Une situation inédite : Xbox s’invite chez PlayStation
Avril 2025 aura marqué un tournant aussi surprenant qu’instructif dans l’histoire récente du jeu vidéo. Sur les consoles PlayStation 5, les trois jeux les plus vendus n’étaient pas des exclusivités Sony PS5, Pas même des productions PlayStation Studios, Non, ce sont des titres estampillés Xbox qui ont dominé les classements des ventes mensuelles.
Oblivion Remastered, Minecraft et Forza Horizon 5 se sont emparés des trois premières places, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe. Une première qui fait grincer des dents chez certains puristes historiques, mais qui ravit la majorité des joueurs. Après tout, le gaming, c’est avant tout le plaisir de jouer — quelle que soit la machine.
Les chiffres qui parlent d’eux-mêmes
D’après les statistiques fournies par Sony Interactive Entertainment (SIE), voici le classement d’avril 2025 :
Aux États-Unis :
1️⃣ The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
2️⃣ Minecraft
3️⃣ Forza Horizon 5
En Europe :
1️⃣ Forza Horizon 5
2️⃣ Oblivion Remastered
3️⃣ Minecraft
Cette domination est d’autant plus remarquable qu’elle s’inscrit sur le territoire de Sony, le rival historique de Microsoft.
Pourquoi ces trois titres cartonnent-ils sur PS5 ?
Oblivion Remastered
Sorti en mars 2025, ce remaster du classique The Elder Scrolls IV: Oblivion a bénéficié d’un soin exceptionnel. Graphismes modernisés, IA améliorée, temps de chargement réduits… Bethesda a su réconcilier les fans de la première heure et les nouveaux venus. Les critiques sont dithyrambiques. Sur Metacritic, le jeu affiche un score de 91/100. Un exploit pour un remaster.
Minecraft
Sorti sur PS5 à l’automne 2024, Minecraft ne faiblit pas. Le lancement du Minecraft Movie (malgré des critiques mitigées) a relancé l’intérêt général. Le film a déjà engrangé plus de 816 millions de dollars au box-office mondial, créant une nouvelle génération de joueurs désireux de bâtir leur univers cubique.
Forza Horizon 5
Historiquement lié à Xbox et PC, Forza Horizon 5 a débarqué sur PS5 Pro en avril. Résultat : un raz-de-marée. Sa réputation n’est plus à faire : graphismes éblouissants, monde ouvert gigantesque, jouabilité irréprochable. Les joueurs PS5, longtemps privés de cette licence, se sont rués dessus.
Une stratégie risquée… mais payante pour Microsoft
Le choix de Microsoft de rendre ses licences phares disponibles sur PlayStation et Nintendo a suscité un débat houleux. Certains observateurs prédisaient une hémorragie d’utilisateurs Xbox. D’autres y voyaient une opportunité de diversification.

Les faits sont là :
✔ Microsoft annonce une croissance de 5 % de ses revenus gaming sur un an.
✔ Le PC Game Pass a bondi de 45 %… y compris sur PlayStation, grâce aux services cloud et aux jeux cross-plateformes.
✔ Microsoft est désormais considéré comme le plus gros éditeur tiers sur PlayStation.
Un comble.
La communauté divisée mais majoritairement enthousiaste
Bien sûr, les débats sont animés sur les réseaux sociaux. Sur Reddit, Discord ou X (anciennement Twitter), certains « hardcore gamers » Xbox s’inquiètent :
« Pourquoi acheter une Xbox si tous les meilleurs jeux sont sur PlayStation ? »
Mais la majorité des joueurs se réjouissent. Les barrières entre plateformes s’effacent. Aujourd’hui, un possesseur de PS5 peut explorer Tamriel dans Oblivion, construire dans Minecraft ou sillonner le Mexique dans Forza Horizon 5 sans changer de console. Une liberté saluée par la communauté.
Sony : un concurrent gagnant malgré tout
Ironie du sort, cette stratégie multiplateforme profite aussi à Sony. Chaque copie vendue sur PS5 génère des commissions pour PlayStation Store. De plus, ces jeux enrichissent le catalogue et fidélisent les joueurs PS5 qui pourraient, sinon, lorgner vers d’autres machines.
Et après ? L’avenir des exclusivités en question
Gears of War: Reloaded, annoncé pour 2026, sortira également sur PS5. Un symbole fort. La franchise emblématique de la guerre contre les Locustes, pilier de la Xbox depuis 2006, s’apprête à fouler le territoire PlayStation.
Est-ce le début de la fin des exclusivités strictes ?
Peut-être. Les éditeurs tiers (Ubisoft, EA, Capcom) ont déjà opté pour le multiplateforme depuis des années. Il serait logique que les constructeurs suivent le mouvement pour maximiser leurs profits dans un marché où le coût de développement d’un AAA peut dépasser 300 millions de dollars.
Le mot de la fin
Avril 2025 restera une date charnière.
Ce mois-là, les joueurs ont voté avec leur portefeuille : la qualité prime sur l’exclusivité. Microsoft, avec ses trois jeux Xbox sur PS5, démontre qu’adopter une approche ouverte peut s’avérer plus rentable que défendre des frontières obsolètes.
Pour les joueurs ? C’est tout bénéfice. Le futur s’annonce riche, varié et, surtout, moins cloisonné.