Depuis ses débuts, Nintendo se montre intransigeant avec le piratage de ses consoles et jeux. Cette semaine, la firme de Kyoto a marqué un nouveau point dans sa croisade contre les pratiques illégales et pas des moindres : le célèbre site Nsw2u, connu pour héberger des milliers de ROMs de jeux Nintendo Switch, a été fermé par le FBI. Le site affiche désormais un message officiel de saisie, preuve que la justice américaine, épaulée par les autorités néerlandaises, prend le piratage très très au sérieux.
Nsw2u : un mastodonte du piratage
Longtemps considéré comme une référence (illégale) par de nombreux internautes, Nsw2u.com proposait aux joueurs de télécharger des fichiers ROM de jeux Switch, utilisables soit via un émulateur PC comme Yuzu, soit directement sur des consoles modifiées. En clair, une aubaine pour ceux qui souhaitaient accéder gratuitement à des titres parfois vendus 60 ou 70 euros sur l’eShop. Mais voilà : la fête est terminée.
Depuis le 10 juillet 2025, toute tentative de connexion au site renvoie vers un écran officiel du Federal Bureau of Investigation (FBI), accompagné du message suivant :
« Ce domaine a été saisi conformément à un mandat de saisie délivré en vertu de la section 18 U.S.C. §2323 par le tribunal du district nord de Géorgie, dans le cadre d’une opération menée par le FBI. »
Une formulation lourde de sens, laissant peu d’espoir quant à un éventuel retour du site.
Une opération internationale, signée FBI et FIOD
Ce coup de filet n’est pas une action isolée. Le FBI a collaboré étroitement avec la FIOD, le service néerlandais chargé des délits fiscaux et financiers. Ensemble, ils ont mené une action coordonnée pour démanteler le réseau derrière Nsw2u, hébergé aux Pays-Bas.
Il faut dire que Nsw2u n’était pas un simple petit site marginal. Il s’agissait d’une véritable bibliothèque parallèle, qui diffusait gratuitement des centaines de jeux récents comme The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, Super Mario Bros. Wonder ou encore Metroid Dread. De quoi attirer l’attention de Nintendo, qui n’a jamais caché sa détermination à défendre son écosystème logiciel.
Une politique stricte de la part de Nintendo
Contrairement à des éditeurs comme Bethesda ou Larian Studios, qui encouragent les mods et les créations de fans, Nintendo reste fidèle à une vision fermeture complète. Pas de support officiel pour les mods, aucun émulateur toléré et encore moins de compréhension envers ceux qui “testent” les jeux illégalement.
Le cas du célèbre émulateur Yuzu, contraint de fermer début 2024 après une plainte de Nintendo et un arrangement à l’amiable de 2,4 millions de dollars, suivi de la fermeture de Ryujinx, en est un exemple parlant. Tout comme la condamnation en 2020 de Gary Bowser, membre de Team Xecuter, à 40 mois de prison pour avoir commercialisé des outils de hack de la Switch.
Nintendo ne plaisante pas et ce nouveau coup de filet le prouve une fois de plus.
Nintendo peut-elle désactiver votre Switch 2 si vous la bidouillez ?
Des risques bien réels pour les utilisateurs
Au-delà de l’illégalité, le téléchargement de ROMs et l’utilisation de consoles modifiées comportent des risques majeurs. Ces sites, souvent hébergés sur des serveurs offshore, sont truffés de malwares, trojans, fausses pubs ou liens piégés. Une mauvaise manipulation et c’est votre PC ou votre Switch qui peut se retrouver “brické”, voire définitivement inutilisable.

De plus, Nintendo a récemment renforcé son système de détection sur la Switch 2, la nouvelle console sortie en mai dernier. La firme a intégré une surveillance réseau en temps réel : si une console modifiée tente de se connecter à Internet, elle est immédiatement repérée… et bannie à vie des services en ligne. Pas de online, pas de cloud save, pas de mises à jour, elle deviendra une simple brique.
Qu’en penses les joueurs?
Sur les réseaux sociaux, la fermeture de Nsw2u a suscité une vague de réactions. Si certains pleurent la disparition d’une “mine d’or” du rétrogaming, d’autres insistent sur l’importance de soutenir les développeurs.
“RIP Nsw2u. Merci pour les souvenirs.”
“C’est triste, mais franchement, je préfère filer 30€ à un indé que de risquer de foutre ma console en l’air.”
Car oui, derrière chaque jeu téléchargé illégalement, ce sont des studios, parfois indépendants, qui voient leurs revenus fondre. À l’heure où le marché devient de plus en plus compétitif, notamment avec les modèles Game Pass ou PS Plus, le piratage met en péril des projets entiers.
Des alternatives légales (et futées)
Pas besoin de sombrer dans l’illégalité pour profiter de bons jeux sans se ruiner. Voici quelques pistes :
- L’eShop Nintendo propose régulièrement des soldes (jusqu’à -80 %).
- Le marché de l’occasion est très actif en France : Leboncoin, Vinted, Cash Express…
- Les abonnements Switch Online + Pack additionnel incluent des jeux N64, GBA et bientôt GameCube.
- Des plateformes comme Humble Bundle offrent parfois des packs Switch à prix cassés.
Soutenir l’industrie, c’est aussi s’assurer que vos licences préférées aient une suite.
La fermeture de Nsw2u n’est pas la fin du monde des ROMs ou du piratage de la Switch. Mais c’est un avertissement clair de Nintendo envoyé à tous les acteurs du piratage. Dans un marché de plus en plus numérique, les barrières sont certes plus faciles à franchir techniquement… mais les conséquences sont également plus lourdes.
Le message est limpide : télécharger un jeu sans payer, c’est du vol et aujourd’hui, cela peut vous valoir bien plus qu’un simple avertissement. En cas de doute, mieux vaut attendre une promo que de risquer un ban à vie ou pire, un dépôt de plainte.
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