On ne l’avait pas vu venir, et pourtant… Andor, la série Star Wars longtemps sous-estimée, vient de surprendre tout le monde. La saison 2, portée par Diego Luna et orchestrée par Tony Gilroy, s’est clôturée en beauté avec un final de trois épisodes qui a littéralement retourné les classements de visionnage. Résultat : première place sur le podium du streaming selon les chiffres Nielsen pour la semaine du 12 au 18 mai.
C’est une performance rarissime, surtout pour une série Disney+ qui avait connu des débuts en demi-teinte lors de sa première saison. Mais cette fois, pas de doute : Andor s’impose comme un chef-d’œuvre narratif et visuel, salué par la critique comme par le public.
Une ascension progressive… mais irrésistible
Sorti le 13 mai, les trois derniers épisodes ont généré 931 millions de minutes visionnées en une semaine. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est 10 millions de plus que Bluey, un mastodonte de l’animation jeunesse également sur Disney+. Même la série Netflix You, qui cartonne généralement dans les classements, s’est retrouvée reléguée au second plan.
Et ce n’est pas un coup d’éclat isolé. Depuis le lancement de la saison 2, l’audience n’a cessé de grimper :
- 721 millions de minutes vues la première semaine,
- 821 millions la suivante,
- puis 830 millions avant l’explosion finale.
Un véritable crescendo narratif et statistique.
Rogue One dans le sillage du succès
Le phénomène Andor ne s’arrête pas là. Il a même provoqué un effet boule de neige : le film Rogue One, qui se déroule juste après les événements de la série, a vu ses propres audiences exploser. Selon Nielsen, il s’est hissé à la 9ᵉ place des films les plus vus en streaming, avec 179 millions de minutes. Pas mal pour un long-métrage sorti en 2016 !
La logique est implacable : la série enrichit l’univers du film, lui redonne une profondeur émotionnelle, et pousse les fans à se replonger dedans avec un nouveau regard. Un exemple parfait de synergie entre série et cinéma.
Une structure narrative audacieuse mais payante
Ce qui distingue vraiment Andor de ses homologues Star Wars, c’est son rythme de diffusion inhabituel. Plutôt que de proposer un épisode par semaine ou de tout balancer d’un coup, Disney+ a choisi un format hybride : trois épisodes chaque semaine pendant un mois.
Chaque bloc de trois épisodes couvre une année dans la vie de Cassian Andor, et un moment-clé dans l’émergence de la Rébellion. On y découvre des événements cruciaux comme :
- la massacre de Ghorman,
- le retrait public de Mon Mothma du Sénat,
- ou encore la mort poignante de Luthen Rael.
Ce découpage a permis une narration plus dense, plus immersive. Chaque semaine était une mini-saison en soi, avec son propre arc émotionnel, ses enjeux, ses révélations. Un pari risqué, mais hautement maîtrisé.
Un Star Wars à hauteur d’homme
Andor ne ressemble à aucune autre production Star Wars. Ici, pas de Jedi, pas de sabres laser, pas même une référence directe à la Force. On est dans un univers brut, sale, oppressant. Celui de l’Empire bureaucratique, de la répression, de l’espionnage, de la manipulation politique.
Tony Gilroy l’a dit dès le départ : il voulait raconter une histoire humaine dans un monde inhumain. Et c’est exactement ce qu’il a fait. Cassian Andor est un homme ordinaire, poussé dans l’engrenage de la résistance. On découvre un personnage ambigu, souvent perdu, mais toujours déterminé à faire ce qui est juste — même au prix de son âme.
Une écriture fine et engagée
L’un des grands mérites d’Andor, c’est la qualité de son scénario. Ici, pas de répliques clin d’œil ou de fan-service à tout va. Les dialogues sont ciselés, les dilemmes moraux complexes, les enjeux politiques subtilement amenés. On sent une inspiration très contemporaine, presque documentaire, dans la façon dont la série évoque :
- les régimes autoritaires,
- la surveillance de masse,
- les sacrifices nécessaires pour faire tomber un système oppressif.
Un Star Wars adulte, réfléchi, presque philosophique.
Une réalisation au sommet
Avec un budget colossal (on parle de plus de 650 millions de dollars pour deux saisons), Andor a eu les moyens de ses ambitions. Et ça se voit.
Chaque plan est pensé, chaque décor crédible. La photographie est d’une rare élégance pour une série télévisée, la bande-son de Nicholas Britell renforce l’ambiance sombre et tragique de l’histoire. Il ne s’agit plus de spectacle pop-corn, mais d’une œuvre cinématographique à part entière.
Et pour Disney+ ? Un signal fort
Depuis son lancement, Disney+ a connu des hauts et des bas. Si des titres comme The Mandalorian ou WandaVision ont marqué les esprits, d’autres — Secret Invasion, The Book of Boba Fett — ont laissé les fans sur leur faim.
Le succès massif d’Andor saison 2 arrive donc à point nommé. Il prouve que :
- Le public est prêt pour des récits plus complexes dans l’univers Star Wars,
- Un format de diffusion alternatif peut séduire,
- Et que Disney+ peut rivaliser avec Netflix sur le terrain de la qualité narrative.
Un vent de fraîcheur dans une galaxie qui en avait bien besoin.
Petite Récap:
- Andor Saison 2 est un triomphe critique et public.
- 931 millions de minutes vues en une semaine : un record pour Disney+.
- Un format original, une écriture soignée, et une ambiance mature.
- La série redonne tout son sens au mot « résistance ».
- Et surtout : elle redéfinit ce que peut être une série Star Wars.