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Les Survivants sur France 4 : quand l’enfer blanc des Alpes raconte l’exil

par Geekette
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Les Survivants France 4

Ce jeudi 11 décembre à 21 h 05, France 4 met à l’honneur un film qui serre le cœur et vous met la chair de poule : Les Survivants, premier long métrage de Guillaume Renusson, porté par Denis Ménochet et Zar Amir Ebrahimi. Sorti en salles début 2023, ce thriller humaniste nous emmène dans les Alpes italiennes, là où la neige ne recouvre pas seulement les sommets, mais aussi les drames de l’exil.

Pour la première fois, le film est diffusé en clair sur une chaîne gratuite, et sera disponible en streaming sur France.tv pendant plusieurs jours après son passage à l’antenne.


Fiche du film

  • Titre : Les Survivants
  • Réalisation : Guillaume Renusson
  • Scénario : Guillaume Renusson, Clément Peny
  • Genre : drame – thriller
  • Durée : 1 h 34
  • Pays : France
  • Année de production : 2022 (sortie en salles en 2023)
  • Casting principal :
    • Denis Ménochet (Samuel)
    • Zar Amir Ebrahimi (Chehreh)
    • Victoire Du Bois
    • Oscar Copp
    • Luca Terracciano
    • Roxane Barazzuol
  • Diffusion TV : jeudi 11 décembre 2025 à 21 h 05 sur France 4, déconseillé aux moins de 12 ans

Certaines scènes ont été tournées dans la région de Ceillac, dans les Hautes Alpes, ce qui explique l’impression de décor très authentique qui se dégage du film.


De quoi parle Les Survivants ?

Samuel s’est retiré dans un chalet perdu dans les Alpes italiennes. Il ne fuit pas seulement la ville, mais surtout sa propre douleur, celle d’un homme marqué par un drame familial sur lequel le film revient par petites touches.

Une nuit, alors que la montagne semble étouffer tout bruit, une jeune femme frappe à sa porte. Elle s’appelle Chehreh, elle vient d’Afghanistan. Épuisée, frigorifiée, traquée, elle cherche à tout prix à rejoindre la France en traversant la montagne. Pour elle, ce chalet n’est pas un refuge romantique, c’est peut être sa dernière chance.

Samuel n’a aucune envie d’ennuis. Il sait que cacher une migrante dans cette zone frontalière, déjà très surveillée, peut lui attirer de sérieux problèmes. Pourtant, face à la détresse de Chehreh, il accepte de l’aider.

À partir de là, le film bascule dans un road movie sur neige: la nature hostile devient un adversaire constant, mais les hommes qu’ils croiseront se révéleront parfois encore plus dangereux. Milices locales, habitants méfiants, contrôles imprévus, chaque pas est un risque.


Un thriller humaniste dans les Alpes

Les Survivants appartient pleinement au cinéma français qui mêle film de genre et regard social. Guillaume Renusson filme les Alpes comme un territoire de western: des étendues immenses, des menaces invisibles, des hommes qui décident de faire régner leur propre justice.

Le suspense repose sur plusieurs éléments:

  • la traversée périlleuse dans un environnement où le moindre faux pas peut être fatal
  • la présence de groupes hostiles aux migrants, organisés comme de véritables patrouilles
  • le passé de Samuel, qui remonte à la surface et influence chacun de ses choix

La force du film réside dans sa sobriété: pas de grands discours, pas d’explications pesantes. Tout passe par les actions, les regards, les silences. Le spectateur comprend la violence de la situation sans qu’on lui souligne chaque enjeu.

Un sujet tristement d’actualité

Ce que raconte Les Survivants s’inscrit dans une réalité bien connue: de nombreux exilés tentent chaque année de franchir la frontière franco italienne par les Alpes, souvent au péril de leur vie. Les marches nocturnes, le froid extrême, la désorientation, les contrôles imprévus et les accidents sont des dangers bien réels.


Denis Ménochet, colosse fragile; Zar Amir Ebrahimi, force silencieuse

Un duo qui porte le film sur ses épaules

Le film doit beaucoup à ses deux interprètes principaux.

  • Denis Ménochet incarne Samuel avec une puissance brute, mais aussi une sensibilité douloureuse. Son personnage, massif et fermé, est constamment tiraillé entre la colère, la peur et le besoin d’expier quelque chose qu’on devine profondément enfoui.
  • Zar Amir Ebrahimi offre une interprétation subtile et nuancée de Chehreh. Elle n’est jamais réduite à une victime passive. Elle se bat, elle hésite, elle fait des choix. Son regard raconte mille choses, notamment la détermination désespérée de ceux qui n’ont plus d’autre option.

Leurs échanges sont parfois abrupts, parfois tendres, toujours humains. Il ne s’agit pas d’une romance mais d’une relation de survie, construite dans l’urgence et le danger.

Des seconds rôles qui en disent long

Les personnages secondaires esquissent tout un microcosme des Alpes frontalières:

  • des habitants qui observent sans intervenir
  • des bénévoles plus engagés qu’ils n’osent le montrer
  • des groupes hostiles aux migrants, prêts à tout pour “protéger la montagne”

Chacun dévoile, même brièvement, une facette de cette zone où cohabitent quotidien de station de ski et drames de l’exil.


Une mise en scène tendue, sans surlignage

Un premier long métrage très maîtrisé

Pour un premier film, la mise en scène impressionne par sa maturité. Renusson installe une tension constante sans jamais en faire trop.

Les paysages alpins sont filmés dans toute leur beauté, mais jamais comme de simples décors. Ils deviennent un personnage à part entière: magnifiques, mais dangereux, imprévisibles, parfois mortels.

La musique de Robin Coudert (Rob) enveloppe ce récit avec discrétion, accentuant les émotions sans les forcer.

Un film de genre, mais profondément politique

Les Survivants adopte les codes du thriller et du survival, mais sa dimension politique est indéniable. Le film montre sans détour:

  • la militarisation progressive de certaines zones frontalières
  • la violence de groupes xénophobes locaux
  • l’ambivalence de certains habitants
  • la solidarité discrète mais essentielle de bénévoles anonymes

Le tout sans discours explicatif. Le spectateur saisit la réalité au fur et à mesure des rencontres et des obstacles.


Comment Les Survivants parle aux spectateurs français

Pour le public français, le film résonne particulièrement fort.
Ces dernières années, les Alpes sont devenues un lieu emblématique des passages de migrants, avec de nombreux cas d’hypothermie, de disparitions et d’interventions de secours.

Les Survivants permet de saisir l’expérience de ces traversées du point de vue de deux individus: un Français marqué par le deuil, et une jeune femme prête à risquer sa vie pour franchir quelques kilomètres.

Le film ne cherche pas la morale, ni le jugement. Il montre simplement ce qui peut se produire lorsque deux destins se rencontrent au bord du gouffre.


Faut il regarder Les Survivants ce soir sur France 4 ?

OUI , sans hésiter, si tu veux découvrir un film à la fois intense, humain et subtil.

  • Les performances de Denis Ménochet et Zar Amir Ebrahimi sont bouleversantes.
  • La mise en scène propose un thriller tendu sans jamais sacrifier l’humain.
  • Le décor alpin est majestueux et menaçant, renforçant l’impact dramatique.
  • Le traitement du sujet migratoire est réaliste, pudique et puissant.

Un film qui reste longtemps en tête, bien après le générique.

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