Quand la triche va trop loin, les développeurs dégainent l’artillerie lourde. Chez Epic Games, c’est tolérance zéro. Et deux joueurs viennent d’en faire les frais, de la façon la plus humiliante possible.
Un ban , deux affaires et une leçon publique
Ce 14 juillet 2025, Epic Games a lancé une grosse contre attaque contre les tricheurs. Dans un message diffusé sur X (Twitter), le studio à l’origine de Fortnite a révélé avoir poursuivi en justice deux joueurs fautifs et leur avoir imposé des excuses publiques sur YouTube. L’affaire ne concerne pas de simples joueurs lambda, mais des individus accusés d’avoir vendu des logiciels de triche et lancé des attaques DDoS sur d’autres joueurs, en plein match.
Deux profils très différents, mais un point commun : ils sont désormais bannis à vie de Fortnite.
“Zebsi” : les attaques DDoS pour gagner… ou pour nuire
Le premier concerné, connu sous le pseudonyme Zebsi, s’est illustré pour de très mauvaises raisons. Il aurait mené plusieurs attaques par déni de service (DDoS), visant à faire planter la connexion de streamers pendant leurs parties en ligne. Ces attaques ont pour effet de saturer la bande passante de la victime, rendant le jeu injouable voire forçant une déconnexion brutale.
Résultat : Zebsi a été banni à vie et contraint de publier une vidéo d’excuse d’une minute sur sa chaîne YouTube. Un contenu bien loin d’un réel mea culpa, avec quelques lignes de texte défilant à l’écran. Le ton est sec et surtout, peu convaincant. Mais pour Epic, le but est clair : montrer l’exemple.
“Mirrored” : triche, distribution de cheats et excuses publiques
Le second cas concerne un joueur répondant au nom de Mirrored. Moins connu (environ 300 abonnés sur YouTube), il a admis avoir utilisé des cheats en compétition, mais aussi en avoir distribué à d’autres joueurs. Un double crime dans le milieu de l’esport, où l’intégrité des parties est sacrée.
Dans sa vidéo, Mirrored déclare :
« Je tiens à m’excuser auprès de la communauté Fortnite. Je suis banni à vie. Si je vends à nouveau des cheats, je ferai face à des poursuites. »
L’affaire rappelle celle d’un ancien joueur professionnel, RepulseGod, qui avait également dû faire des excuses publiques en 2024 après avoir triché en tournoi. À l’époque, il avait été sommé de reverser ses gains (20 000 $) à une association caritative.
Epic Games muscle son jeu juridique
Ces nouvelles sanctions ne tombent pas du ciel. Depuis 2022, Epic Games a engagé plus d’une dizaine de poursuites contre des joueurs accusés de triche ou de distribution de logiciels illicites. Le message est clair : plus de passe-droit, même pour les joueurs influents ou compétitifs.
Plus tôt cette année, un autre joueur, Sebastian Araujo, avait été condamné à payer 175 000 $ pour avoir utilisé des cheats afin de gagner 6 850 $ en tournois. Wow !! : plus de 25 fois le montant gagné, en dommages et intérêts.
Un phénomène global dans l’industrie du jeu vidéo
Fortnite n’est pas un cas isolé. De plus en plus de studios choisissent de porter les affaires de triche devant les tribunaux :
- Riot Games a poursuivi en justice des revendeurs de cheats sur Valorant,
- Bungie a engagé des poursuites contre des hackers sévissant sur Destiny 2,
- Et Nintendo, dans un registre encore plus strict, a même collaboré avec le FBI pour traquer les pirates de Switch.
Le tout pour protéger leurs licences, mais aussi leurs communautés, souvent victimes de comportements toxiques, voire de harcèlement, liés à ces pratiques.
Un effet dissuasif ou une surenchère punitive ?
La question se pose : est-ce que ce genre d’humiliation publique est justifiée ? Pour Epic, il ne s’agit pas uniquement de punir, mais de dissuader les futurs tricheurs. L’impact est immédiat : un bannissement à vie, une image écornée et une vidéo visible par tous.
Certains développeurs préfèrent l’ironie ou la pédagogie. Rockstar, par exemple, avait opté pour une approche originale en faisant exploser les véhicules de tricheurs dans GTA Online, directement en jeu. Moins brutal, mais tout aussi marquant.
Une communauté globalement favorable
Dans les commentaires des vidéos de Zebsi et Mirrored, on retrouve une majorité de messages soutenant Epic Games. Les tricheurs y sont qualifiés de « parasites » ou de « boulets » et j’en passe, certains utilisateurs appelant même à des sanctions plus lourdes.
Pour une partie des joueurs, ces sanctions protègent la compétitivité, la bonne ambiance, mais aussi les revenus des streamers, victimes de certaines attaques.
Et maintenant ? récapitulons
- Epic Games ne rigole plus : triche, hacks, DDoS… tout est passible de poursuites.
- Les excuses publiques sont une nouvelle forme de sanction : humiliation + bannissement.
- L’industrie suit le mouvement et les procès se multiplient.
- La communauté, dans l’ensemble, soutient cette fermeté.
Epic Games semble bien décidé à nettoyer sa cour de récré. En forçant des joueurs à s’humilier publiquement, le studio trace une ligne rouge claire : si vous enfreignez les règles, vous ne reviendrez plus jamais.
Une politique musclée, mais sans doute nécessaire pour protéger la scène compétitive et garantir à tous une expérience de jeu équitable.