Depuis sa première diffusion en 2022, Andor s’est rapidement imposée comme une pépite inattendue dans l’univers Star Wars. Portée par la performance sobre et intense de Diego Luna, la série a su s’éloigner des sentiers battus pour livrer un récit plus mature, ancré dans la résistance, la peur, la paranoïa… et l’espoir.
Le 13 mai 2025, les trois derniers épisodes de la saison 2 sont venus boucler l’arc de Cassian Andor, sans tambours ni trompettes. Pas de cliffhanger, pas de teasing pour une suite. Et pour cause : il n’y aura pas de saison 3 pour Andor. Une annonce qui a déçu de nombreux fans, tant la série avait su se tailler une place à part. Alors, pourquoi stopper une œuvre saluée par la critique et le public ?
Une œuvre ambitieuse dès le départ
Pour comprendre les raisons de cette fin prématurée (mais planifiée), il faut revenir en arrière. Lors de son annonce en 2018, Andor était pensé comme une série en cinq saisons, chacune couvrant une année précédant les événements de Rogue One: A Star Wars Story.
Mais dès la première saison, l’équipe créative a pris conscience de l’ampleur du projet. Tony Gilroy, le showrunner, déclarait déjà à l’époque que « faire une série de cette envergure, avec ce niveau de détail et de réalisme, demande une énergie colossale. »
Résultat : l’idée a été rapidement revue. Au lieu de cinq saisons, l’histoire serait resserrée en deux saisons de 12 épisodes. Un choix audacieux, mais nécessaire.
Le facteur temps : un obstacle insurmontable
Ce que beaucoup de spectateurs ignorent, c’est que chaque saison d’Andor prend environ deux ans et demi à produire. Un délai rare dans l’industrie des séries, où le rythme annuel domine.
« On ne peut pas maintenir ce niveau de rigueur pendant dix ans, ce n’est tout simplement pas humain, » déclarait Diego Luna dans une interview récente pour The Hollywood Reporter.
L’acteur mexicain, également producteur exécutif, confiait même que l’intensité du tournage l’avait poussé à revoir ses engagements familiaux. Un témoignage qui en dit long sur l’investissement personnel requis.
Une facture astronomique pour Disney
Autre élément-clé : le coût. En 2024, Disney dévoilait dans ses documents financiers que la production d’Andor avait dépassé les 645 millions de dollars pour deux saisons. C’est un record dans l’univers Star Wars, supérieur même à certaines trilogies cinématographiques.
Pour la seule saison 2, la facture s’élève à 291 millions de dollars. À titre de comparaison, une saison de The Mandalorian tourne autour de 120 millions.
Dans un contexte où Disney+ cherche à réduire ses dépenses, cette somme fait désordre. D’autant que la série, bien qu’appréciée, n’a jamais généré l’enthousiasme commercial d’autres produits estampillés Star Wars (jouets, parcs à thème, etc.).
Une fin organique, pas une annulation
Il est essentiel de ne pas confondre la situation d’Andor avec celle d’autres séries annulées brutalement. Ici, la conclusion était prévue. Le dernier épisode relie directement la série au début de Rogue One, offrant une transition naturelle, sans accroc.
Tony Gilroy, dans un entretien accordé à Variety, expliquait :
« Nous savions que nous devions finir avec une histoire cohérente. Pas une suite interminable. Cassian a un destin, et notre mission était de l’amener là. Rien de plus. »
Une série à part dans l’univers Star Wars
Contrairement à Obi-Wan Kenobi, The Book of Boba Fett ou même Ahsoka, Andor ne repose pas sur le fan-service. Pas de Jedi, pas de sabre laser. À la place : des espions, des cellules rebelles, des décisions morales complexes, des dialogues denses.
C’est justement cette tonalité plus adulte qui a conquis un public différent – parfois éloigné des fans historiques. 98 % de critiques positives sur Rotten Tomatoes, un score de 84 % chez les spectateurs, et des retours dithyrambiques sur les forums spécialisés.

Un final poignant et une symbolique forte
Les trois derniers épisodes de la saison 2 se déroulent en 1 BBY, juste avant le début de Rogue One. On y assiste à la montée en puissance de la rébellion, au prix de lourds sacrifices.
Le personnage de Bix Caleen, enceinte dans l’épisode 9, est vue dans le final élevant un bébé, quelque part loin de la guerre. Une scène simple, mais bouleversante, qui laisse entendre que Cassian Andor laisse derrière lui plus qu’un héritage politique.
« Il fallait une lueur d’espoir, même dans l’ombre. Ce n’est pas Star Wars sans cela, » disait Gilroy à IGN. Une conclusion qui fait écho à l’essence même de la saga.
Et maintenant ? Que reste-t-il aux fans ?
Si Andor s’achève ici, son héritage est solide. Pour ceux qui veulent prolonger l’aventure, plusieurs options :
- Revoir Rogue One, pour savourer la continuité parfaite avec la série.
- Explorer les romans et comics Star Wars axés sur la rébellion (Rebel Rising, Catalyst, etc.).
- Attendre les futurs projets, comme The Acolyte (prévu en juin 2025) ou Skeleton Crew (fin 2025), qui offriront d’autres perspectives sur la galaxie.

Verdict : une fin assumée et nécessaire
La question « Pourquoi Andor s’arrête après deux saisons ? » mérite une réponse simple : parce qu’il le fallait.
Oui, les spectateurs en redemandent. Oui, l’univers avait encore tant à dire. Mais justement, c’est cette maîtrise du récit, cette capacité à s’arrêter avant l’essoufflement, qui fait d’Andor une œuvre à part.
Disney et Tony Gilroy ont pris un risque. Mais parfois, le plus grand acte de rébellion, c’est de savoir dire stop.
La saison 2 d’Andor est disponible sur Disney+. Si vous ne l’avez pas encore vue, préparez-vous à une leçon d’humanité brutale et nécessaire.