Quand Marvel Studios a annoncé Thunderbolts pour conclure la Phase 5 du MCU, on pensait tenir là un film de transition, une petite bouffée d’air entre deux gros blockbusters. On s’est tous bien trompés. Le film, loin d’être un simple spin-off ou une aventure secondaire, rebat les cartes de l’univers Marvel. Non seulement il introduit une équipe inédite de super-héros très peu conventionnels, mais il ouvre aussi la voie à une nouvelle ère — celle des New Avengers. Et si vous vous demandiez ce que signifie cet étrange astérisque dans le titre… on a enfin la réponse.
Spoilers majeurs sur Thunderbolts — lisez à vos risques et périls si vous n’avez pas encore vu le film !
Une équipe de fous, des intentions troubles
La première partie de Thunderbolts est un véritable cocktail de tensions, trahisons et ambiguïtés morales. On retrouve une brochette de personnages qu’on avait déjà croisés dans d’autres coins du MCU : Yelena Belova, Bucky Barnes (aka le Soldat de l’Hiver), Red Guardian, Ghost, US Agent et Taskmaster. Tous sont réunis par la très trouble Valentina Allegra de Fontaine pour une mission secrète, présentée comme une opération de neutralisation d’anciens actifs ennemis.
Mais très vite, les masques tombent. Cette mission n’est qu’une façade. Valentina, dans une manœuvre cynique, a envoyé chacun avec un objectif différent, comptant sur eux pour s’éliminer mutuellement. L’objectif ? Faire le ménage, supprimer les agents encombrants, et ne garder que ceux qu’elle peut contrôler.
Résultat : Taskmaster meurt dès le premier acte, tuée froidement par Ghost. C’est un choc, certes, mais traité sans pathos. Comme si Marvel voulait nous dire : « Ce ne sont pas les Avengers, ici. On ne pleure pas les morts, on avance. »
Le Sentry, le Void et la chute dans les ténèbres
La deuxième partie du film bascule dans un ton beaucoup plus sombre avec l’introduction de Bob, un cobaye humain qui a survécu au mystérieux projet Sentry mené par Val. Bob est censé être « l’arme ultime » — une figure christique dopée aux superpouvoirs. Mais comme souvent dans le MCU, jouer à Dieu a des conséquences.
Quand Bob se retourne contre Valentina, elle déclenche un mécanisme de sécurité. Pas pour le tuer, non. Mais pour libérer le Void, une entité psychique monstrueuse, l’incarnation de ses pensées les plus sombres. Et là, New York plonge littéralement dans l’ombre. Les rues se vident, les gens revivent leurs pires souvenirs en boucle, comme un cauchemar sans fin.
Yelena prend la décision de se sacrifier. Elle plonge dans le vide pour aller chercher Bob au cœur du chaos. Petit à petit, un par un, les autres membres de l’équipe la rejoignent. Ce n’est qu’en s’unissant et en refusant de se battre contre le Void que l’équipe réussit à le neutraliser. L’union fait la force, même pour des anti-héros.
Et cet astérisque * alors ?
Le grand twist du film arrive dans la scène finale. Alors que l’équipe pense pouvoir enfin confronter Valentina, elle les devance en orchestrant une conférence de presse diffusée mondialement. Elle annonce la création d’un nouveau groupe de sauveurs : The New Avengers ou les nouveaux vengeurs. Le public acclame. Les journalistes mitraillent. Les Thunderbolts n’ont plus le contrôle de leur propre image.
C’est ici que l’astérisque du titre prend tout son sens. Pendant tout le film, ce symbole semblait inutile, un simple clin d’œil… Mais c’était un leurre. Le titre Thunderbolts avec un astérisque signifiait : « Thunderbolts, mais pas vraiment ». Une manière de nous dire que ce groupe allait changer, devenir autre chose. Et voilà, The New Avengers est né.
Mais ce changement de nom est tout sauf accepté par tout le monde. Les médias s’en donnent à cœur joie : « Pas mes Avengers », « Les Vengeurs B », « Les Recyclés de Marvel »… Une fracture s’annonce entre cette équipe autoproclamée et ceux qui détiennent l’héritage moral des Avengers originaux.
Sam Wilson, Les quatre Fantastiques et la Phase 6 en approche
Comme si cela ne suffisait pas, la scène post-générique ouvre encore une nouvelle boîte de Pandore. On retrouve l’équipe 14 mois plus tard, dans un QG flambant neuf. Sam Wilson (le nouveau Captain America) est en train de déposer un recours légal pour… récupérer le nom « Avengers ».
Red Guardian, jamais à court d’idées, propose « New Avengerz » avec un Z. Humour bienvenu dans ce climat tendu.
Mais surtout, Yelena évoque une crise spatiale que personne ne semble prendre au sérieux. Et pour cause : un vaisseau non identifié entre en orbite… Il tourne… et laisse apparaître le logo emblématique des Fantastic Four.
Marvel ne perd pas de temps. La Phase 6 est en embuscade, et Fantastic Four: First Steps semble déjà relié à ce moment clé.
Une réussite ou une manœuvre opportuniste ?
C’est là que les avis divergent. Si une partie du public salue le renouvellement de l’univers, d’autres pointent du doigt un opportunisme marketing. Est-ce que Marvel n’est pas en train de forcer un nouveau départ à coup de branding creux ? Difficile à dire.
Ce qui est certain, c’est que le film fonctionne à plusieurs niveaux : émotion, action, humour noir, et mise en place d’un nouvel échiquier politique dans le MCU. Florence Pugh est brillante en Yelena. David Harbour amène une touche d’humanité brute. Et Julia Louis-Dreyfus confirme son rôle central dans la prochaine phase.
Verdict : Marvel fait peau neuve
Avec Thunderbolts*, Marvel signe un film plus intelligent qu’il n’y paraît. Derrière les bastons et les punchlines, on y lit une critique des manipulations de pouvoir, des médias, et même des super-héros eux-mêmes. En officialisant The New Avengers, le MCU entre dans une ère plus grise, moins manichéenne, où l’héritage des héros sera disputé, contesté… et réinventé.
Il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à Fantastic Four pour voir si ces « nouveaux vengeurs » vont vraiment s’imposer… ou exploser en vol.