Vous aviez envie de cosy crime, d’humour british et d’une enquête qui refuse de choisir entre émotion et malice. Bonne pioche. Sorti en streaming le jeudi 28 août 2025, Le Murder Club du jeudi réunit Helen Mirren, Pierce Brosnan ( Le Meilleur 007 ), Ben Kingsley et Celia Imrie sous la direction de Chris Columbus. Adapté du best seller de Richard Osman, le film condense les fils narratifs du premier roman en un whodunit généreux où quatre retraités refusent d’être relégués au rang de figurants. Place à la fin expliquée, à l’identité des coupables et aux clefs thématiques.
De quoi parle le film ?
Bienvenue à Coopers Chase, résidence pour seniors qui n’a rien d’un mouroir. Chaque jeudi, Elizabeth Best, Ron Ritchie, Ibrahim Arif et la nouvelle venue Joyce Meadowcroft se réunissent pour décortiquer d’anciennes affaires. Leur passe temps devient très concret quand un meurtre éclate dans leur propre périmètre et qu’un second suit de près. Résultat, un club amateur face à deux crimes bien réels, plus une vieille affaire des années 70 qui refait surface au pire moment. Le film jongle entre comédie policière, portrait tendre du quatrième âge et thriller à l’ancienne.
Les victimes et les suspects
Deux morts secouent Coopers Chase. D’abord Tony Curran, associé du propriétaire Ian Ventham. Ensuite Ventham lui même, au cœur d’une tempête immobilière qui menace le cimetière attenant. Autour d’eux gravitent un troisième investisseur fantôme, Bobby Tanner, une policière sous estimée mais futée, Donna de Freitas et Bogdan, employé taciturne qui connaît le terrain mieux que quiconque. Sans oublier un couple cher à Elizabeth, Penny et John, dont le passé recèle des zones d’ombre.
Qui a tué Tony Curran
L’enquête écarte vite l’hypothèse du duel d’associés pour s’orienter vers un drame plus intime. C’est Bogdan qui a tué Tony. Son geste n’est ni un contrat ni un règlement de comptes mafieux. Bogdan voulait récupérer son passeport, confisqué dans un système d’exploitation de travailleurs étrangers. La confrontation dérape et tourne à l’accident. Le film rend cette révélation surprenante via un détail très simple. Stephen, mari d’Elizabeth et mémoire vacillante, enregistre ses parties d’échecs. C’est auprès de lui que Bogdan avoue. L’audio devient l’indice décisif. Loin du tueur cynique, Bogdan apparaît comme une victime collatérale d’un engrenage crapuleux et son lien d’amitié discret avec Stephen empêche le récit de le diaboliser.
Qui a tué Ian Ventham
Le deuxième meurtre est une conséquence directe d’un secret enfoui depuis un demi siècle. Ventham meurt empoisonné au fentanyl. Le coupable est John, mari de Penny. Sa motivation n’est pas l’argent. Il agit pour protéger le secret de sa femme, menacé par les travaux de Ventham sur le cimetière de Coopers Chase. En déplaçant des tombes, l’homme d’affaires risquait de mettre au jour un cadavre d’une affaire classée trop vite. John profite du chaos d’une manifestation pour frapper sans éclat, dans un geste à la fois rationnel et tragique.
L’énigme des années 70 et son effet domino
Retour en 1973. Angela Hughes est assassinée. Le suspect, Peter Mercer, échappe à la justice. Penny, alors policière, décide de faire ce que la procédure n’a pas su faire. Elle tue Mercer et, avec John, dissimule le corps au cimetière. Tant que Coopers Chase reste intact, le secret dort. Le projet immobilier menace de tout révéler. Le meurtre de Ventham n’est pas un caprice de scénario. C’est la conséquence implacable d’une justice rendue hors cadre cinquante ans plus tôt. Le film relie ainsi trois crimes distincts dans un même schéma cause à effet.
La vraie signification de la fin
Elizabeth comprend le geste de John et la part que Penny a prise dans l’affaire Mercer. John demande un instant seul avec sa femme. Le couple choisit une sortie commune. Le film se referme sur leurs funérailles et sur un passage de flambeau. Joyce est intronisée officiellement dans le club avec le collier TMC, tandis que sa fille promet un avenir serein à la résidence. Conclusion douce amère. Les coupables ne sont pas des monstres. Ce sont des gens qui ont aimé, protégé, parfois franchi la ligne. Le Murder Club triomphe, mais sans triomphalisme. À la clé, une promesse implicite de nouvelles enquêtes.
Les différences entre le livre et le film
- Condensation des intrigues. Le long métrage simplifie le labyrinthe du roman tout en conservant les trois axes clés. Le passé d’Angela Hughes, le présent de Coopers Chase et l’économie parallèle autour des travailleurs sans papiers restent le cœur.
- Elizabeth encore plus pivot. Son expérience d’espionne moteur de déductions est mise en avant. Sa relation avec Stephen apporte un levier émotion et un outil narratif avec les enregistrements d’échecs.
- Ton cosy plus frontal. Chris Columbus assume un équilibre accessible. Humour sec, tempo lisible, sens de la camaraderie. C’est grand public, sans renier les zones grises.
- Temporalité serrée. Le film concentre les rebondissements sur quelques jours, ce qui renforce la causalité entre les deux meurtres et la découverte du secret ancien.
Fiche repères et mini avis
- Titre. Le Murder Club du jeudi
- Réalisation. Chris Columbus
- Scénario. Katy Brand et Suzanne Heathcote d’après Richard Osman
- Casting. Helen Mirren, Pierce Brosnan, Ben Kingsley, Celia Imrie, David Tennant, Jonathan Pryce, Naomi Ackie et autres seconds rôles remarqués
- Durée. Environ 1 h 58
- Diffusion. Netflix depuis le 28 août 2025
Mini avis Geekette. Divertissement élégant qui coche toutes les cases du cosy crime, le film fonctionne par la chaleur de son quatuor et par une mécanique d’indices claire. Quelques raccourcis existent et l’ensemble préfère l’émotion au cynisme. Pour un soir de fin d’été, c’est le confort télé parfait. Et oui, la porte est grande ouverte à une suite.