Vingt-cinq ans après la naissance de Total War et près de vingt ans après Medieval 2, Creative Assembly remet enfin le Moyen Âge au centre de l’échiquier. À l’occasion d’un show anniversaire dédié à la franchise, le studio britannique a officialisé Total War: Medieval 3, présenté comme ni plus ni moins que la renaissance du Total War historique.
Pas de date de sortie, pas de séquence de gameplay, mais une promesse qu’ils devraient tenir: renouer avec l’héritage de la série tout en la propulsant dans une nouvelle ère technologique avec un moteur maison flambant neuf, Warcore.
Un retour au Moyen Âge que les fans n’osaient plus espérer
Pour beaucoup de joueurs PC, Medieval 2 reste encore aujourd’hui le visage du Total War historique: cartes de campagne denses, croisades, guerres de religion, charges de cavalerie qui retournent une bataille en quelques secondes. Depuis, la licence a exploré Rome, le Japon, la Chine antique ou encore l’Égypte, sans jamais revenir au cœur de l’Europe médiévale.
L’annonce de Medieval 3 ne tombe donc pas de nulle part. Elle s’inscrit dans le cadre des 25 ans de la franchise, que Creative Assembly célèbre tout au long de l’année avec rétrospectives, promotions et contenus communautaires. Le studio a choisi ce rendez vous symbolique pour confirmer ce que la communauté réclamait depuis des années: un grand retour aux campagnes féodales et aux casques à nasal.
Dans la communication officielle, Medieval 3 est décrit comme un bac à sable stratégique médiéval ultime, conçu pour laisser le joueur façonner des royaumes, réécrire l’histoire et se plonger dans le Moyen Âge avec un niveau de détail inédit. L’équipe insiste sur deux notions: une authenticité historique poussée et une liberté d’action supérieure aux précédents épisodes.
Un projet en préproduction, à des années de la sortie
Important à rappeler: Medieval 3 n’arrivera pas demain, ni même après-demain. Creative Assembly le dit sans détour, le jeu n’en est qu’aux tout premiers stades de la préproduction. Traduction, la structure générale du projet est posée, les grandes ambitions sont définies, mais la majorité du contenu reste encore à construire.
Le studio demande aux joueurs d’imaginer un planning en années, pas en mois. Il n’y a ni fenêtre de sortie, ni année ciblée annoncée. Il va donc falloir de la patience avant de pouvoir assiéger des cités ou lancer une croisade sur cette nouvelle carte.
En parallèle de la bande annonce cinématique, Creative Assembly a tout de même livré quelques éléments de contexte. Medieval 3 est pensé comme un immense jeu du « et si », où chaque campagne permet de tordre la chronologie: et si tel royaume mineur survivait, et si telle dynastie s’effondrait plus tôt que prévu, et si une hérésie religieuse prenait vraiment le dessus. L’idée n’est pas de reproduire à l’identique le manuel d’histoire, mais de rester crédible tout en offrant de la latitude au joueur.
Warcore, un nouveau moteur pour changer d’échelle
Pour porter cette ambition, Creative Assembly inaugure un nouveau socle technologique: Warcore. Ce moteur remplace la base historique sur laquelle reposaient les précédents Total War et se veut la fondation la plus avancée de l’histoire de la série.
Dans les grandes lignes, Warcore doit permettre des champs de bataille plus vivants, des animations plus fluides, une meilleure gestion des destructions et une physique plus crédible. L’objectif affiché est d’offrir un gameplay plus immersif, plus dynamique et plus réactif, à la fois sur la carte de campagne et en temps réel.
Le moteur est présenté comme évolutif. Plutôt que de repartir de zéro à chaque génération, l’idée est de faire de Warcore un socle que l’on peut enrichir au fil des années, avec de nouvelles fonctionnalités graphiques et système. Medieval 3 sera l’un des premiers grands tests de cette architecture, mais Creative Assembly parle déjà de Warcore comme de la base de tous les futurs Total War.

L’ouverture aux consoles, un tournant historique
L’autre information majeure liée à Warcore concerne les plateformes. Pour la première fois, le studio confirme que cette nouvelle technologie permet d’envisager la sortie de futurs Total War sur consoles PlayStation et Xbox, en plus du PC.
Ce point est à manier avec précaution: Medieval 3 lui même n’a pas encore de plateformes détaillées, et le PC reste clairement le terrain naturel de la licence. Mais le message est clair: avec Warcore, la franchise se donne enfin les moyens techniques d’arriver dans le salon des joueurs console.
Même si le studio reste très discret sur les factions et les cartes, le cadre médiéval offre d’emblée beaucoup de pistes. Historiquement, les épisodes Medieval ont toujours permis de couvrir un vaste échiquier européen, incluant généralement l’Afrique du Nord et le Proche Orient. On peut donc s’attendre à retrouver une mosaïque de royaumes, empires et cités état aux ambitions parfois irréconciliables.
Les développeurs parlent d’un focus sur la politique, la religion et le pouvoir féodal. On imagine donc un système de diplomatie poussé, des alliances fragiles, des vassaux à surveiller, des tensions religieuses à gérer et des conflits de succession qui peuvent tout faire basculer. Ce sont des thèmes déjà explorés par la série, mais le discours autour de Medieval 3 laisse entendre que le studio veut pousser ces dynamiques plus loin encore.
Le Moyen Âge est aussi un terrain parfait pour des campagnes très différentes selon les factions: montée en puissance d’un petit royaume enclavé, défense d’un empire menacé sur plusieurs fronts, expansion commerciale d’une cité portuaire, ou encore survie d’un pouvoir central affaibli par ses propres nobles. Tant que Creative Assembly ne détaille pas la liste des nations jouables, il ne s’agit que de possibilités, mais l’horizon est large.
Un calendrier surchargé pour Creative Assembly
Medieval 3 n’est pas le seul chantier du studio. Creative Assembly confirme continuer à faire évoluer Total War: Warhammer 3, avec de nouveaux contenus prévus sur le long terme. Un important pack centré sur la « Fin des Temps », baptisé Lords of the End Times, est ainsi programmé pour l’été 2026, avec plusieurs nouveaux seigneurs légendaires et des événements de campagne à tendance apocalyptique.
Plus récemment, le DLC Tides of Torment a ajouté de nouveaux personnages et défis à la gigantesque campagne Empires Immortels, confirmant que le volet Warhammer reste un pilier actif de la stratégie du studio.
En parallèle, Creative Assembly travaille aussi sur Alien: Isolation 2, suite officielle du jeu d’horreur de 2014. Le projet a été annoncé comme étant en début de développement, sans fenêtre de sortie précise, mais avec la volonté affichée de capitaliser sur la réputation du premier épisode, devenu culte auprès des amateurs de survival spatial.
Ajoutez à cela un troisième jeu Total War encore non dévoilé, qui doit être annoncé lors de la cérémonie des Game Awards du 11 décembre, – dans laquelle Clair Obscur: Expediction 33 recevra le Titre du GOTY 2025 – et que le studio présente déjà comme l’un des projets les plus ambitieux de l’histoire de la licence. Ce titre est décrit comme la prochaine grande sortie de la franchise et comme le point de départ d’une nouvelle ère pour Total War.
