Quatre ans après le premier long métrage, Alexandre Astier rouvre les portes de Logres avec Kaamelott – Deuxième Volet, Partie 1. Salle comble, rires complices, répliques à chuchoter dans le noir et cette sensation familière de retrouver une bande que l’on connaît par cœur. Mais la question est simple et légitime : ce nouveau chapitre est-il à la hauteur de l’attente gigantesque née de la série M6 et du succès du premier film ?
Où nous dépose ce nouveau chapitre
Les dieux sont courroucés, Kaamelott a sombré et la décision d’Arthur de ne pas exécuter Lancelot a plongé le royaume dans la tourmente. Le roi réunit des chevaliers de tous profils autour d’une Nouvelle Table Ronde et les envoie en quêtes, de marais boueux à des terres glacées, pour regagner honneur, territoire et confiance. La promesse est claire : renouer avec l’aventure tout en poursuivant l’arc dramatique amorcé en 2021.

L’esprit Kaamelott est vivant
Dès les premières scènes, on sent la patte Astier : la phrase qui claque, l’ironie qui grince, le comique de situation qui dérape au moment le moins héroïque possible. Le film est plus ample que son prédécesseur : costumes mieux tenus, décors plus habités, effets visuels mieux intégrés. La photographie gagne en densité et sculpte un monde plus mythologique sans renier la trivialité délicieuse qui fait la singularité de Kaamelott. Bref, on reconnaît la maison, mais on visite de nouvelles pièces.
Un casting qui brasse large
Le cœur historique répond présent et le film élargit le cercle. On croise des retours attendus et quelques nouvelles figures qui réinjectent de l’énergie. Parmi elles, des alliés et antagonistes aux tempéraments affirmés qui s’installent vite dans l’imaginaire des fans. L’alchimie fonctionne d’autant mieux que Kaamelott repose sur un jeu très musical : répliques ping-pong, silences moqueurs, regards qui en disent long. Quand la partition est bien réglée, la salle rit de concert.
Une première partie …
Il faut le dire franchement : ce long métrage est conçu comme une étape. Les pistes se multiplient, les missions s’additionnent, les retrouvailles s’enchaînent. On apprécie l’ambition feuilletonesque et le goût pour la digression, mais cette générosité a un revers : la sensation d’un récit fragmenté par endroits, où certaines sous-intrigues manquent d’oxygène. Le choix d’un ton plus épique et plus sombre réduit parfois l’espace dédié au pur burlesque, au risque d’un ressenti plus sérieux que prévu.

Les premières critiques du public
Le public fidèle trouve largement son compte : on parle d’un film plus abouti que le précédent, avec une mécanique narrative mieux huilée, un soin accru des costumes et une montée d’ampleur bienvenue. Les fans apprécient particulièrement le plaisir des retrouvailles et la manière dont le film nourrit la mythologie maison sans la trahir.
Face à cela, d’autres voix pointent une durée ressentie trop longue, des scènes qui bavardent, une accumulation de personnages qui dilue l’émotion et une fin jugée frustrante puisque l’on reste sur une ouverture. On remarque aussi un manque pour certains visages cultes moins présents, ce qui alimente un sentiment d’inachevé chez une partie de la salle.
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Et Côté presse ?
Dans l’ensemble, la presse salue la montée en gamme visuelle et l’ambition du projet tout en soulignant un équilibre instable entre comédie et fresque héroïque. L’idée d’une première partie assumée, donc d’un film de transition, revient souvent. Ce positionnement explique en grande partie des notes qui oscillent du chaleureux au mitigé selon l’appétence de chacun pour le feuilleton au cinéma.
Et le box-office ?
Le démarrage en France valide l’appétit du public : la curiosité et l’attachement à la licence se traduisent par une première journée solide, boostée par des avant-premières nombreuses. L’exploitation installe le film en tête des sorties sur sa semaine de lancement, dans un contexte automnal pourtant chargé. C’est le signe que la marque Kaamelott reste un phénomène culturel identifié par un public large, au-delà du noyau dur.
Faut-il avoir vu la série d’abord ?
Ce n’est pas obligatoire, mais c’est clairement un plus. Le film regorge d’échos, de répliques en miroir, de ramifications qui se savourent mieux quand on a les saisons en tête. Les nouveaux venus peuvent y voir une aventure de fantasy à la française, mais ils risquent de perdre un peu de jus sur les enjeux affectifs. Pour les aficionados, en revanche, la récompense est immédiate : on rit, on frissonne, on recontextualise.
L’avis Geekette
En tant que spectatrice accro à l’univers d’Astier, je sors partagée mais satisfaite. Oui, certaines scènes coupent l’élan. Oui, la conversation prend parfois le dessus sur l’action. Mais l’ensemble respire la passion, l’artisanat soigné et la cohérence d’un auteur qui connaît sa partition. On a le sentiment qu’une vraie promesse se prépare pour la Partie 2 et que cette première moitié s’emploie à poser des jalons…
