Ce mercredi 28 mai 2025, les téléspectateurs de France 2 auront rendez-vous avec le second épisode de Flash(s), une fiction à la croisée des genres portée par Miou-Miou et Marie Denarnaud. Si l’épisode intitulé Double vue est particulièrement attendu par les spectateurs, il marque aussi un goût amer : il s’agira du dernier.
Malgré un démarrage prometteur en février 2024 avec près de 4 millions de téléspectateurs au compteur — un chiffre rare aujourd’hui pour une création française hors TF1 — la série ne connaîtra pas de suite. Une décision qui interroge, déçoit et laisse un vide dans le paysage audiovisuel français. Et Miou-Miou elle-même n’a pas caché son amertume.
Une fiction audacieuse qui sortait du lot
À une époque où les formats policiers ou les thrillers psychologiques dominent les écrans, Flash(s) proposait autre chose. Un concept mêlant enquête criminelle et paranormal, dans une ambiance intimiste, presque familiale. Une série d’atmosphère, portée par un tandem mère-fille peu conventionnel : Claire Morvan, médium (Miou-Miou) et sa fille Mathilde, commandante de police (Marie Denarnaud).
Avec un ton oscillant entre le drame psychologique et la tension policière, la fiction ne ressemblait à rien d’autre dans la grille de France Télévisions. Et c’est peut-être là que le bât blesse.
“Ils ne savent pas dans quelle case la mettre” : la justification de France 2
Interrogée par Télé Star, Miou-Miou ne mâche pas ses mots :
« Non, je n’ai pas facilement accepté que Flash(s) passe d’un unitaire à une collection de téléfilms. D’autant qu’il n’y aura pas d’autres épisodes. »
Et de livrer, avec une lucidité désarmante, la raison donnée par France Télévisions :
« D’après la chaîne, c’est parce que c’est une fiction qui n’est pas classifiable et qu’ils ne savent pas dans quelle case la mettre. »
Une réponse qui en dit long sur la frilosité d’un certain pan de la télévision publique, plus encline à reproduire des formats éprouvés qu’à tenter des récits atypiques. Pourtant, n’est-ce pas justement le rôle du service public que d’explorer de nouveaux territoires narratifs ?

Double vue : une intrigue fascinante mais sans lendemain
Dans ce second et dernier opus, Claire Morvan a une vision : une femme, Audrey, est en danger. Elle est persuadée que cette dernière, agricultrice condamnée pour le meurtre de son mari, est innocente et court un nouveau péril. L’affaire prend une tournure familiale quand la petite-fille de Claire, Rose, fait à son tour un rêve prémonitoire.
Une enquête à double niveau s’engage : policière, bien sûr, mais aussi émotionnelle, intérieure. On y retrouve la force tranquille de Miou-Miou, l’intensité de Marie Denarnaud et la fraîcheur d’Olivia Malahieude. Le trio féminin fonctionnait à merveille — mais cette alchimie restera sans suite.
Une décision qui suscite l’incompréhension
Sur les réseaux sociaux, les réactions n’ont pas tardé. Beaucoup expriment leur frustration face à cette décision jugée injuste :
« Pour une fois qu’une fiction sort de l’ordinaire, on la supprime parce qu’elle ne rentre pas dans les cases ? N’importe quoi… » s’indigne un fan dans un commentaire.
Dans un paysage saturé de formats calibrés, où chaque case horaire semble destinée à un genre précis, Flash(s) faisait figure d’exception. Une œuvre d’auteur dans un monde de formats. Mais l’exception ne semble plus faire recette.
Miou-Miou, une carrière riche et sans concessions
À 74 ans, Miou-Miou reste l’une des actrices les plus respectées du cinéma et de la télévision française. Si elle a confié que l’arrêt de la série lui avait « mis un petit coup au moral », elle ne compte pas s’arrêter là. On la retrouvera prochainement dans Été 36, une fiction historique diffusée sur TF1. Une autre époque, un autre rôle, mais la même exigence artistique.
Connue pour sa discrétion médiatique et son exigence dans le choix de ses rôles, Miou-Miou continue de tracer son chemin loin des diktats de l’industrie. Et ce n’est sans doute pas un hasard si elle avait accepté de s’engager dans un projet aussi singulier que Flash(s).
France Télévisions : entre innovation et frilosité ?
La situation soulève une question plus large : celle de l’avenir des œuvres hybrides à la télévision française. En privilégiant les formats immédiatement identifiables — polar, comédie romantique, drame social — France Télévisions limite-t-elle son potentiel de création ?
Il ne s’agit pas seulement d’une décision éditoriale. Il est aussi question d’une ligne politique : que veut-on proposer au public ? Du réconfort ou du questionnement ? Des récits familiers ou des œuvres qui bousculent ?
La fin de Flash(s), ce n’est pas seulement la fin d’une série. C’est un révélateur du malaise ambiant dans la création audiovisuelle française, coincée entre volonté d’innover et impératifs d’audience.
Et maintenant ?
Espérons que le succès critique et populaire des deux épisodes de Flash(s) — malgré leur statut désormais « orphelin » — donnera des idées à d’autres chaînes. Ou à des plateformes, qui se montrent parfois plus audacieuses.
Les fans peuvent toujours espérer un retour sous une autre forme : adaptation en roman ? Suite en streaming ? Rien n’est exclu, même si Miou-Miou semble tournée vers d’autres horizons.
En résumé
- Flash(s) est une série audacieuse mêlant médium, enquête policière et récit familial.
- Miou-Miou a exprimé sa déception face à l’arrêt décidé par France Télévisions.
- L’épisode inédit Double vue, diffusé ce 28 mai 2025, marque la fin de l’aventure.
- Les téléspectateurs regrettent l’abandon d’une fiction originale.
- La décision relance le débat sur la frilosité des chaînes publiques face aux formats « inclassables ».