait que la fusion pourrait au contraire permettre des offres plus attractives et une meilleure accessibilité des contenus pour le public, notamment via des bundles et des harmonisations tarifaires. Le bras de fer s’annonce long.
La question du prix de l’abonnement
Allez on passe au point qui fâche . Officiellement, Netflix avance l’idée que les offres groupées pourraient faire baisser la facture globale pour les foyers qui payent déjà plusieurs abonnements. Dans la pratique, rien ne garantit que les tarifs ne grimperont pas à terme pour financer le rachat et l’intégration de Warner.
On peut assez facilement imaginer un Netflix “de base” et un ou plusieurs paliers premium intégrant le catalogue HBO et les grosses licences Warner. Un peu comme si tu devais choisir entre rester dans le Hawkins tranquille de la saison 1 de Stranger Things ou prendre un billet direct pour le Monde à l’Envers.
