Le dernier épisode place Eve et Villanelle sur un bateau amarré sur la Tamise, destination d’un conclave secret des Twelve. Tandis qu’Eve officie un mariage sur le pont, Villanelle s’enfonce dans les cales et exécute la plupart des membres de l’organisation. Les retrouvailles des deux femmes sont de courte durée. Des tirs éclatent depuis la berge, les balles frappent Villanelle alors qu’elles plongent. Eve remonte, hurlant, tandis que le corps de Villanelle dérive, auréolé d’un motif rouge qui rappelle des ailes. Au même moment, Carolyn observe à distance. Le message est clair. L’ancienne reine des coulisses a scellé son retour en sacrifiant la tueuse qu’elle n’a jamais pu contrôler.
Pourquoi Villanelle meurt et comment Carolyn gagne
La logique du récit suit le pouvoir, pas la passion. Carolyn a passé la saison à capitaliser sur chaque opportunité. Or, livrer à MI6 la disparition des Twelve tout en effaçant une exécutante devenue encombrante, c’est un sésame pour regagner sa place. Sa décision n’est pas un caprice, c’est une équation. Eve obtient l’éradication du réseau qu’elle pourchassait, mais c’est Carolyn qui transforme l’opération en capital politique. Villanelle, elle, meurt au moment précis où son histoire semblait pouvoir bifurquer vers une rédemption.
L’ultime journée parfaite d’Eve et Villanelle
Avant la fusillade, la série offre enfin ce que les fans espéraient depuis quatre saisons. Une route, des confidences, des gestes simples, une sorte de normalité bancale qui suffit à Villanelle. Eve verbalise son désir de ne plus jouer contre, mais avec elle. La lecture de tarot avertit pourtant d’un basculement à venir. La fin s’applique à montrer que le bonheur, chez Killing Eve, ne dure qu’à la condition de rester hors champ. Dès qu’il entre dans le cadre, il s’effondre.
Konstantin, Pam et les autres, des boucles refermées
Konstantin disparaît aussi, abattu par l’engrenage qu’il a alimenté des années durant. Pam refuse finalement la carrière d’assassin qui lui était tendue. Là où Killing Eve a souvent perpétué les cycles, ce choix mineur, presque discret, signifie qu’un rouage se grippe. C’est amer et poétique à la fois. Cela n’empêche pas la marche du monde d’espions de continuer, portée par Carolyn.
Le vrai sens du titre Killing Eve
Le titre n’a jamais promis la mort physique d’Eve. Il annonçait la fin de la femme qu’elle était au départ. Mariée, rangée, fascinée par une part d’ombre qu’elle ne s’avouait pas, Eve se dépouille saison après saison. Quand elle émerge de la Tamise, la mue est complète. Il ne reste plus de place pour la version d’elle qui craignait ce qu’elle désirait. Le cri à la surface n’est pas seulement de la douleur. C’est un baptême, un seuil franchi.
Une fin qui réactive un débat sensible
La mort de Villanelle, survenant après l’aveu d’un bonheur possible, a ravivé l’accusation d’un trope bien connu, celui qui fauche les romances queer au moment où elles s’épanouissent. La série joue depuis ses débuts avec les attentes et les frustrations. Ici, elle a choisi la brûlure plutôt que la consolation. D’où un accueil critique et public contrasté, entre saluts à l’audace et amertume face à un dénouement jugé punitif.
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Ce qu’en disent les personnes clés de la série
Sandra Oh et Jodie Comer ont plusieurs fois expliqué que cette fin leur paraissait cohérente avec la trajectoire des personnages. Le mot qui revient est inévitable. Villanelle a changé, mais le monde autour d’elle ne le permet pas. Quant à Eve, sa survie sans Villanelle laisse la porte ouverte à l’interprétation. La showrunneuse Laura Neal a aussi indiqué qu’une version où Eve mourait et Villanelle survivait avait été envisagée, avant d’être écartée car jugée moins authentique pour cette histoire.
Et après la fin, y aura‑t‑il une suite
Pas de saison 5, ni de film qui réunirait Eve et Villanelle, la série s’est bel et bien close en 2022. En revanche, l’univers s’étend ailleurs. Le préquel centré sur la jeunesse de Carolyn a été mis en développement et a pris un titre de travail, Honey, avec une intrigue située pendant la Guerre froide. Parallèlement, côté livres, Luke Jennings a poursuivi la saga sur papier avec Resurrection, publiée en 2025, où Villanelle et Eve vivent une autre destinée que celle du petit écran. Cela ne réécrit pas la fin de la série télévisée, mais explique pourquoi les fans continuent d’en débattre en 2025.
Killing Eve vient d’être mis en ligne sur Netflix, c’est par ici