La FIFA s’allie à DAZN pour relancer FIFA+, une plateforme pensée comme un point d’entrée unique vers l’actualité et les images du ballon rond. L’objectif est clair : capter tous les publics, du fan occasionnel à l’aficionado, avec un modèle gratuit complété par une offre premium. La mise en service est prévue pour 2026, année de la prochaine Coupe du monde.
La FIFA et DAZN entendent capitaliser sur l’élan suscité par la Coupe du monde des clubs 2025, vaste vitrine organisée aux États-Unis, pour franchir une étape supplémentaire dans leur partenariat. L’idée est de faire de FIFA+ un « foyer » numérique du football : un lieu unique où se mêlent directs, temps forts, archives, magazines, séries et contenus exclusifs issus des sélections nationales et des ligues du monde entier. La promesse repose sur deux piliers complémentaires : l’accès gratuit pour tous les fans, partout, et un palier payant pour des contenus plus riches et des fonctionnalités avancées.
Le dispositif s’annonce résolument multilingue et multiformat. Au cœur de l’offre, un service d’info multicanal doit rythmer les journées des abonnés avec des flashes horaires, une émission d’analyse hebdomadaire et une programmation à la demande renforcée par des documentaires et des entretiens longs. Cette approche vise à maintenir un rendez-vous régulier avec les supporters tout en favorisant la profondeur éditoriale.
Et le spectateur dans tout ça ?
Pour l’utilisateur, le nouveau FIFA+ promet une navigation plus personnalisée. La plateforme mettra à profit l’outillage technologique de DAZN pour recommander contenus et formats selon les habitudes de visionnage : derniers buts, analyses ciblées, coulisses, statistiques, mais aussi créations de talents et récits « grassroots » autour des communautés locales. Sur le papier, l’expérience veut concilier le zapping de l’instant et la consommation longue de séries documentaires.
La bascule vers un modèle freemium n’est pas anodine. Elle élargit le haut de l’entonnoir d’audience en abaissant la barrière d’entrée, tout en conservant la possibilité de monétiser les usages les plus intensifs. Ce double étage a fait ses preuves dans d’autres industries culturelles ; son succès dans le sport dépendra toutefois de l’étendue des droits effectivement disponibles gratis pays par pays et de la qualité perçue des bonus premium.
Le calendrier et les enjeux :
La mise en ligne en 2026 ne doit rien au hasard. Elle s’inscrit dans la dynamique de la Coupe du monde organisée en Amérique du Nord, événement moteur de l’attention planétaire. L’objectif est d’arriver fin prêt pour un été de très forte consommation sportive, avec une marque unique et un produit suffisamment robuste pour absorber des pics d’audience considérables.
Ce lancement intervient après une année 2025 déjà déterminante pour la relation FIFA-DAZN. La diffusion mondiale et gratuite des 63 matches de la nouvelle Coupe du monde des clubs a servi de laboratoire à grande échelle : test de charge technique, réglage éditorial, mise à l’épreuve du modèle publicitaire et de l’acquisition d’utilisateurs. Les enseignements tirés de cette séquence pèseront lourd dans l’architecture finale de FIFA+.
Quelle proposition éditoriale ?
L’ambition d’un « Global Home of Football » engage une ligne éditoriale claire:
- Le direct. Il reste le cœur battant de toute plateforme sportive. La promesse d’accès gratuit devra s’articuler finement avec le respect des contrats existants, tout en offrant un volume suffisant d’affiches et de compétitions moins exposées mais qualitatives.
- Le “near live” et les formats courts. Résumés, buts, réactions, angles tactiques express : c’est la matière qui nourrit les réseaux et fidélise au quotidien entre deux grands rendez-vous. Un habillage multilingue et une cadence régulière seront essentiels.
- Les œuvres longues. Documentaires, séries, portraits et archives FIFA peuvent installer une identité premium, à condition d’un traitement esthétique exigeant et de signatures éditoriales reconnues. C’est aussi un terrain propice aux passerelles avec la culture gaming et la data, deux univers qui parlent directement aux communautés tech et e-sport.
