L’annonce a résonné comme un coup de tonnerre dans l’arène de Madrid et dans le cœur des fans français. Ce vendredi 26 septembre, la Karmine Corp s’est inclinée 3 à 1 face à Fnatic dans le match le plus crucial de sa saison. Une défaite qui scelle une vérité amère : la KC ne disputera pas les Championnats du monde de League of Legends cette année.
Pour un club qui avait tout misé sur ce rêve, cette élimination sonne comme une fin de cycle autant qu’un signal d’alarme. Analyse d’un crash inattendu.
Un match à oublier, un scénario cruel
Le décor était planté : une scène bouillante à Madrid, des fans massés en tribune et un enjeu colossal. La Karmine devait s’imposer dans ce BO5 pour valider son ticket pour les Worlds. Face à elle, une équipe de Fnatic plus expérimentée, mais jugée à portée, surtout après les progrès visibles de la KC en fin de split.
Mais dès les premiers instants, quelque chose cloche. Fnatic dicte le tempo, prend les bonnes décisions et domine la carte. La Karmine, elle, se cherche. La première manche est une leçon tactique, la seconde un naufrage en bonne et due forme. Sur les deux premières parties, les Bleus n’ont pas existé.
Seule éclaircie : une troisième game bien négociée, menée par un Caliste incandescent, qui montre une fois encore qu’il n’a pas volé son trophée de rookie de la saison. Le Français brille, l’équipe respire… mais cela ne dure pas. La quatrième manche sera la dernière, expédiée sans résistance. Fnatic, dans son style clinique, achève une Karmine méconnaissable.
Canna, l’homme fort devenu maillon faible
L’un des points de bascule du match porte un nom : Chang-dong “Canna” Kim. Tout au long de la saison, le toplaner sud-coréen a été un moteur pour la KC, souvent intouchable dans ses duels, parfois capable de faire basculer un match à lui seul. À Madrid, il a été ciblé dès la draft, mis sous l’éteignoir par des stratégies bien huilées.
Entre un swap lane destructeur et une quatrième game catastrophique où il est totalement dépassé par Oscarinin, Canna est passé à côté. Quand ton meilleur joueur sombre le jour le plus important de la saison, difficile d’espérer mieux.

Une saison trop belle, trop tôt ?
L’histoire de la Karmine Corp cette année, c’est celle d’un rêve nourri trop vite. Championne du LEC au printemps, portée par un engouement populaire rarement vu en Europe, la structure avait tout pour devenir une tête d’affiche internationale.
Mais l’euphorie a masqué les fissures : une dynamique en dents de scie, des débats incessants sur la titularisation de Vladi, un manque de régularité et une incapacité à stabiliser le jeu autour d’un style clair. Les semaines précédant ce match contre Fnatic ont été émaillées de signes faibles, qui se sont transformés en signaux d’alarme criants à Madrid.
Fnatic taille patron
Il faut aussi rendre à Fnatic ce qui lui revient. L’équipe britannique n’a pas seulement gagné : elle a maîtrisé. L’expérience a parlé, la préparation aussi. Des drafts intelligentes, une lecture de jeu implacable et une exécution clinique. Ce n’est pas une victoire volée, c’est un passage en force logique pour une formation qui connaît les Worlds comme sa poche.
Un coup dur pour l’esport français
La défaite de la Karmine dépasse le simple cadre du club. C’est tout l’esport tricolore qui en prend un coup. La dernière participation d’une équipe française aux Worlds remonte à 2018 avec Team Vitality. Depuis, aucune structure n’a su se hisser sur la scène internationale. On pensait que cette année serait la bonne. Ce ne sera pas le cas.
Les fans, toujours fidèles, devront attendre. Et le rêve de Kameto, fondateur emblématique de la KC, de voir ses joueurs défier les meilleurs du monde, devra encore patienter.
Résultats de la Finale First Stand Tournament 2025 : Victoire Éclatante pour HLE, Karmine Corp frôle l’exploit !
Lueur d’espoir malgré la tempête
Tout n’est pas à jeter. Des talents comme Caliste ou 113 ont montré des qualités rares. La fanbase reste la plus passionnée d’Europe et la marque Karmine a encore une aura énorme. La capacité à se relever dépendra maintenant de la lucidité du staff, des choix de mercato à venir et de la volonté de rebâtir sur des fondations plus solides.
Le club doit revoir ses priorités, clarifier sa philosophie de jeu et surtout, éviter les débats internes qui ont parasité la fin de saison.