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CAN 2025 : sous la pluie, le Maroc réussit un petit miracle technique sur ses pelouses

par KingofgeeK
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Pelouse CAN 2025 Maroc

Depuis le début de la CAN 2025, une image verte flamboyante s’impose à l’écran, presque plus forte que certaines actions de jeu : il pleut, parfois dru et pourtant les terrains marocains restent impeccables. Pas de flaques. Pas de ballon qui freine dans l’eau. Pas de glissade en chaîne. Le gazon tient, comme si la météo n’avait pas son mot à dire.

Ce constat n’a rien d’un hasard ni d’un simple coup de chance. Il raconte, au contraire, une mécanique bien huilée qui se joue sous la pelouse, au sens propre. Car un terrain moderne n’est plus un rectangle d’herbe. C’est un millefeuille d’ingénierie, de drainage, d’agronomie et de maintenance au quotidien.

Un terrain qui boit vite, très vite

Pour comprendre l’absence de flaques, il faut regarder sous la surface. Les stades utilisés pour la CAN s’appuient sur une architecture de sol pensée pour encaisser des épisodes pluvieux intenses. Sous le gazon, on trouve généralement une couche de sable ou de substrat calibré, puis une zone drainante, puis un réseau de drains, reliés à des collecteurs qui évacuent l’eau vers l’extérieur.

Dans certains stades, l’évacuation ne dépend pas uniquement de la gravité. Le drainage peut être assisté, grâce à des systèmes capables d’accélérer l’extraction de l’eau quand la pluie devient trop forte. Résultat à l’écran : la surface reste homogène, le ballon roule, les appuis restent sûrs.

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Le gazon hybride, l’arme des stades modernes

Autre pièce maîtresse, souvent invisible pour le grand public : le gazon hybride. Le principe est plutot simple à expliquer, mais très pointu à mettre en place. Le terrain reste naturel, on y joue sur de l’herbe, mais elle est renforcée dans sa zone racinaire par des fibres synthétiques ancrées dans le sol. Ces fibres stabilisent la pelouse, limitent l’arrachement et aident le terrain à garder sa planéité, même quand des dizaines de sprints et de tacles se répètent sous la pluie.

Dans un match très humide, ce renfort change tout. Il réduit la déformation du sol, évite les zones qui se creusent et limite la transformation du terrain en surface molle et irrégulière. Du coup, ça protège la qualité du jeu et la sécurité des joueurs.

Au Maroc, plusieurs enceintes mises en avant pendant la compétition disposent de ces dispositifs et, dans certains cas, de solutions de gestion de l’eau dites à double sens : évacuer rapidement en cas de fortes pluies, mais aussi réinjecter de l’eau en période sèche pour maintenir un niveau d’humidité idéal.

Pelouse CAN 2025 Maroc
Pelouse CAN 2025 Maroc – Terrain Moulay Abdellah

L’entretien, un travail quotidien au millimètre

Une pelouse qui résiste à une semaine arrosée ne doit pas seulement sa performance à la technologie. Elle doit aussi beaucoup à la rigueur de l’entretien.

Avant la CAN, les gestionnaires ont multiplié les opérations de préparation. Choix des variétés adaptées à la saison, ajustement de la densité, contrôles réguliers de la hauteur de coupe, fertilisation, gestion de l’irrigation pour éviter autant le stress hydrique que l’excès d’eau. Même quand il pleut, l’arrosage n’est pas un sujet trivial : il s’agit surtout d’éviter que le sol reste saturé, en surveillant précisément l’humidité et en s’appuyant sur l’aération.

C’est là qu’entrent en scène des gestes plus techniques : carottage pour aérer et faciliter les échanges d’air et d’eau, scarification pour retirer certains résidus végétaux, sablage pour améliorer l’uniformité, sursemis pour densifier et réparer rapidement les zones sollicitées.

La pelouse d’hiver, notamment à base de ray grass, est souvent privilégiée pour obtenir un tapis dense et régulier pendant la période la plus fraîche. Dans la gestion saisonnière, une autre variété, la bermuda, est davantage associée aux mois chauds. La difficulté, ce sont les transitions. Quand les températures se situent autour d’une zone charnière, l’une ralentit, l’autre démarre et le terrain devient plus vulnérable. D’où des protocoles très encadrés pour traverser ces périodes sans perdre en densité ni en régularité.

Lumière artificielle, ventilation, microclimat …

La pluie et l’hiver posent un autre problème : le manque de lumière et l’excès d’humidité, qui peuvent affaiblir l’herbe et favoriser certaines maladies. Pour garder un gazon en forme, plusieurs stades s’appuient sur des rampes de lumière artificielle destinées à stimuler la photosynthèse lorsque le soleil manque. On voit parfois ces équipements dans les championnats européens, mais leur déploiement dans des enceintes africaines marque une montée en gamme très nette.

À cela s’ajoutent des dispositifs de ventilation et de régulation, utilisés pour limiter l’humidité stagnante au niveau du gazon, accélérer le séchage de surface, et maintenir un microclimat plus stable. Ce sont des détails, mais ce sont eux qui font la différence entre un terrain qui se dégrade en deux jours et une pelouse qui traverse une semaine agitée sans broncher.

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