C’est une nouvelle qui a surpris et attristé le milieu audiovisuel français. Le scénariste Nicolas Jean est décédé le 29 septembre à l’âge de 63 ans, selon l’annonce faite par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques.
Un parcours tardif mais fulgurant
Entré dans le métier sur le tard, Nicolas Jean s’est imposé en à peine treize ans comme une voix singulière de la fiction télévisée française. Autodidacte, il a su imposer des idées fortes et des personnages marquants, sans jamais sacrifier l’efficacité dramatique au profit de l’originalité gratuite. Florence Philipponnat, administratrice de la SACD, a salué son talent et sa capacité à créer des fictions populaires et internationales.
Des titres qui parlent d’eux‑mêmes
Au fil de sa carrière, Nicolas Jean a signé ou contribué à plusieurs fictions remarquées, parmi lesquelles La Mante, Les Impatientes, Prométhée, Tout pour Agnès et il a aussi beaucoup travaillé sur le feuilleton quotidien Demain nous appartient. Ces références montrent autant sa versatilité que son goût pour les récits de genre et les personnages forts.
HPI, une idée personnelle devenue succès massif
L’idée originelle de la série HPI venait d’un élément profondément personnel : l’expérience d’un de ses fils diagnostiqué haut potentiel intellectuel. Ce point de départ conférait à la série une authenticité sensible, doublée d’un regard souvent juste et humain sur la différence. HPI, co‑créée avec Alice Chegaray‑Breugnot et Stéphane Carrié, a su marier intrigue policière, humour et personnages charismatiques pour toucher un large public.
Record d’audience et rayonnement international
Lancée en 2021, HPI a rapidement connu un succès impressionnant. Un épisode de la première saison avait dépassé les 12 millions de téléspectateurs en comptant le replay, un score rarement atteint par une fiction française ces dernières décennies. Même si les audiences ont ensuite évolué à la baisse saison après saison, la série a gardé une base solide de spectateurs : le dernier épisode diffusé le 25 septembre a réuni 5,6 millions de téléspectateurs. HPI a été vendue à de nombreux pays, preuve de son attractivité hors de nos frontières.
HPI : une fin au goût amer pour une série culte
L’homme derrière les scripts
Ce que retiendront ses collègues et les équipes, c’est sa capacité à transformer une idée personnelle en intrigue universelle, à imaginer des personnages à la fois drôles et crédibles et à écrire des scènes qui collent aux interprètes. Plusieurs hommages publiés par des confrères et par la SACD rappellent un homme généreux, curieux et passionné par son travail. Les témoignages parlent d’un disparition subite et douloureuse pour ceux qui le côtoyaient.

Qu’est‑ce que cela change pour HPI et la fiction française ?
D’un point de vue strictement narratif, la disparition de l’un des auteurs originels d’HPI risque de peser sur d’éventuels développements futurs ou adaptations. Mais la force d’une série tient aussi à son univers, à sa distribution et à l’équipe créative élargie qui l’entoure. HPI a déjà pris une place dans la pop culture télévisuelle française ; l’idée et le ton que Nicolas Jean a apportés continueront d’irriguer la série et, plus largement, le format « comédie policière » en France.
Un héritage professionnel et humain
Nicolas Jean laisse derrière lui une filmographie conséquente et la trace d’un auteur capable d’embarquer le grand public. Son parcours rappelle que la télévision reste un espace où l’audace et la sincérité peuvent toucher des millions de personnes. Pour les jeunes auteurs, son histoire a valeur d’exemple : il n’y a pas d’âge pour inventer et pour imposer une voix.
RIP Nicolas Jean
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