Depuis son lancement, Pluribus joue avec une idée très simple mais terrifiante : et si la menace ultime ne ressemblait pas à une invasion, mais à une promesse de paix ? Une humanité “réparée”, soudée dans une seule conscience, débarrassée des conflits, des crises, des douleurs. Une sorte de bonheur imposé, vendu comme un progrès. Et au milieu de ce monde devenu lisse, une héroïne qui se bat, qui résiste, qui refuse de se dissoudre : Carol Sturka.
Le dernier épisode, au titre lourd de sens, pose clairement l’équation. Choisir l’intime ou le collectif. Choisir l’amour ou l’espèce. Et surtout, accepter ou non de perdre ce qui fait de nous des individus.
Alerte spoilers. Si tu n’as pas encore vu le final de la saison 1 de Pluribus, demi tour immédiat.
La fin expliquée
Carol et Zosia
Une grande partie de cette fin se vit comme un mirage. Carol se laisse happer par une parenthèse presque romantique avec Zosia, comme si la série voulait nous faire goûter, nous aussi, à la tentation de “l’après”. L’après la peur, l’après la solitude, l’après la lutte.
Sauf que Pluribus est trop malin pour laisser cette douceur durer.
Le point de rupture arrive quand Carol comprend que le collectif ne cherche pas seulement à la convaincre. Il cherche à la prendre, au sens le plus concret du terme. Sa résistance n’est pas un simple problème idéologique, c’est un obstacle à éliminer. Et là, la série change de ton : on quitte la mélancolie sci fi pour entrer dans quelque chose de beaucoup plus intime, beaucoup plus violent.
Ce n’est pas seulement “rejoindre le groupe”. C’est être privée de son choix.
Les ovules congelés = la trahison
Le twist le plus marquant de cette fin tient dans cette petite idée : pour finir par assimiler Carol, les Autres comptent contourner son refus en utilisant ce qui lui appartient depuis toujours, son propre corps, son propre passé, ses propres ovules conservés.
Et c’est là que Carol bascule. Parce que cette fois, elle ne se bat plus seulement pour un principe. Elle se bat pour ne pas être effacée.
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Manousos, l’autre survivant
En parallèle, la fin remet sur la table un autre personnage clé : Manousos, lui aussi immunisé. Là où Carol incarne une résistance émotionnelle, chaotique, impulsive, Manousos représente une résistance plus dure, plus froide, presque militaire dans sa logique.
Leur rencontre n’est pas aussi amical, aussi calme. Bien au contraire. Ça se frictionne, ça se jauge, ça hésite. C’est même l’un des points les plus réussis de l’épisode : rappeler que résister ne veut pas dire être d’accord. Surtout quand tout le monde, autour, n’a plus à débattre parce que tout le monde pense ensemble.
Le conteneur : il contient quoi?
Et puis il y a ce plan final. Carol rentre chez elle avec un conteneur dont la série entretient volontairement le mystère jusqu’au dernier moment. Quand on découvre ce qu’il contient, on comprend immédiatement pourquoi Pluribus ne ferme pas sa saison sur une victoire, mais sur une menace.
Une bombe atomique. Oui, ça rappelle l’épisode de la grenade. Carol a bel et bien demandé une Bombe atomique.
Et maintenant, que peut raconter la saison 2 ?
La saison 1 se termine sur une promesse de chaos. On peut déjà penser à plusieurs pistes pour la saison 2 :
- Une alliance entre Carol et Manousos, avec des méthodes opposées
- Une escalade morale, parce qu’avoir une bombe n’est pas un plan, c’est une menace qui contamine tout
- Une contre attaque des Autres, qui ont déjà prouvé qu’ils savent contourner le refus et manipuler la réalité
- Une avancée dans les expériences de Manousos; peut être qu’il pourra réveiller ou parler à la conscience enfouie des vrais gens.
Récapitulons tout ça :
Pluribus signe une fin de saison qui ne cherche pas la satisfaction mais la sidération : Carol ne gagne pas, elle se prépare à faire quelque chose d’irréversible et c’est exactement ça qui rend le dernier plan inoubliable.
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