James Gunn n’a décidément pas fini de nous surprendre. Son reboot de Superman multiplie les clins d’œil malins et certains arrivent bien avant les grandes scènes d’action ou l’apparition de Clark Kent (David Corenswet). Même avant que Lois Lane, incarnée par une Rachel Brosnahan magnétique, n’entre vraiment en scène, un détail pourrait bien faire sourire les spectateurs les plus attentifs : Metropolis a désormais une localisation officielle. Et surprise… ce n’est pas New York.
Une plaque d’immatriculation… et tout change
Il faut attendre la moitié du film pour que le détail surgisse, discrètement mais avec justesse. Lois Lane sort d’un bâtiment officiel, l’air préoccupé, quand elle rejoint sa voiture. Et là, au détour d’un plan arrière sur sa Toyota bZ4X, la plaque apparaît sans équivoque : Delaware, “The First State”.

Ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas un choix esthétique aléatoire. James Gunn, fidèle à sa réputation, n’insère rien sans raison. Ce clin d’œil géographique vient valider ce que les lecteurs de comics savaient depuis longtemps : Metropolis est bien ancrée dans le petit État côtier du nord-est des États-Unis.
Pour les spectateurs distraits, ce n’est qu’un détail. Pour les fans aguerris, c’est une confirmation historique. Un ancrage qui relie enfin la mythologie cinématographique à celle des comics… avec subtilité.
Metropolis, une ville flottante depuis les débuts
Dans l’imaginaire collectif, Metropolis a toujours été « quelque part entre New York et Chicago ». Richard Donner l’avait habilement camouflée derrière les gratte-ciel de Manhattan en 1978. Zack Snyder, lui, y voyait davantage un double de Chicago, ses trains suspendus et ses buildings de verre.
Mais jamais, jamais, aucun film n’avait osé pointer Metropolis sur une carte. Et pour cause : la ville est mythique, symbole universel de la modernité, de l’espoir, de l’Amérique idéalisée. La géolocaliser, c’était risquer de la banaliser.
Sauf que… dans les comics, cela fait longtemps que le mystère est levé.
Petit retour dans les archives DC
En 1977, The Amazing World of DC Comics #14 publie une carte détaillée du monde DC. Surprise : Metropolis y est située dans le Delaware. Gotham, sa sœur ennemie, juste en face, de l’autre côté de la baie… dans le New Jersey.
Une idée qui sera développée en 1978 dans World’s Greatest Superheroes, puis entérinée dans Crisis on Infinite Earths (1986); le grand reboot dans l’histoire de l’univers DC. Un atlas officiel (Eh oui !) publié en 1990 par Mayfair Games enfonce le clou : Metropolis est bien une ville côtière du Delaware, industrialisée, dynamique, moderne, tout ce qu’on aime.
Ce que Gunn change
Avec son Superman, James Gunn ne se contente pas de relancer la franchise. Il reconstruit le DC Universe en partant des fondations. Là où les précédents films restaient dans le flou artistique, lui choisit de tout poser noir sur blanc : Metropolis, c’est le Delaware. Gotham ? Juste en face.
Une décision qui, en surface, peut sembler anecdotique. Mais qui, en réalité, révèle une volonté assumée de cohérence et de fidélité aux comics. Tout ce que Warner avait longtemps laissé de côté, Gunn le reprend, le polit et le place au cœur de sa vision.
Superman (2025) : Tous les caméos du film événement de James Gunn
Metropolis et Gotham : deux visions de l’Amérique
Dans la géographie symbolique de DC, Metropolis et Gotham sont deux faces d’une même pièce. L’une lumineuse, moderne, propre ; l’autre sombre, rongée par le crime et corrompue. En les situant l’une en face de l’autre « séparées par une baie » , Gunn renforce ce contraste.
Ce n’est plus juste une opposition d’ambiance : c’est une tension territoriale, presque politique. Une ligne de fracture entre l’espoir (Superman) et le chaos (Batman). C’est idéalisme et réalisme.
Et si la carte change, le mythe, lui, reste intact. Mieux : il s’enrichit.
Le Delaware, futur carrefour du DCU ?
Soyons honnêtes : qui pensait un jour que le Delaware deviendrait une destination geek ? Jusqu’ici, l’État était surtout connu pour… ses sociétés offshore et Joe Biden. Mais avec Superman, il devient un acteur à part entière de la mythologie DC.
Et ce n’est sûrement que le début.
On sait déjà que le film introduit plusieurs éléments appelés à se développer dans les prochains chapitres :
- Krypto le super-chien, mascotte idéale du DCU ;
- Mister Terrific, héros techno-intello qu’on espère voir dans The Authority ;
- La Justice Gang, prémisse d’une Justice League revisitée.
À cela s’ajoutent les rumeurs d’apparitions de Supergirl (en mode fofolle et traumatisé), de Brainiac et de Lobo… L’univers s’étend et le Delaware devient l’épicentre d’un monde en construction.
Et maintenant ?
Le pari de Gunn est lancé. Offrir un univers DC plus cohérent, plus organique et surtout plus enraciné. En choisissant d’ancrer Metropolis dans une réalité géographique, il pose un jalon. Un repère. Un symbole quoi!!
Ce Superman n’est plus un simple reboot. C’est le socle d’un univers en pleine renaissance, à la fois hommage aux comics et terrain de jeu pour les films à venir.
Et pour ceux qui aiment rêver : imaginez un jour une course-poursuite entre Batman et Superman… en passant sur le pont qui relie Gotham à Metropolis.