Il n’a pas franchi la porte de Brackley en Formule 1, mais Max Verstappen vient bel et bien de “signer” avec Mercedes, au moins sur un autre terrain de jeu. Mercredi 24 décembre 2025, Verstappen Racing a officialisé un partenariat pluriannuel avec Mercedes AMG Motorsport pour son programme GT3 à partir de 2026. Une annonce loin d’être anecdotique : elle confirme l’ambition grandissante du Néerlandais dans l’univers du Grand Tourisme, tout en redessinant la carte des forces en présence dans un championnat déjà ultra relevé.
De l’Aston Martin à la Mercedes AMG GT3 Evo
Jusqu’ici, la structure associée à Verstappen s’appuyait sur des Aston Martin. À compter de 2026, changement de cap : la Mercedes AMG GT3 Evo devient la nouvelle base technique de l’équipe en GT World Challenge Europe, dans ses deux déclinaisons, Sprint Cup et Endurance Cup. Le choix du constructeur allemand n’a rien d’un coup de peinture. En GT3, la compétitivité se construit sur des détails, la constance d’exploitation, la qualité des ingénieurs, la compréhension des pneus et la capacité à performer sur des formats très différents, d’une course sprint nerveuse à une endurance longue et piégeuse.
Dans ce contexte, Mercedes offre une plateforme éprouvée et surtout un écosystème client particulièrement structuré. Verstappen Racing s’inscrit d’ailleurs dans un schéma clair : l’exploitation en piste est confiée à 2 Seas Motorsport, équipe déjà identifiée dans le paddock, ce qui garantit une continuité opérationnelle et un cadre technique solide. Ce n’est pas seulement une nouvelle voiture. C’est un projet plus lisible, plus mature, presque une équipe usine à l’échelle client, avec des méthodes, un encadrement et un calendrier pensés pour durer.
Le test d’Estoril : Verstappen a pris le volant mi décembre
L’image a fait le tour du microcosme GT : Max Verstappen lui-même a testé la Mercedes AMG GT3 à Estoril, au Portugal, mi décembre. Un roulage qui n’a rien d’un simple caprice. Verstappen est connu pour son appétit de pilotage hors F1, entre simulateur et sorties plus discrètes dès que l’agenda le permet. Là, l’exercice avait une valeur de signal : l’homme ne se contente pas d’apposer son nom sur une structure, il s’implique.
Pour autant, le communiqué ne l’annonce pas comme titulaire. La nuance est importante. Verstappen ne figure pas dans l’équipage permanent du programme 2026 tel qu’il est présenté aujourd’hui. Mais dans les coulisses du GT, un test de ce type nourrit forcément une question : le verra-t-on en course ? L’idée d’une participation ponctuelle sur une grande classique, souvent évoquée par les observateurs, reste à ce stade de l’ordre du possible, pas du confirmé. En clair : l’envie est crédible, l’annonce ne le promet pas.
Un duo en sprint, un trio en endurance !!
Au-delà de la marque sur la carrosserie, le nerf de la guerre s’appelle les pilotes. Et sur ce point, Verstappen Racing ne fait pas dans le bricolage.
Pour la Sprint Cup, la base annoncée repose sur Chris Lulham, profil issu du sim racing, déjà intégré au programme, associé à Dani Juncadella. L’Espagnol n’est pas un figurant : en GT, il coche toutes les cases du pilote capable d’installer une équipe dans le haut du tableau. Vitesse pure, science de la course, expérience des bagarres au contact, compréhension des courses à formats serrés, là où la moindre erreur coûte une pénalité ou une place sur la grille.
En Endurance Cup, l’ambition monte encore d’un cran : Lulham et Juncadella seront rejoints par Jules Gounon. Pour le public français, c’est l’information qui fait mouche. Gounon, pilote officiel Mercedes AMG, s’est construit une réputation de finisseur et de gagneur sur les grandes courses GT, avec un style propre, efficace et une capacité à être rapide quand la pression grimpe. Et détail qui raconte beaucoup de son statut : il évolue aussi en Championnat du monde d’endurance, le WEC, avec Alpine. Autrement dit, un pilote habitué aux environnements professionnels, à la gestion du trafic, aux stratégies longues et aux nuits compliquées.
Ce trio donne immédiatement une couleur au programme : Verstappen Racing ne vient pas “apprendre”, il vient se mesurer aux références, sur des circuits où l’on ne pardonne rien et dans une Endurance Cup qui ressemble souvent à une guerre d’attrition.
Max Verstappen : Caprice ou victime ? Le triple champion du monde menace de quitter la F1
Le GT World Challenge Europe n’est pas une vitrine secondaire. C’est, pour beaucoup, la scène la plus dense du GT3 mondial : grands constructeurs, armadas de voitures, pilotes usine, équipes rodées à l’endurance et un niveau où une bonne qualification ne garantit rien. Dans cet univers, l’arrivée d’un projet estampillé Verstappen, désormais arrimé à Mercedes, a un double effet.
D’abord, cela renforce la présence Mercedes dans la catégorie, avec un programme client qui s’équipe d’un équipage très solide. Ensuite, cela rappelle que Verstappen, au-delà de sa carrière F1, construit une galaxie de compétition à son nom, capable d’attirer des profils de premier plan. Dans un paddock où l’image compte, l’étiquette Verstappen n’est pas qu’un coup de projecteur médiatique. C’est une promesse de sérieux, de moyens et d’exigence.
