Avec Superman (2025), James Gunn a relancé le DC Universe en présentant un Green Lantern au choix bizarre : Guy Gardner. Nathan Fillion l’incarne avec une désinvolture savamment contrôlée, mi-joueur mi-provocateur. Une performance qui pose une question essentielle: que va devenir Gardner quand la série Lanterns mettra enfin Hal Jordan et John Stewart sous le projecteur ? L’acteur s’est confié récemment et, sans tout révéler, il fixe le ton : Guy est un caillou dans la botte… et il aime ça ( ça fait un peu maso tout ça ).
“Il est détestable et il s’en fiche” : un anti-héros qui assume
Nathan Fillion ne tourne pas autour du pot : selon lui, Guy Gardner est largement détesté et s’en accommode très bien. Ce Lantern-là porte l’arrogance en étendard, fonctionne en mode défensif, garde les autres à distance et se moque de plaire. C’est précisément ce qui rend sa lecture intéressante à l’écran : un super-héros dont la façade abrasive sert d’armure. Dans la bouche de Fillion, ce portrait n’est pas une condamnation morale, c’est un mode d’emploi. Jouer « le type imbuvable » devient pour lui un terrain de jeu libérateur, loin des rôles de “héros sympathiques” auxquels on l’associe souvent.
Ce contraste s’est vu dès Superman, où Guy multiplie les piques et la posture de chef « parce que c’est moi », au sein d’une équipe sponsorisée qui fonctionne presque comme une start-up du super-héroïsme. L’idée n’est pas de nous convaincre d’aimer Gardner à tout prix, mais de nous donner envie de le suivre , quitte à lever les yeux au ciel en chemin.

Le puzzle du DCU : la “Justice Gang” et l’effet miroir avec Superman
Dans le film, Gardner apparaît au sein d’un trio très commenté : la Justice Gang, où l’on retrouve Hawkgirl et Mister Terrific, avec Maxwell Lord dans les parages côté financement et communication. L’axe est clair : mettre en face de Clark Kent des “collègues de bureau” du sauvetage planétaire. Clark incarne le devoir, la pudeur et un sens moral old school ; Gardner, lui, la célébrité, l’ego et la provocation. Les deux approches dialoguent « parfois, elles s’entrechoquent » et c’est précisément là que Superman trouve sa respiration : le DCU de la nouvelle ère James Gunn préfère l’observation des interactions humaines au simple défilé de costumes.
- David Corenswet, Rachel Brosnahan, Sara Sampaio (Acteurs)
- James Gunn(Directeur)
- Évaluation de l’Audience :Tous publics
Et maintenant, Lanterns : Hal + John… et Guy en électron libre
La suite se jouera surtout à la télévision, avec la série Lanterns attendue en début 2026. Le décor : un duo d’enquête à la True Detective entre Hal Jordan (vétéran) et John Stewart (recrue brillante et rugueuse), lancés sur une affaire au retentissement potentiellement cosmique. Dans cette configuration, Guy Gardner n’est pas au centre… mais jamais très loin, prêt à contester l’autorité, à bousculer les méthodes et à rappeler que l’anneau choisit parfois des tempéraments explosifs.
C’est là que le personnage peut réellement décoller : confronté à deux Lanterns “modèles”, Guy agit comme un révélateur. Il oblige Hal et John à clarifier ce que signifie être un Lantern « discipline, maîtrise, service » pendant que lui-même teste les limites, aussi bien du Corps que des nerfs de ses partenaires. Résultat attendu : un triangle dramatique où l’humour grinçant de Fillion se frotte au sérieux de Jordan et à la droiture de Stewart. Si Superman avait planté le drapeau, Lanterns pourrait bien écrire le manuel.
Fillion joue la carte de la durée… tout en esquivant le piège des promesses
Sur la question « combien de temps va-t-il porter l’anneau ? », l’acteur reste décontracté, presque malicieux. On sait que le nouveau DCU s’envisage sur huit à dix ans pour nombre de talents. Fillion, lui, préfère l’humour : clin d’œil à John Nolan, son personnage dans The Rookie et pique amicale sur… la coupe au bol de Gardner. Traduction : ne vous fiez pas aux déclarations gravées dans la pierre ; l’important est de jouer la partition du moment à fond, de garder la porte ouverte et de ne pas se laisser coincer par le calendrier.
Ce positionnement a du sens. D’un côté, l’acteur a trouvé un rôle à contre-emploi qui met en valeur son timing comique et son sens de la répartie. De l’autre, le DCU se construit pas à pas : Creature Commandos, Superman, Peacemaker saison 2, puis Lanterns. Dans une stratégie feuilletonnante être l’atout “perturbateur” est parfois plus décisif qu’être la tête d’affiche permanente.

Calendrier : où on en est, très concrètement
- Cinéma & numérique. Superman est sorti en salles en juillet et maintenant il est disponible en achat/location digital en août. La sortie physique 4K, Blu-ray et DVD est calée au 23 septembre 2025, avec des bonus conséquents (documentaires, coulisses, scènes coupées). Pour la mise en ligne en SVOD, il faudra patienter encore un peu, la fenêtre étant attendue à l’automne.
- Séries. Peacemaker – Saison 2 débarque le 21 août 2025 sur Max, à raison d’un épisode par semaine. On y retrouvera Guy Gardner… et les étincelles qui vont avec.
- Lanterns. Le tournage s’est étalé sur 2025, avec une fenêtre de sortie visée début 2026. La communication officielle reste parcimonieuse, mais l’orientation polar terrien + enjeux cosmiques semble solidement ancrée.
Pourquoi Guy Gardner perturbe :
Parce qu’il bouscule les codes. Les Green Lanterns, souvent associés à la volonté et à la discipline, trouvent en Guy leur élément perturbateur : l’anneau ne choisit pas un saint, il choisit quelqu’un qui n’a pas peur. Dans l’imaginaire du DCU version Gunn, ce paradoxe est fertile : un héros efficace mais exaspérant, qui force ses alliés à fixer des limites et ses ennemis à le sous-estimer à leurs risques et périls.
En termes de narration, Guy est l’outil parfait pour creuser les rapports humains : Hal comme mentor et “soldat modèle”, John comme talent brut et moralement droit et au milieu… un trublion qui met tout le monde face à ses contradictions. Si la série réussit ce dosage, la “haine” amusée dont parle Fillion pourrait se convertir en attachement ; celui qu’on réserve aux sales gosses qui, au moment décisif, font le bon choix.
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Verdict de Geekette :
Nathan Fillion a capté l’essence de Guy Gardner : l’anti-héros et sa liberté. Superman a offert un échantillon fou ; Peacemaker promet l’étincelle ; Lanterns devra orchestrer la cohabitation avec Hal et John. Entre collision d’egos et enquête à haut risque, le Green Lantern à coupe au bol pourrait bien devenir le baromètre du DCU : quand il siffle la fin de la récré, c’est qu’un orage approche.
Superman est déjà disponible en Blu-Ray