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Roblox : une pétition réclame le départ de David Baszucki , plus de 140 000 signatures en dix jours

par KingofgeeK
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Roblox

Au 19 août 2025, la grogne enfle autour de Roblox. Une pétition lancée début août vise directement son PDG et cofondateur, David Baszucki, accusé de n’avoir pas suffisamment protégé les mineurs sur la plateforme. En dix jours, le compteur a franchi la barre symbolique des 140 000 signataires et poursuit sa progression. Dans le même temps, l’État de Louisiane a attaqué Roblox en justice pour manquements présumés à la sécurité des enfants et plusieurs affaires individuelles ravivent le débat autour du grooming et des prédateurs en ligne. On fait le point, chiffres et faits à l’appui.

Pourquoi une pétition … maintenant ?

Le texte, publié sur une plateforme citoyenne bien connue, demande le retrait de David Baszucki. Ses arguments : manque de réactivité de la modération face aux prédateurs signalés, contenus dangereux ayant circulé trop longtemps et déni supposé des alertes remontées par des membres de la communauté. Dans sa version la plus partagée, la pétition précise que des lanceurs d’alerte « créateurs et joueurs » auraient été sanctionnés quand ils tentaient d’attirer l’attention sur des dérives.

L’affaire a pris de l’ampleur à la suite d’un épisode très médiatisé : l’interdiction, puis la mise en demeure juridique adressée par Roblox à Schlep, un YouTubeur américain qui se présente comme « chasseur de prédateurs ». Ce dernier affirme avoir contribué à plusieurs arrestations grâce à des opérations coordonnées avec les forces de l’ordre. La réponse de Roblox ; qui assimile ces initiatives à du vigilantisme susceptible de mettre des utilisateurs en danger , a déclenché une vague d’indignation et un mot-dièse dédié sur les réseaux sociaux. La pétition a alors changé de dimension, portée par des créateurs influents et des médias généralistes.

Le contexte judiciaire : quand les États s’en mêlent

Le 15 août, la procureure générale de Louisiane, Liz Murrill, a déposé plainte contre Roblox. La plainte décrit un environnement « où les prédateurs d’enfants prospèrent » et critique le niveau de vérification d’âge ainsi que l’efficacité des contrôles parentaux. D’autres dossiers sont en cours dans plusieurs juridictions américaines, dont l’Iowa, où la famille d’une adolescente de 13 ans affirme que l’enfant a été approchée, manipulée, puis enlevée après des échanges noués via Roblox. Ces actions en justice ne préjugent pas de la responsabilité finale de la société, mais elles ancrent le débat dans un terrain juridique et réglementaire où les juges et potentiellement des jurys, auront la main.

Les chiffres qui comptent (et qui ont évolué)

Côté audience, Roblox a communiqué fin juillet des résultats trimestriels record : 111,8 millions d’utilisateurs actifs quotidiens en moyenne au deuxième trimestre 2025. C’est un saut de 41 % sur un an. Contrairement à une idée encore répandue, la majorité de l’audience a désormais plus de 13 ans : la société indique que 64 % des utilisateurs ont 13 ans ou plus. Cela signifie toutefois qu’environ 36 % restent âgés de moins de 13 ans, un socle important qui justifie des garde-fous plus stricts que sur la plupart des réseaux sociaux.

Ces précisions sont essentielles, car certains articles relayés ces derniers jours reprenaient des estimations plus anciennes (autour de 80–90 millions de joueurs quotidiens). Les données financières les plus récentes publiées par Roblox ( tout comme les reprises par la presse spécialisée ) convergent désormais sur le palier ~112 M DAU.

Ce que répond Roblox

La direction réfute l’idée d’une inaction et assure avoir intensifié ses efforts. Officiellement, Roblox dit avoir introduit plus de 40 nouveaux outils et fonctionnalités de sécurité en un an, notamment des filtres de chat renforcés, des paramètres plus stricts par défaut pour les moins de 13 ans, des étiquettes de maturité de contenu, ainsi que l’interdiction du partage direct d’images entre utilisateurs. La société met également en avant un système d’estimation de l’âge par selfie-vidéo, des équipes de modération 24/7 épaulées par des modèles d’IA et le déploiement de Roblox Sentinel, un outil censé détecter plus tôt des schémas de mise en danger d’enfants.

Sur l’épisode Schlep, la position officielle est claire : pas de place pour des opérations non encadrées qui outrepasseraient les protocoles internes et pourraient compromettre des enquêtes policières en cours. C’est précisément cette ligne qui irrite une partie de la communauté, convaincue que des collaborations mieux balisées avec des créateurs engagés rendraient l’écosystème plus sûr.

Et en Bourse ?

Le titre RBLX a décroché à l’annonce des procédures de Louisiane, avec des baisses intraday allant d’environ 6 % à plus de 10 % selon les moments et les places financières, avant un rebond partiel. Les analystes citent deux risques : réputation (perte de confiance auprès des parents et annonceurs) et réglementaire (coûts supplémentaires, injonctions, voire restrictions locales). Autrement dit : même sans impact immédiat sur l’usage, le coût du risque pourrait grimper.

Roblox Corporation (RBLX) en Bourse
Roblox Corporation (RBLX) en Bourse

Cette affaire parle aussi au public français

Roblox reste massivement pratiqué par des joueurs francophones, jeunes et ados, qui y passent des heures sur des expériences « UGC » (créées par la communauté). Pour les parents, l’actualité est un rappel utile : activer les contrôles parentaux, limiter les messages privés pour les moins de 13 ans, discuter de l’identité en ligne et des signalements. Pour les créateurs, la question est plus délicate : comment documenter des dérives sans franchir la ligne jaune des conditions d’utilisation ? La réponse appartiendra en partie aux tribunaux, mais aussi à la transparence de Roblox et à sa capacité à travailler avec des tiers (ONG, chercheurs, forces de l’ordre, experts de l’enfance).

Ce qu’il faut surveiller dans les prochaines semaines

  • L’issue des procédures en Louisiane et dans d’autres États : injonctions, accords, calendrier.
  • Un éventuel durcissement des mesures : vérification d’âge plus intrusive ? Contrôles parentaux par défaut pour les comptes nouvellement créés ?
  • Le dialogue entre Roblox et les figures de la communauté qui se sont engagées sur la sécurité : partenariat, charte, ou statu quo ?
  • L’évolution de la pétition : au-delà des signatures, l’éventuelle prise de position d’investisseurs institutionnels, de marques, ou de régulateurs pourrait peser sur la gouvernance.

Résumons tout ça :

La pétition anti-Baszucki s’inscrit dans un faisceau d’événements qui met Roblox au pied du mur : explosion de l’audience, jeunesse d’une partie significative du public, vague de procédures et bataille de récit entre communauté et éditeur. Pour l’instant, la direction reste en place et promet d’accélérer sur la sécurité. Mais dans l’économie de l’attention, ce sont autant les perceptions que les lignes de code qui feront pencher la balance.


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