Prime Video vient de dévoiler Deep Cover, un OVNI cinématographique mi-polar, mi-comédie d’impro, qui change un peu les codes du genre. Derrière une intrigue complétement déjantée et rythmée, le film cache une réelle profondeur dans l’histoire narrative. Si vous êtes restés bouche bée devant la fin ou que vous cherchez à démêler tous les fils de cette histoire aussi tordue qu’amusante, asseyez-vous. On reprend tout, étape par étape, Douuucement…
Le pitch : quand l’impro rencontre le crime organisé
Londres. Kat (Bryce Dallas Howard), actrice américaine coincée dans un théâtre d’impro et à deux doigts d’être expulsée, reçoit une offre aussi absurde que tentante : participer à une opération de police. Mais attention, rien de classique ici. Le détective Billings (Sean Bean) lui demande de former une petite troupe d’acteurs pour infiltrer un réseau criminel.
Elle recrute alors deux de ses élèves : Marlon, (Orlando Bloom) acteur très “méthode”, un peu trop convaincu de son génie et Hugh, informaticien introverti qui découvre le monde du spectacle. Leur mission semble simple au départ… jusqu’à ce que tout dérape dans une spirale criminelle digne d’un film de Guy Ritchie.
Improvisation et infiltration : Tout devient flou
Le charme de Deep Cover vient de son concept : mêler les règles de l’improvisation théâtrale à une opération policière très mal cadrée. Rapidement, les trois “agents” se retrouvent à devoir improviser pour survivre… au sens littéral du terme. Le trio se glisse dans les cercles mafieux, joue des rôles dans des situations de plus en plus dangereuses -> et finit par y prendre goût.
C’est dans ces moments d’équilibre précaire entre jeu d’acteur et mise en danger réelle que le film trouve son ton : drôle, imprévisible, tendu, fou, même absurde.

Billings : le “twist” du flic pourri
Pendant la première moitié du film, le détective Billings apparaît comme un allié bourru mais fiable. Sean Bean, dans un rôle très “à l’ancienne”, rassure. Mais… retournement de situation : il n’a jamais prévu d’arrêter qui que ce soit.
En réalité, Billings utilise Kat et sa troupe comme des pions pour infiltrer le réseau de Metcalfe et monter une opération clandestine qui lui permettrait de partir avec la caisse. Corruption, manipulation, duplicité : l’un des grands méchants du film était…… du côté de la loi. Enfin, en apparence.
Et dans la grande tradition “beanienne”, son personnage finit évidemment par mourir. Exécution sommaire signée Shosh. Une scène spéciale.
Metcalfe, le grand méchant qui déteste l’impro
Ian McShane campe un Metcalfe glaçant, figure d’ordre et de discipline dans l’univers chaotique du crime londonien. Là où Kat, Hugh et Marlon jonglent avec les imprévus, lui impose silence et efficacité. Résultat : les deux mondes ne peuvent que s’affronter.
Il ne supporte pas le désordre que le trio installe autour de lui. Et quand il comprend que des rats se cachent dans ses rangs, il entre en guerre. Le conflit devient alors total, d’autant que le soutien de Fly, son homme de main ambigu, bascule.
Fly et Shosh : les exceptions humaines
Fly, interprété avec une justesse touchante par Paddy Considine, est l’un des personnages les plus nuancés. Criminel, certes, mais père en galère, homme loyal et profondément humain. Il sympathise avec Kat et finit par les couvrir, au péril de sa propre vie.
Shosh, elle, est l’arme fatale du film. Elle passe de simple exécutante à ange gardien imprévu. C’est elle qui sauve le trio, exécute Billings puis Metcalfe. Et c’est aussi elle qui, dans une scène presque romantique, épargne Hugh et disparaît dans la nature.
Ces deux personnages secondaires apportent une humanité bienvenue à un film où tout le monde manipule tout le monde.

Les morts : un nettoyage scénaristique efficace
Deep Cover ne fait pas dans la dentelle. À mesure que le trio progresse, les corps s’empilent – mais toujours de manière narrative : chaque mort relance l’intrigue.
- L’Iceman ? Accident (hilarant).
- Billings ? Trahi.
- Metcalfe ? Ironiquement éliminé par sa propre exécutante.
On apprécie que les morts ne soient pas gratuites : elles ont toutes un poids émotionnel ou narratif.
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Finale : jouer à être flics… et le devenir pour de vrai
Dans une manœuvre finale brillante, Kat et ses acolytes décident de retourner la situation. Plutôt que d’avouer leur échec, ils se font passer pour des agents infiltrés auprès de Fly, qui lui-même fait croire à Metcalfe qu’il coopère avec la police.
L’impro devient stratégie de survie. Et ça marche. Le trio obtient l’immunité, Metcalfe tombe, Fly rejoint sa fille. Shosh s’évapore. Rideau. Fin
Et après ? Une suite en préparation ?
Le film se termine proprement, sans suspense. Pourtant, plusieurs éléments laissent penser qu’un Deep Cover 2 est sur la table :
- Le trio est libre et plus complice que jamais.
- Shosh n’a pas été arrêtée.
- Hugh a clairement une romance en suspens.
Une suite dans un autre pays ? Pourquoi pas. Un retour de Shosh pour un “coup” à trois ? Encore mieux. Rien d’annoncé officiellement, mais vu l’accueil critique, c’est envisageable.
L’improvisation comme métaphore de vie
Sous ses airs de comédie d’action, Deep Cover parle de bien plus. Kat, Hugh et Marlon ne sont pas de vrais héros. Ce sont des gens ordinaires, mal dans leur peau, mal dans leur vie.
C’est l’impro, cette capacité à jouer le jeu, à improviser même quand tout semble perdu,qui leur permet de survivre. Et, au fond, c’est aussi le message du film : la vie est une scène et il faut parfois improviser pour trouver sa place.
Une comédie policière atypique, audacieuse et humaine
Deep Cover ne plaira pas à tout le monde, je dirais même qu’il ne plaira pas à beaucoup de monde. Il est déconcertant, parfois un peu trop dense. Mais son concept est fort, son trio est attachant et certaines scènes sont inoubliables. Le tout servi par un casting solide et une mise en scène nerveuse.
Pour les fans de films de casse, de comédies anglaises, ou d’expériences narratives hybrides, c’est un vrai bon moment de cinéma.
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