Sorti dans l’ombre mais pas dans l’oubli, The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered s’est offert une arrivée surprise sur le Xbox Game Pass en avril dernier. Une belle promesse pour les amateurs de RPG et de grands espaces fantastiques : replonger dans un classique de 2006, modernisé grâce à la puissance de l’Unreal Engine 5 ( Malgré ses problèmes ). Mais à peine les premières heures de jeu lancées, la désillusion pointe. Problèmes techniques, performances qui se dégradent à travers le temps et instabilité chronique : le remaster tant attendu semble accuser le poids du temps… et pas seulement celui de son moteur d’origine.
Un remaster… qui rame dès le départ
À première vue, la refonte visuelle impressionne. Les textures ont gagné en finesse, les éclairages dynamiques ajoutent de la profondeur à Cyrodiil, et certains effets météorologiques apportent une immersion inédite. Mais derrière cette façade flatteuse, les mécaniques craquent.
Digital Foundry, référence incontournable en matière d’analyse technique, s’est penché sur la version console d’Oblivion Remastered dès sa sortie. Leur premier verdict était clair : des performances irrégulières, des chutes de framerate, et une expérience globalement instable, notamment sur Xbox Series S.
Un premier correctif, déployé fin avril, laissait espérer une amélioration. Mais la seconde analyse de Digital Foundry, publiée début mai, tire la sonnette d’alarme : plus on joue à Oblivion Remastered, plus ses performances se dégradent.
Une fuite de mémoire suspectée
Ce n’est pas une simple impression : les sessions de jeu montrent un ralentissement progressif, un comportement typique d’un leak mémoire. Le phénomène n’est pas inédit chez Bethesda — on se souvient des bugs dantesques sur Skyrim ou Fallout à leur sortie — mais il est d’autant plus étonnant ici que l’objectif même d’un remaster est justement de corriger les failles de l’original.
« Plus on explore Cyrodiil, plus le jeu semble s’essouffler », rapportent les testeurs de Digital Foundry. « Même en mode qualité, censé verrouiller les 30 fps, on observe des baisses fréquentes à 25, voire 20 images par seconde, notamment après 20 à 30 minutes de jeu sans interruption. »
Le constat est le même sur PS5, Xbox Series X, Series S et PS5 Pro. Aucun support n’est épargné. Des saccades interviennent lors des déplacements, les chargements deviennent de plus en plus longs, et des plantages surviennent aléatoirement en quittant ou en entrant dans les villes.
Le cas épineux du Xbox Game Pass
Ironie du sort, c’est via le Game Pass, plateforme vantée pour sa fluidité d’accès et sa démocratisation du jeu, qu’Oblivion Remastered a vu le jour. Un choix stratégique qui a permis une large visibilité… mais qui a également mis à nu les failles du jeu. De nombreux joueurs ont partagé leurs mésaventures sur Reddit, Twitter ou les forums officiels de Bethesda, parfois avec humour, souvent avec frustration.
« J’ai fait trois quêtes, tout était fluide. Puis je suis rentré à Bruma, et là, écran noir. J’ai redémarré, perdu 40 minutes de progression. Welcome back to 2006. » – Un joueur sur r/oblivion

Une gestion technique encore balbutiante
L’autre point noir concerne les versions PC. Selon un rapport de PC Gamer, une mise à jour récente sur la version Microsoft Store (Game Pass PC) a désactivé le support du DLSS et du FSR, pourtant cruciaux pour maintenir une fluidité constante en monde ouvert. Résultat : même les configurations haut de gamme observent des ralentissements anormaux, une consommation excessive de RAM et des problèmes de compatibilité avec les GPU AMD.
Les consoles, elles, n’ont pas été mieux loties : la Xbox Series S affiche un rendu flou, des textures basse définition et des performances à peine supérieures à 25 fps. La PS5 Pro s’en sort un peu mieux, mais reste victime de micro-freezes lors des combats et de l’exploration.
Une lueur d’espoir ?
Face à la grogne montante, le studio Virtuos (en charge du développement) et Bethesda ont tenté de rassurer. Ils ont mis en place un salon Discord officiel dédié au feedback, où les joueurs peuvent remonter les bugs, proposer des améliorations et partager leurs captures d’écran. Une initiative louable, mais qui pourrait s’avérer insuffisante si les correctifs ne suivent pas rapidement.
Jusqu’ici, les mises à jour ont principalement ciblé la stabilité du moteur et quelques bugs bloquants, sans réellement s’attaquer au cœur du problème : la dégradation continue des performances et les erreurs de gestion mémoire.
Un remaster pas tout à fait prêt
On pourrait résumer l’état actuel d’Oblivion Remastered par une formule simple : beau de loin, mais loin d’être beau à jouer. Si l’intention de proposer une version modernisée de ce RPG culte est louable, son exécution laisse encore à désirer. L’instabilité persistante rappelle que l’Unreal Engine 5, aussi puissant soit-il, n’est pas une solution miracle si le portage n’est pas maîtrisé.
À ce stade, il serait plus sage d’attendre quelques mois, le temps que les équipes corrigent les défauts les plus criants. Les fans de longue date y trouveront peut-être leur compte avec quelques ajustements, mais les néophytes risquent, eux, de passer à côté de l’expérience originale.
En résumé
📌 Points positifs | ⚠️ Points négatifs |
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Univers toujours aussi captivant | Fuite de mémoire suspectée |
Visuellement réussi avec UE5 | Chutes de framerate constantes |
Arrivée gratuite via Game Pass | Plantages fréquents |
Interface repensée | Optimisation inégale selon les supports |
Engagement communautaire via Discord | Absence de DLSS/FSR sur PC Game Pass |