Netflix s’attaque à un monument. Après plusieurs années d’attente silencieuse, la plateforme a enfin donné le feu vert à l’adaptation en série live-action de l’univers Assassin’s Creed, en collaboration étroite avec Ubisoft. Une nouvelle tentative de transposer à l’écran l’un des jeux vidéo les plus emblématiques de ces vingt dernières années , mais surtout, une occasion de faire oublier le souvenir douloureux du long-métrage sorti en 2016.
À première vue, l’annonce aurait pu passer inaperçue, tant le projet a été évoqué, repoussé, remanié depuis son officialisation en 2020. Mais cette fois, les choses deviennent concrètes : Netflix a confirmé ce 17 juillet que la série était officiellement commandée, avec à la barre deux noms qui inspirent confiance : Roberto Patino (Westworld, Sons of Anarchy) et David Wiener (Halo, Brave New World).
Les deux producteurs ont tenu à rappeler dans un communiqué leur attachement profond à la saga d’Ubisoft. « Chaque jour passé sur ce projet, on découvre de nouvelles façons de raconter l’histoire humaine à travers le prisme d’Assassin’s Creed. Ce n’est pas seulement une histoire de capuches et de lames secrètes, c’est aussi une réflexion sur l’identité, la mémoire, la foi et la transmission », déclarent-ils.
Retour sur un passé douloureux : le film de 2016, un faux départ
Difficile d’évoquer cette nouvelle sans revenir sur le précédent : en 2016, un film Assassin’s Creed avec Michael Fassbender tentait déjà l’adaptation en prises de vues réelles. Le résultat ? Un échec artistique et commercial. Plombé par un scénario confus et une direction sans personnalité, le long-métrage avait à peine effleuré le potentiel de la licence, trop engoncé dans son classement PG-13 pour faire honneur à la violence stylisée des jeux.
Depuis, les fans étaient à la fois méfiants et impatients. Ils voulaient croire qu’une adaptation bien menée était possible. Il semble que Netflix ait appris des erreurs du passé.
Un univers riche, un format propice : la série comme terrain de jeu idéal
Le choix de la série plutôt que du cinéma ne vient pas du néant. Contrairement à un film limité par sa durée, la série permet d’explorer plusieurs époques, plusieurs personnages, puis d’installer progressivement les manœuvres complexes qui opposent Assassins et Templiers. Le format série épouse parfaitement la logique anthologique des jeux, qui voyagent dans le temps et l’espace à travers les souvenirs génétiques des protagonistes.
Rome sous la Renaissance, Paris en pleine Révolution, les croisades, l’Égypte ancienne… Les possibilités sont infinies. Si Netflix n’a pas encore dévoilé de détails sur la période historique choisie, les rumeurs évoquent un récit original, potentiellement ponctué d’apparitions de figures bien connues comme Ezio Auditore ou Altaïr. Mais attention, rien n’est confirmé, on ne fait que spéculer là.
Un projet Netflix dans une stratégie plus large d’adaptations de jeux-vidéos
Ce nouveau Assassin’s Creed s’inscrit dans la lignée des ambitions de Netflix de s’imposer comme le leader des adaptations de jeux vidéo. On sait que la plateforme a déjà marqué des points : les succès critiques et publics de Castlevania, Arcane ou encore Cyberpunk: Edgerunners ont prouvé qu’il était possible de rendre hommage à des univers vidéoludiques tout en racontant de vraies histoires.
Plus récemment, Fallout chez Amazon Prime a montré que le public était prêt pour des adaptations plus ambitieuses, plus sombres, plus adultes. Netflix espère désormais jouer dans cette cour, avec Assassin’s Creed comme tête de pont.
Ubisoft à la manœuvre, Splinter Cell en embuscade
Le projet est également porté par Ubisoft Film & Television, déjà à l’origine de l’anime Captain Laserhawk ou du film Werewolves Within. La branche audiovisuelle de l’éditeur français semble décidée à redorer l’image de ses franchises auprès du grand public.
D’ailleurs, en parallèle, un anime Splinter Cell est aussi en développement chez Netflix, écrit par Derek Kolstad (John Wick). De quoi créer un véritable « Ubisoft-verse » si les projets rencontrent le succès espéré.
Une date de sortie encore floue, mais une fenêtre possible
La série entre officiellement en production dans les prochains mois. Même si Netflix n’a pas encore communiqué de date de diffusion, l’année 2026 semble la plus probable. Plusieurs sources évoquent un tournage en fin d’année, pour une sortie courant automne 2026.
En attendant, on peut se consoler avec les jeux. Après Assassin’s Creed Shadows en 2024, un remake d’Assassin’s Creed IV: Black Flag est dans les cartons, selon plusieurs sources bien informés. De quoi maintenir l’intérêt autour de la licence jusqu’au lancement de la série.
Ce qu’on espère (et ce qu’on redoute)
On croise les doigts pour :
- Une vraie fidélité à l’esprit des jeux, sans tomber dans le simple clin d’œil ;
- Des scènes d’action lisibles et chorégraphiées à la hauteur du parkour et du combat furtif ;
- Une intrigue solide, avec un héros charismatique et un vrai arc narratif ;
- Un Animus crédible et utile à l’histoire (pas un gadget scénaristique) ;
- Une direction artistique immersive, entre reconstitutions historiques et enjeux contemporains.
On craint un peu :
- Un traitement trop édulcoré pour plaire au plus grand nombre ;
- Une surcharge de lore au détriment de l’émotion ;
- Un casting peu inspiré ou des dialogues génériques.
Alors, lui donneriez-vous une deuxième chance ?
En lançant sa série Assassin’s Creed, Netflix joue gros. La franchise est mythique, mais elle traîne aussi les casseroles de son passé. Pourtant, tous les ingrédients semblent réunis pour une réussite : un duo de producteurs investis, un univers dense à explorer, un format série propice à l’expansion, une plateforme de Streaming exigeantes et avec de l’expérience et un public déjà conquis.
Reste à savoir si la série saura trouver l’équilibre parfait entre respect du matériau d’origine et propositions nouvelles. Mais surtout : saura-t-elle convaincre à la fois les fans de la première heure et les néophytes ? Réponse dans quelques mois.